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Château de Montausier à Baignes-Sainte-Radegonde
 
 

   Montausier est le siège d'une viguerie à la fin du Xe siècle. Le premier château, d'origine comtale, apparaît dans la première moitié du XIe siècle. Il est cité pour la première fois en 1032/1048 quand le Comte Geoffroi Taillefer le donne en apanage à son fils Arnaud. A la mort de ce dernier, à la fin du XIe siècle ou au tout début du XIIe siècle, Guillaume V, comte d'Angoulême récupère le château, bien qu'Arnaud ait eu des enfants. Il l'inféode à nouveau à son troisième fils Foulques peu avant 1120. Celui-ci est certainement le père d'Amaud II de Montausiér en qui finit cette lignée. En 1214, un accord entre le seigneur de Barbezieux et Olivier de Chalais prévoit le mariage de l'héritière de Montausier avec le frère du seigneur de Barbezieux. Une nouvelle maison de Montauzier est ainsi fondée au XIIIe siècle par ce frère du seigneur de Barbezieux. Le château passe ensuite à la famille de Sainte-Maure. Charles fut précepteur de Louis XIV, et servit au modèle du Misanthrope de Molière. D'un caractère entier, il menaça Molière des pires représailles lorsqu'il apprit qu'il était l'objet principal d'une pièce de théâtre. Ses amis intervinrent en lui apportant la certitude qu'il n'y avait rien de péjoratif dans le personnage, rien n'y y fit et Molière dut éviter soigneusement la compagnie du terrible duc. Le jour tant attendu de la première représentation en présence du roi arriva et la pièce eut un succès immédiat, le Misanthrope y étant peint sous les meilleurs traits. Montausier, misanthrope, mais honnête homme, conscient de sa méprise, n'eut de cesse d'obtenir l'amitié du grand dramaturge. Cet intéressant personnage, grand bibliophile, avait réalisé un recueil de poésies dédiées à son épouse, Julie d'Angennes, dont il avait confié l'ornementation aux meilleures miniaturistes de l'époque: la Guirlande de Julie.
Sa fille épouse Emmanuel de Crussol, gouverneur de Saintonge et d'Angoumois. Les Crussol conservent Montausier jusqu'à la Révolution. Le château est mis sous séquestre après leur émigration et détruit en 1793. Un inventaire des meubles, livres, papiers, dépendant de la succession de Madame de Montauzier est dressé à partir du 23 décembre 1671. Cet inventaire est cité par Emile Biais dans une séance de la Société Archéologique de la Charente, en 1899, mais malheureusement celui-ci ne donne pas les références exactes de la publication faite par la Société Archéologique de Rambouillet et ne reprend pas la succession des pièces du château énumérée dans l'inventaire. On sait seulement que "le château de Montauzier était piètrement meublé". Une restitution du château, reproduite en carte postale au début du siècle, montre l'édifice composé de deux ailes en retour d'équerre. Deux tours rondes couronnées de mâchicoulis avec chemin de ronde et créneaux, couvertes en poivrières, cantonnent la façade principale. L'élévation comprend un rez-de-chaussée, un premier et un deuxième étages plus un étage à surcroît éclairé par des lucarnes aménagées dans les hautes toitures. L'aile en retour est flanquée sur sa façade côté cour, d'une tour (peut-être d'escalier). Sur l'autre façade se détache une partie en œuvre plus haute, couronnée d'une toiture en pavillon.
La tour subsistante aujourd'hui, remontant à la fin du XVe siècle, semble être celle de droite à l'extrémité du logis. Cette tour est ronde d'un côté et déformée de l'autre par deux renflements contenant des escaliers en vis. Elle est couronnée, sur sa partie arrondie et entre les deux "avant-corps", de consoles de mâchicoulis. Une couverture conique, très aplatie, a remplacé l'ancienne poivrière. L'élévation conserve encore ses trois niveaux côté sud-est. Au-dessus d'une porte réaménagée au rez-de-chaussée, s'ouvre à chaque étage une baie à moulures prismatiques et appuis saillants. La baie supérieure est munie d'une nervure d'encadrement en relief reposant sur des culots sculptés. Son allège portait un écu qui a malheureusement complètement disparu. L'autre façade, au nord-ouest, à deux niveaux, conserve au premier étage une baie de même inspiration. Les culots supportant la nervure d'encadrement sont décorés de motifs anthropomorphes. Les deux cages d'escalier cylindriques, en saillie sur la tour, sont éclairées par de petites baies quadrangulaires. Les deux à l'est sont chanfreinées, les trois à l'ouest sont un peu plus grandes et celle du milieu arbore une accolade sur son linteau. Sur le flanc ouest de cette tour subsistent les traces d'arrachement laissées par la démolition de l'aile principale du château. Une porte, en arc surbaissée, murée, faisait communiquer la tour avec le corps de bâtiment. Une archère en croix, au-dessus d'une bouche à feu, s'ouvre dans la base de la tour près de l'angle qui était formé avec le corps de logis côté sud-ouest. Au nord-ouest se voient les départs de deux plates bandes moulurées qui devaient courir sur la façade au niveau des appuis des baies de l'étage. (1)

château de Montausier, C.D. 100, 16360 Baignes-Sainte-Radegonde, propriété privé, ne se visite pas.

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 château de Montausier   Baignes-Sainte-Radegonde  
 
   
 
 


(1)
   Extrait de châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Jean-Paul Gaillard, Librairie Bruno Sepulchre 1993

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