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Château d'Angoulême (Charente)
 
 

        L'histoire d'Angoulême commence sous l'occupation romaine, "Iculisma" est citée pour la première fois à la fin du IVe siècle par Ausonne. Quelques évènements importants jalonnent la vie de la cité grandissante dans ce haut Moyen Age. Il faut noter en 508 la prise d'Angoulême par Clovis, sur les Wisigoths et l'élévation de la première cathédrale qui sera dédiée à Saint-Pierre, en 769 le passage de Charlemagne, en 863, celui des Normands et le saccage de Saint-Cybard. Les comtes d'Angoulême, les fameux Taillefer, apparaissent à la fin du Xe siècle. Au début du XIe siècle, Guillaume IV fait édifier le "Palais Taillefer". Un siècle après, Girard, évêque, fait élever la nouvelle cathédrale Saint-Pierre. En 1181, à la mort de Bougrin III Taillefer, Richard Cœur de Lion confisque le Comté d'Angoulême. Isabelle Taillefer épouse en 1200 Jean sans Terre. Devenue veuve en 1216, elle se remarie avec Hugues X de Lusignan. A partir de 1228, elle fait commencer la construction du "Chateau Neuf" et agrandir l'enceinte urbaine. Jeanne de Fougère, veuve de Hugues XII de Lusignan, fait poursuivre la construction du château en faisant commencer l'édification d'une grande salle divisée en deux par un mur de refend longitudinal percé d'arcades. Elle fait également entourer d'une double enceinte le faubourg Saint-Martial. Hugues XIII de Lusignan, outre la fin de la construction de la grande salle, débuta celle du donjon polygonal à l'ouest du château. Hugues XIII de Lusignan décède en 1303. En 1308, Philippe le Bel confisque le Comté, les Lusignan croulant sous les dettes.
Donné ensuite en apanage, puis remis aux Anglais par le traité de Brétigny en 1356, le Comté va retrouver ses heures de gloire à partir de la libération en 1445, de Jean de Valois et surtout après 1453 et la bataille de Castillon signant la fin des conflits avec les Anglais. Jean, dit Le Bon Comte Jean, fait bâtir un logis neuf touchant le donjon d'un côté et commence une grosse tour ronde à l'autre extrémité. Charles d'Orléans, son fils, et Louise de Savoie, Marguerite d'Angoulême et surtout François 1er, en cette fin du XVe et ce début du XVIe siècle, donnent à la cité toutes les possibilités de grandir: privilèges, droit d'Université, érection du Comté en Duché-pairie,.… C'est sous les Valois que fut édifiée l'aile faussement appelée "aile d'Epernon". Les guerres de religion vont affecter toute la région et Angoulême en particulier avec notamment en 1562, le saccage de la cathédrale Saint-Pierre. En 1587, Jean Louis de Nogaret, Duc d'Epernon, devient gouverneur d'Angoumois et sa forte personnalité laissera une empreinte sur la cité. Il va faire construire une nouvelle enceinte bastionnée, adaptée à l'artillerie, autour de l'ancien château. Donné en apanage jusqu'à la Révolution, le château ne sera désormais plus habité par ses tenanciers. Un "Mémoire", conservé aux Archives Nationales dans les papiers séquestrés au Comte D'artois, montre l'utilisation faite du château comtal: "il dépend du domaine d'Angoulême, l'un des premiers et des plus importants de Monseigneur Comte d'Artois, un château en partie ruiné et dont les restes ont servi jusqu'à présent à loger deux officiers principaux, le commandant pour le Roi et le Majnor avec une compagnie d'Invalides; le surplus des bâtiments subsistants de cet ancien château étoit ci-devant occupé par des prisonniers d'état...".
