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Le château de La Martinie est situé dans un grand parc, sur une petite butte
qui domine les terres environnantes ainsi que l’ancienne route d’Aurillac à
Tulle. À l’arrière de l’habitation se trouvent une partie des communs et des
fermes. Le domaine est cité pour la première fois en 1503 lorsque Jean de
Tourdes le vend à Guillaume de La Salle, tuteur du seigneur d’Ytrac. Au
début du XVIe siècle, un donjon-logis carré est construit. Vers 1550, Pierre
de Combes, receveur des Tailles à Aurillac, est le premier à porter le titre
de seigneur de La Martinie. La levée des impôts semble l’enrichir puisqu’il
fait d’importants travaux dans le château. Il lui ajoute un corps de
bâtiment allongé, flanqué d’une tour d’escalier polygonale hors-œuvre, et
dans le prolongement du donjon sur la façade ouest. Cette nouvelle partie
est plus large que le donjon, la saillie est donc importante sur la face
arrière. En 1578, le domaine passe aux mains d’Isaac Olier, écuyer d’Henri
III. Il épouse une veuve, Jeanne de Cambefort, née de Tournemire. Elle
s’installe à La Martinie avec sa fille Marguerite de Cambefort, issue de son
premier mariage. Isaac Olier aménage la salle basse du donjon en chapelle et
fait sculpter son blason sur la clef de voûte. Marguerite de Cambefort
épouse Luc Legendre. Leur première fille, Jeanne Legendre,épouse Antoine
Arragonès, trésorier général des gardes françaises et maître d’hôtel du roi.
À son veuvage, elle cède ses biens fonciers à N. Pierre de Boschatel. Jean
de Boschatel, fils du précédent est seigneur en 1721 lorsqu’il marie sa
fille Françoise à Bazile Contrastin, bourgeois d’Aurillac. Le domaine
revient à Jacques de Boschatel, garde de corps du roi et seigneur de La
Martinie, en 1745, puis à Jacques-Joseph de Boschatel, brigadier des armées
du roi, en 1781, enfin à Guillaume de Boschatel, maire d’Ytrac de 1813 à
1832. Au XVIIIe siècle, cette famille procède à l’agrandissement de la
demeure en ajoutant un corps de bâtiment dans le prolongement du logis
préexistant. Guillaume de Boschatel épouse Marie- Élisabeth de
Chaudesaigues. De cette union naissent Étienne, mort sans postérité et
Marie-Claudine. Elle se marie avec Jacques Bouygues, directeur de
l’enregistrement à Saint-Céré. À la mort de Guillaume de Boschatel,
Lamartinie revient à son gendre. Son petit-fils, Armand Bouygues, né en
1854, épouse Geneviève de Campmas de Saint-Rémy . Par décret personnel,
Armand Bouygues devient Bouygues de Lamartinie; reprenant ainsi une habitude
de la noblesse consistant à ajouter le nom de l’un de ses fiefs à son nom
patronymique, usage que la bourgeoise s’empresse d’adopter.
Armand Bouygues de la Martinie envisage en 1893 de réaménager son château,
il est question de menus agrandissements, mais surtout de redécoration, il
fait donc appel à l’architecte qui s’est occupé de sa résidence à Aurillac.
Le projet d’Émile Lemaigre consiste à rajouter une petite annexe dans un
retrait de la façade, à l’angle nord-est du logis et à lui ajouter une tour
circulaire montant de fond. Il prévoit une galerie extérieure qui relie le
logis à une salle de billard, bâtie sur la terrasse, à l’emplacement d’une
remise existante. Pour permettre l’accès à ce couloir, le mur de la salle à
manger du rez-de-chaussée doit être percé à gauche de la cheminée. Les
autres interventions concernent des rénovations et l’élargissement des
baies. L’annexe est bâtie et Lemaigre l’individualise en lui rajoutant un
décor, il s’agit au premier étage d’un faux garde-corps ajouré par des
arcades trilobées en pierre volcanique et au second étage d’une fenêtre
sculptée. La tour cylindrique de deux niveaux est bâtie, elle est crénelée
et son toit est plat. Le mur de la salle à manger est partiellement percé...
mais reste la seule trace de l’aménagement de la galerie. En effet, elle
n’est pas créée, le mur et le portail qui fermaient la cour en reliant le
logis à l’annexe ne sont même pas démolis…
Lemaigre aménage et clôt une petite cour située sur la façade arrière de la
demeure, entre des dépendances et la cuisine. Dans cet espace il construit
une cage d’escalier polygonale demi-hors œuvre, l’escalier de service. Les
baies, à raison d’une par pan de mur, sont logiquement décalées dans la
hauteur afin de suivre la montée de l’escalier. L’architecte agrandit la
quasi-totalité des ouvertures du rez-de-chaussée et crée dans le salon voûté
(base du donjon devenu chapelle) et la salle à manger de grandes baies à
croisillon et à doubles meneaux en pierre, dans un arc surbaissé. Cet
élément original est fréquemment utilisé par Lemaigre, il aménage de tels
percements à Lascanaux, mais également à Pesteils, à Leybros et à Saint Gal.
La partie la plus importante de l’intervention de Lemaigre à La Martinie
concerne la décoration. Il s’occupe de l’ornementation des pièces de
réception au rez-de-chaussée, mais également de quelques pièces du premier
étage. L’ancienne chapelle devient un salon dont les murs sont ornés de
lambris d’appui et surmontés par des peintures qui s’étendent jusque sur les
voûtains. (1)
Éléments protégés MH : le château et pièces suivantes avec leur décor : le
hall avec les vitraux de la porte d'entrée, salle à manger (lambris,
cheminée, plafond peint), grand salon du rez-de-chaussée (lambris, cheminée
et voûtes peintes), grand salon du premier étage (cheminée, lambris et décor
peint), bibliothèque de la tour sud-est : inscription par arrêté du 21 août
1989.
château de la Martinie 15130 Ytrac, propriété privée, visite des
extérieurs uniquement.
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