|
Entre Champagne-Mouton et Charroux, à 1,5 km au nord de Benest, sur la rive
droite de la Charente, se dresse le château d'Ordières, qui dès le XIVe
siècle appartenait, comme la baronnie de Champagne-Mouton à la famille de la
Rochefoucauld. Il passa ensuite entre les mains du premier seigneur connu:
Geoffroy Pastoureau, lieutenant général du duché de Chatellerault, décédé
avant 1555. Il fut le premier, nous dit M. R. Simonaud, "à arborer sur son
écu d'azur, la fameuse gerbe de blé d'or que nous découvrons dans le blason
central d'alliance de la magnifique armoirie du château d'Ordières".
Ensuite, le seigneur d'Ordières fut François Pastoureau, frère ou cousin
germain de Geoffroy, marié à Marguerite Baudouin dont est issu Jean qui
devint seigneur d'Ordières vers 1550. Il figure au ban et arrière-ban de la
Sénéchaussée de la Basse-Marche faite en la ville de Dorat le 29 juillet
1577. Il eut deux filles: Gabrielle et Françoise qui épousèrent deux cousins
germains: Jacques et Jean Barbarin. Le petit-fils de Françoise et Jean, Abel
Barbarin, écuyer, sera le quatrième seigneur d'Ordières vers 1600, mais très
peu de temps, puisque Abel Pastoureau, écuyer s'intitule lui aussi seigneur
d'Ordières dès 1605. Il se maria avec Elisabeth Goullard en 1598 et fit
construire le corps de bâtiment central du château décoré des fameuses armes
citées plus haut et datée de 1617. Le fief d'Ordières passa plus tard dans
la famille De Moneys grâce au gendre d'Abel, Pierre de Moneys qui se maria
en 1628 avec la fille aînée de l'ancien seigneur, Esther Pastoureau qui lui
donna un fils Abel, septième seigneur d'Ordières. Les Moneys restèrent au
château jusqu'à la Révolution, au moment où le dernier des seigneurs d'Ordières,
Jean Romuald de Moneys, né en 1767 émigra. Le 13 nivôse an II (2 janvier
1794) Jean Grellier, huissier, membre du comité de surveillance
révolutionnaire, acquiert le château et la métairie de la Porte pour 75800
livres, comme bien national. Ordières allait devenir peu à peu un ensemble
agricole où vivront les métayers et comme dans beaucoup d'autres châteaux,
abandonné et dilapidé. Enfin, en 1946, Monsieur et Madame Labussière firent
refaire la toiture et commencèrent la restauration de ce château pour le
sauver de la nature et de l'oubli. (1)
La tour-donjon et le logement primitif sont implantés à flanc de colline à
l'est. La tour-donjon est cylindrique, de neuf mètres de diamètre, avec une
épaisseur de mur de deux mètres. A l'intérieur se trouvent quatre niveaux.
Au rez-de-chaussée, la pièce circulaire est voûtée en coupole, avec
ouverture carrée au faîte de la voûte et sans communication avec
l'extérieur. Les autres étages sont des pièces de plan carré, à plafonds en
bois. Le premier étage a des ouvertures agrandies ultérieurement. Sur le mur
nord, une porte donne accès à un escalier en vis étroit. Peu avant le
deuxième étage, un petit couloir donne sur une bretèche servant de latrines.
Le deuxième étage, haut de cinq mètres, a une grande cheminée et c'est à ce
niveau que se trouvent les pivots et la glissière du pont-levis de liaison
avec l'ancien logis. Le troisième étage, assez bas, est également pourvu
d'une cheminée, et précède les mâchicoulis. De ces derniers ne subsistent
que les consoles, le toit a disparu. Plusieurs meurtrières subsistent. Une
tour arasée lui fait face à l'ouest.
Le logis, de plan rectangulaire, est desservi par un escalier dans une tour
polygonale, centrale, semi-hors-oeuvre, couverte d'un toit conique en
ardoise. La face où est percée la porte d'entrée de l'escalier est la seule
élévation en pierre de taille. Cette porte est surmontée de deux blasons et
de trois baies superposées, dont la dernière a un reste de bretèche sur
consoles. De part et d'autre de la tour, la façade du logis est à deux
travées (une demi croisée et une croisée). La façade orientale est à quatre
travées, alternativement de demi-croisées et de croisées. Le logis est
couvert en ardoise. La cour du logis est close au nord d'un corps de
bâtiment cantonné de deux tours arasées, pourvues de meurtrières. Au centre
de ce bâtiment se trouve un passage dont la porte en plein cintre est
surmontée des rainures d'une herse. Le bâtiment au nord est composé d'une
bergerie, d'un passage couvert et d'une habitation. A l'angle nord-est se
trouve le pigeonnier circulaire. La vaste grange (charpente de 13 fermes) a
sa façade en pignon et des étables latérales.
Éléments protégés MH : le château ; les façades et les toitures des
bâtiments au nord de la cour (tours d'angle et bâtiment central) et la tour
sud-est (ancien donjon): inscription par arrêté du 13 avril 1989. (2)
château d'Ordières 16350 Benest, propriété privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de la Charente" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|