Les bâtiments sont en très mauvais état. Le Marquis de Chauvron "Lieutenant pour le Roi au gouvernement des ville et château d'Angoulême", habitant une aile du château, a même fait réaliser des travaux à ses frais, construction de deux bâtiments, et en demande indemnisation à l'Administration Princière, dans un mémoire de 1788: "Le Marquis de Chauveron.… expose que, lorsqu'il fut nommé à la lieutenance de Roi d'Angoulême, le château de cette ville étant absolument hors d'état d'être habité et craignant... de n'en pouvoir jouir attendu la vétusté des édifices et leur peu de commodité, il se détermina à faire construire à ses frais, un corps de bâtiment dans une partie dudit château absolument tombée en ruines; que depuis il a encore été forcé pour avoir sa femme et ses enfants auprès de lui de faire faire un second corps de logis attenant les écuries...". Sous l'administration du Comte d'Artois, des travaux importants ont modifié la physionomie de la ville, démolitions de bastions, début de lotissement du Pré du Parc, concessions diverses dans les fossés, constructions..., et des réparations ont été réalisées au château notamment aux couvertures: "celles des deux corps de logis ont été refaites à. neuf dans le courant de l'année 1785 en tuiles creuses, une autre partie de couverture entre la grande tour et le tiers point et la cage de l'escalier de la cave aussi en tuiles creuses; le tiers point entre la grande tour et la tour ronde et deux autres parties vers le logement du Major en tuiles plates; la dite tour ronde, celle octogone du petit escalier près de la grande tour, et celles du grand escalier en ardoises; comme celles du pavillon à deux épis, du pavillon d'escalier joignant l'appartement du Major et la pate d'oye joignant la grande tour au-dessus de l'office du lieutenant de Roi également en ardoises...". On a refait la couverture en pavillon au-dessus du puits du château.
Le château a été acquis par la ville en 1842, afin d'y établir la mairie. Paul Abadie, auteur du projet, fait abattre l'ancien château comtal à l'exception de deux tours qu'il va intégrer dans le nouvel hôtel de ville commencé en 1858 et inauguré en 1870. Le château comtal ne subsistera désormais que sur les gravures et les premières photographies. Le donjon des Lusignan a donc été partiellement épargné par la destruction sauvage d'Abadie. Cette tour polygonale comprenait quatre niveaux voûtés dont seuls les deux supérieurs subsistent. Le rez-de-chaussée contenait une salle octogonale couverte d'une voûte à huit nervures, le premier étage était également octogonal. Un escalier en vis, existant encore, mettait en communication les différentes salles. Celle du troisième niveau est quadrangulaire, couverte en berceau brisé et celle du dernier, octogonale, les huit nervures de la voûte s'appuyant sur des colonnettes. Un escalier droit, pris dans l'épaisseur de la maçonnerie permet d'accéder à la plateforme. Un parapet sur mâchicoulis à arc, reposant sur des consoles triples, a été surmonté de créneaux au XIXe siècle. Paul Abadie a également épargné, là aussi partiellement, la grosse tour élevée au XVe siècle. Elle comprend quatre niveaux: une cave voûtée avec au-dessus trois étages, chacun renfermant une salle quadrangulaire. Les deux premières sont couvertes d'un plafond à solives et la troisième d'une voûte d'ogives. Une vis met en communication les différents niveaux et une autre permet d'accéder au sommet qui est couronné d'un crénelage moderne, reposant, comme pour le donjon, sur des mâchicoulis anciens ornés d'accolades. La description faite du château comtal est volontairement sommaire, car il existe de nombreuses publications qui en ont traité. Seulement quelques unes sont fondamentales, et le but n'était pas de les reprendre in extenso. (1)

Éléments protégés MH : l'hôtel de ville en totalité : classement par arrêté du 22 avril 2013.

château d'Angoulême 16000 Angoulême, Hôtel de Ville et musée archéologique, ou sont conservés de nombreux objets de l'époque romaine et du moyen-âge notamment la belle statue funéraire du chevalier de Chambes, mort en 1256, qui provient de l'église de Vilhonneur.

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(1)
  
  Extrait de châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Jean-Paul Gaillard, Librairie Bruno Sepulchre 1993

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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