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Les origines du château de la Faye remontent
au XIIIe siècle. Le château féodal, siège d'une importante seigneurie, était
entouré de douves en eau alimentées par des étangs. En 1454, Mathurin de La
Tousche, seigneur de La Faye, revient prendre possession de ses château et
fief après s'être brillamment comporté au service du Roi. Il trouve celui-ci
à peu près intact, protégé qu'il était par les forêts qui l'entourent et
abrité par ses fossés remplis d'eau. Une dizaine de familles, ici réfugiées,
représentent ce qui reste de la population locale. Il n'y a plus de traces
des villages, des vignes et des cultures, les broussailles ont tout envahi.
Mathurin de La Tousche fait arpenter les terres pour retrouver les limites
de l'ancienne seigneurie et rentrer dans ses droits. Le domaine de La Faye
échoit par mariage, au XVIe siècle, aux Goulard (ou Goullard). Jean Goullard
meurt sans héritier direct en mai 1726, et lègue la Faye à sa cousine
germaine, Jeanne Souchet, comtesse de Saint-Simon. Le château, en ce début
du XVIIIe siècle, devait encore se présenter sous son aspect féodal. Il se
dressait sur un terre-plein circulaire d'environ cinquante mètres de
diamètre et était relié à la vallée par un pont-levis. Louis Gabriel de
Saint-Simon, fils de la Comtesse, s'installe à la Faye. Il a épousé
Jacquette Pineau de Viennay, issue d'une famille fortunée. Pendant que ces
seigneurs possédaient ce château, ils firent démolir la construction féodale
et édifier le corps de logis actuel avec sa toiture mansardée.
Le terre-plein qu'encerclent les douves n'est alors pas dégagé comme
aujourd'hui. Un procès verbal, dressé en 1787, indique la consistance des
lieux. On trouve dans le corps de logis une grande salle au premier étage
éclairée par trois grandes croisées, de nombreuses chambres, une
bibliothèque; dans des bâtiments séparés: la chambre de la recette, le
logement du receveur, les chambres de domestiques, une prison, une
orangerie, une chapelle et enfin, en bordure de l'étang, des écuries,
étables et remises. Claude Anne de Saint-Simon, fils de Louis Gabriel de
Saint-Simon, émigre, et le château est mis en vente le 21 septembre 1791. Il
n'est adjugé que le 18 Frimaire An VI. En 1809, la Faye est acheté par
Monsieur Périer, notaire à Blanzac. C'est au début du XIXe siècle que sont
détruits la vieille chapelle en ruines, les communs, étables... Le bâtiment
principal est alors isolé, entouré d'un jardin, des meneaux sont ajoutés aux
fenêtres. Les divers propriétaires, notamment au siècle dernier, ont fait de
nombreux travaux d'aménagement.
On accède au château par une longue allée de marronniers. Deux bâtiments,
bien visibles sur le cadastre de 1834 encadrent un parterre. Le château est
établi en face, sur un terre-plein maçonné, autrefois entouré de douves
remplies de l'eau des étangs. Un pont à deux arches enjambe ces douves. Le
logis est composé de deux corps de bâtiments en retour d'équerre. Le
principal corps de logis, orienté est/ouest est couvert d'un toit à la
Mansard en mauvais état. Il est cantonné à l'est d'une tour carrée couverte
en pavillon et au sud-ouest d'une petite avancée sous une étroite toiture.
Le deuxième bâtiment orienté nord/sud s'appuie au niveau d'un angle sur le
précédent et communique avec lui par un étroit passage. Sa couverture assez
pentue est à deux versants. Deux pignons de la fin du XVe siècle sont bien
visibles. Les baies du rez-de-chaussée sont simples. Celles de l'étage à
croisées de meneaux ont des appuis saillants moulurés. Côté cour de nombreux
remaniements ont eu lieu dans la disposition de ces ouvertures. Une pierre
sculptée, pouvant remonter au XVIIe siècle est située au-dessus de la porte
d'entrée: la devise "hospiti" peut se lire dans un phylactère au-dessous
d'une tête féminine.
Sur le bâtiment principal,côté sud, cinq travées de baies du XVITIe siècle
éclairent les différentes pièces sur un rez-de-chaussée, un étage et un
étage à surcroît. Des lucarnes couronnées de frontons alternativement
triangulaires ou curvilignes sont aménagées dans le brisis en tuiles plates.
La porte placée dans l'axe du bâtiment est surmontée d'un gracieux motif
sculpté d'inspiration Renaissance. Les meneaux, s'appuient sur des motifs
sculptés. La tour, côté sud, est éclairée sur trois niveaux d'une travée de
fenêtres rectangulaires et d'une travée de petites baies en plein cintre.
Côté est, à l'extrémité du bâtiment principal, apparaît une haute souche de
cheminée. Elle porte un amortissement fait d'acrotères, pot à feu et
volutes. La façade sur cour, côte nord, est également divisée en cinq
travées. Une seule ouverture date du XVe siècle, les autres étant du XVIIIe
siècle comme sur l'autre façade. Les frontons des lucarnes sont ici tous
triangulaires. Un très bel œil de bœuf, entre la deuxième et la troisième
travée orne le trumeau du rez-de-chaussée. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures des deux ailes :
inscription par arrêté du 23 octobre 1992.
château
de la Faye 16190 Deviat, tel. 06 68 66 25 56, propose la location d'un gîte
pour 14 personnes.
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