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Le château de Cognac est célèbre pour être le lieu
de naissance de François 1er le 12 septembre 1494. Le premier document écrit
connu citant le "castrum" de Cognac date de 1016 (BN ms lat 12754 Antiquités
Bénédictines, diocèse de Saintes). Aux XIe et XIIe siècles, les Villebois
(Arnaud, Hélie, Itier, Bardon) sont les premiers seigneurs du Château de
Cognac. Au XIIIe siècle, Cognac appartient aux Lusignan. Guy de Lusignan
reconstruit le château, fortifie la ville, lui donne un essor important. De
la moitié du XIVe siècle à la moitié du XVe siècle, la guerre de Cent Ans
provoque le déclin de la ville qui change de main à plusieurs reprises, soit
anglaise, soit française. Au milieu du XVe siècle commence le "siècle d'or
des Valois". Le château est rebâti par le nouveau Comte d'Angoulême, Jean de
Valois, qui s'installe à Cognac avec Marguerite de Rohan, son épouse. Leur
fils Charles d'Orléans (neveu du poète du même nom), poursuit
l'embellissement du château où il tient une cour brillante avec Louise de
Savoie. Leur fils François naît au château en 1494. François 1er y séjourne
de temps à autre et chasse sur ses terres. IL fait agrandir son château en
faisant construire un nouveau corps de logis abritant la Salle des États
donnant sur la Charente et il embellit la chapelle. À partir du XVIIe
siècle, le château est donné à un gouverneur qui en tire les profits, mais y
réside de moins en moins. Négligé, le château commence à se dégrader. Un
inventaire du 4 avril 1730 (Humier notaire) montre que les pièces du château
sont louées à différents particuliers. Mgr le Duc de Richelieu afferme
quelques pièces à un gabarier, Jean Berthommé. On constate des murs démolis,
des pièces de bois pourries, les charpentes de la Salle des États au premier
étage, (au-dessus de l'actuelle grande salle des Gardes qui n'est alors
qu'une cuisine, appelée par Claude Masse, sur son plan de 1712, les offices
bien voûtés) à moitié écroulées, pavé enfoncé ou manquant.
De 1756 à 1758, le château sert de prison pendant la guerre de sept ans à de
nombreux prisonniers étrangers qui ont laissé de précieux témoignages gravés
sur les murs des grandes salles voûtées qu'un spécialiste des graffiti
anciens, Luc Bucherie, a décryptés et étudiés. A la fin du XVIIIe siècle, le
château revient au Comte d'Artois, futur Charles X. à cette occasion, une
description détaillée du château a été faite le 16 août 1772 dans un "État
des Domaines et Droits appartenant au Roy à cause de son château et
seigneurie de Cognac et Merpins". Les différentes parties du château sont
énumérées et mesurées en toises. On y parle cette fois des ruines de la
salle des États, appelée à ce moment salle des Gardes (il s'agit encore de
la grande et belle salle au-dessus de l'actuelle grande salle des Gardes).
On parle des ardoises ou des tuiles des toits, des fossé où l'on cultive du
chanvre et de beaucoup d'autres détails. Après la Révolution, vendu comme
bien national, le château est acheté en 1795 par les citoyens Otard et Dupuy
qui le sauvent d'une ruine totale en y installant leur comptoir et chais à
eaux-de-vie. Récemment, les restaurations ont mis en valeur les quelques
parties anciennes qui ont pu être sauvegardées. Après avoir franchi la cour
d'honneur actuelle (ancien jardin) nous trouvons la grande cour. Cette cour
est bordée côté ouest par le grand corps de logis regardant la Charente,
construit par François 1er vers 1517. La grande salle était alors appelée
salle des Gardes et salle des États sur le plan de Claude Masse en 1712.
Sous une entrée, autrefois fortifiée, nous passons dans une petite cour
intérieure où se trouve le logis du gouverneur, nommé ainsi depuis le XVIIe
siècle, construit par les Valois au milieu du XVe siècle sur des parties
plus anciennes datant des Lusignan (XIIIe siècle). Une élégante tour
hexagonale en demi hors œuvre contient un escalier de pierre en vis,
desservant le sous-sol, l'étage et l'étage de combles qui a disparu. On
entre dans le logis par la tour percée d'une porte gothique surmontée d'un
arc en accolade. En entrant dans le logis du Gouverneur, à gauche, se trouve
la salle du casque. Le mur est renforcé par trois arcatures gothiques. Au
sud, une cheminée monumentale (XVe siècle) est surmontée du blason des
Valois Angoulême avec trois fleurs de lys et un casque à panache. Deux
grandes fenêtres renaissance (murées) ouvraient sur la Charente, ce qui
devait en faire une pièce agréable, avec la vue sur l'animation du fleuve et
sur le pont médiéval. Autre agrément de cette salle, l'élégante petite pièce
voûtée d'ogives s'ouvrant à droite de la cheminée avec fenêtre donnant sur
la Grand'Rue: encore un poste d'observation sur ce point stratégique
d'entrée de la ville. La tour du Comte Jean s'ouvre à l'angle sud ouest de
cette salle. Datant du XIIe siècle, pour sa base, elle a été rebâtie et
transformée par le grand-père de François 1er, Jean de Valois, dit le bon
Comte Jean. Le portail de la chapelle royale donnait vers l'ouest dans la
cour intérieure. La façade a été dessinée par Colany de Campo Vasto. Il n'en
reste que deux cul-de-lampe avec départs de nervures et deux arcs sommant
les murs entre les contreforts extérieurs. On sait qu'elle était de taille
importante et richement parée d'un retable en terre émaillée sculpté par
Girolano Della robbia sur la commande de François 1er. (1)
Éléments protégés MH : le château de François-1er en totalité : inscription
par arrêté du 15 mai 1925. (1)
château François 1er 16100 Cognac, tél. 05 45 36 88 86, propriété de la
société Cognac Otard, ouvert au public d'avril à octobre tous les jours. En
novembre et décembre du lundi au vendredi sauf jours fériés.
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Philippe Malpertu du site:
www.bateauxdepeche.net, pour les
photos qu'il nous a adressées pour illustrer cette page. (photos interdites
à la publication)
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