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Veyrières, joli château près de la
nouvelle route qui le domine; c'était un fief qui a donné son nom à une
famille encore existante. Guillaume de Veyrières, damoiseau, seigneur du
lieu, vivait en 1404. Son fils, nommé aussi Guillaume, était seigneur de
Veyrières et coseigneur de Sansac; il fut compris à l'armoriai de 1450. Jean
de Veyrières, qui habitait ce château, s'établit à Requiran par suite de son
mariage avec Césarine de la Roque, dame de ce lieu. Guyon de Veyrières,
frère de Jean, résidait à Sansac; mais il fut exproprié, en 1601, par Hector
de Senectère, fils naturel de François, prévôt du monastère de Montsalvy.
Hector avait épousé Anne de Veyrières, fille de Jean, qui lui porta des
droits considérables sur ce fief. Aussi, malgré tous les efforts de Guyon,
il ne put rentrer dans le patrimoine de sa famille. Hugues de Senectère en
jouissait en 1635. François fit ses preuves de noblesse en 1666. Il n'eut
qu'une fille mariée à Jean de Peyronnenq, et qui lui porta Veyrières avec
une partie de Marmiesse. Jean-Louis de Peyronnenq, comte de la Roque, fut
seigneur de Veyrières en 1763. Son neveu, François, jouissait de Marmiesse.
Antoine, vicomte de Peyronnenq-Saint-Chamarand, seigneur de Veyrières et de
Marmiesse, inspecteur général des haras et président de l'élection
d'Aurillac en 1787, n'eut qu'une fille mariée, en 1796, à Jean-Marc-Gabriel
de la Garde, comte de Saignes, dont le fils aîné, Antoine-Félix-Auguste,
comte de Saignes, ancien officier de cavalerie, démissionnaire en 1830,
habite la ville de Maurs.
Le château de Veyrières est en bon état de conservation; il est entouré de
vastes prairies et domine très-agréablement les bords de la Cère. Sa
construction remonte à l'époque de la renaissance. Elle présente trois corps
de bâtiment qui jouissent chacun d'un aspect différent, et renferment des
logements vastes et complets. Le premier, de forme carrée, s'élève d'environ
60 mètres; il est surmonté d'une rangée de créneaux parfaitement régulière;
les quatre angles du bâtiment sont eux-mêmes embellis par quatre tourelles
qui dominent le faite du couvert, et chacune de ces tourelles repose sur des
culs de lampe dont les boudins sont doubles, bien taillés et de fin granit.
Le second corps de logis, joint au premier, est flanque vers ses angles nord
et est de deux grosses tours rondes d'un coup-d'œil gracieux. Le troisième
ne date que des premières années du siècle dernier; il présente une large
construction en forme de double mansarde. Cet ensemble de constructions
produit un bel effet, vu de la route, dont le château n'est distant que de
quelques centaines de mètres. Jean-Antoine Duverdier de Marsilhac, ancien
page de Louis XV, ancien chef d'escadron aux chasseurs de Flandre, chevalier
de Saint-Louis avant 1790, en fit l'acquisition en 1814. Il appartenait à
son fils, Louis de Marsilhac, procureur du roi à Aurillac avant la
révolution de 1830.
Aujourd'hui, le château de Veyrières est composé de plusieurs éléments
d'époques différentes. Le donjon remontant aux XIIIe et XIVe siècles
jusqu'au niveau du chemin de ronde modifié au XVe siècle, époque de la mise
en place des quatre tourelles d'angle, des hourdis et de la toiture. Un
couloir avec cage d'escalier, appliqué à la face Est du donjon et de même
longueur, datant fin du XIVe ou début XVe siècle. Un corps de logis flanqué
de deux tours d'angle rondes au nord est et au sud-est, reprenant peut être
des éléments d'une construction antérieure, mais pour l'essentiel postérieur
à 1587. Un corps de logis bâti au XVIIe siècle sur la face sud du précédent.
Une souillarde surélevée, placée à l'angle de la tour nord est et de la
façade orientale au XIXe siècle. Un élément formant quart de cercle, placé
dans l'angle de la tour sud est et de la face Est du bâtiment du XVIIe
siècle, mis en place au début du XXe siècle. En 1730, le donjon a été
aménagé de façon plus vivable, avec modification des ouvertures et création,
au premier étage, de deux grandes pièces dont l'une présente un surplafond
décorée de 32 caissons peints en camaïeu. L'ensemble est un excellent
exemple de décor du XVIIIe siècle dont il reste, en Auvergne, peu de
témoignages. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, l'escalier avec son
couloir d'entrée, la cheminée de l'ancienne cuisine, le plafond peint du
premier étage du donjon : inscription par arrêté du 30 octobre 1987.
château de Veyrières 15130 Sansac-de-Marmiesse, propriété privée, visite des
extérieurs uniquement.
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