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A 1500 mètres de
Confolens sur la route d'Esse, cette ancienne maison forte a encore gardé
aujourd'hui certains traits de son passé. Au XVe siècle il était la
propriété de la famille Desvaulx de Clerfeuille. Jean Desvaulx, écuyer,
seigneur de Villevert et de Périssat se maria en 1593. Il laissa
d'importants biens à son fils François Desvaulx du Maroussem et de
Clerfeuille, qui épousa sa voisine Philippine de Cambour. C'est à sa fille
Catherine qu'il laissa Villevert. Elle se maria par contrat le 16 octobre
1611 au riche Joachim de Chamborant, baron de la Châtre, premier écuyer.
Villevert passait donc dans la branche des Chamborant. Jean, fils de Joachim
rédigeait un contrat de mariage le 15 juin 1636 avec Gabrielle de Couhé. Il
fut nommé maréchal des armées du roi et connu sous le nom de "brave
Villevert". Leur fils François, chevalier, épousa Gabrielle-Anne de Laux
(contrat de mariage du 30 janvier 1682). Pendant la Révolution, au décès
d'Etienne de Chamborant qui laissait son épouse Louise de James veuve et
sans postérité, le château revint à son cousin Alexis de Chamborant de
Périssat. Ils y venaient l'été et recevaient de nombreuses personnalités,
dont Lamartine qui, dit-on aimait "ce petit coin romantique". En 1919, la
dernière descendante des Chamborant de Périssat vendit Villevert à Robert
Pinot, vice-président du Comité des Forges. Il avait épousé Clémence
Périgord de Villechenon, lointaine descendante de Jean Desvaulx. Aujourd'hui
Villevert appartient en indivision aux deux petits-fils de Robert Pinot.
Les parties les plus anciennes
remontent aux XVIe et XVIIe siècles. Sur l'ancien cadastre de 1825, il
apparaît avec un plan légèrement différent, les dépendances actuelles étant
totalement absentes du plan. Le château de Villevert a connu de profonds
remaniements au XIXe siècle. La charpente a été reprise pour créer un étage
de comble, ce qui s'est accompagné d'un remplacement des couvertures en
tuiles par des ardoises. L'aile côté est a été reconstruite sur les
anciennes fondations. Durant cette période ont été construites les
différentes dépendances ainsi que la chapelle votive, édifiée de 1880 à 1881
pour la baronne Hélène de Chamborant. La chapelle a été inscrite aux
Monuments historiques en 1988. Ces travaux seront pour une bonne part
réalisés par le peintre parisien Alexandre Félix Périn. Le château est
entouré d'un parc de huit hectares. Il se compose d'un corps de logis
principal, flanqué de deux pavillons, auxquels sont adossées deux ailes en
retour d'équerre vers le nord.
Le granite rose utilisé pour sa construction provient d'une carrière située
à 500 mètres. Les pavillons, de forme rectangulaire, comprennent deux étages
surmontés d'un étage de comble contre seulement un étage et un étage de
comble pour les autres parties du château. Les ailes abritent des caves très
anciennes. Les toitures en ardoise sont toutes à longs pans avec croupes à
l'exception de celle du corps de logis central qui possède des demi-croupes.
Elles sont toutes décorées d'épis de faîtage métalliques. Des lucarnes à
croupe ronde débordante permettent l'éclairage des étages de combles. Des
corniches sur mâchicoulis au décor trifolié viennent couronner l'élévation
sud du bâtiment principal et celles du pavillon est. Elles sont remplacées
par des corniches sur consoles sur les autres corps de bâtiment. Le bâtiment
principal comporte une galerie ouverte à trois arcades sur sa façade nord.
La façade sud présente une porte cochère centrale, couverte en plein cintre,
au rez-de-chaussée et trois ouvertures à chaque étage. La clef de la porte
cochère est décorée d'un blason entouré d'un cercle.
Le pavillon est comporte une tourelle coiffée d'un clocheton au toit conique
à l'angle nord-ouest. Les autres angles sont pourvus d'échauguettes aux
toits en pavillon. Les façades du pavillon sont percées chacune d'une travée
à la différence de l'autre pavillon qui présente deux travées de fenêtres
sur son élévation sud. Les ailes comptent des fenêtres que sur leurs façades
est et ouest. Parmi les communs du château une orangerie est adossée au mur
d'enceinte qui longe la route de Confolens à Esse. Les élévations sont
percées de grandes ouvertures couvertes en arcs segmentaires et couronnées
d'une corniche sur modillons. La toiture en tuile mécanique, à longs pans
avec croupe, est décorée de deux épis de faîtage en terre cuite. Une
dépendance, coiffée d'un toit à longs pans, est accolée à l'ouest de
l'orangerie. La partie sud est occupée par une conciergerie. Le blason de la
famille de Chamborant est représenté sur plusieurs ouvertures. La toiture en
ardoise des deux bâtiments est à longs pans avec pignon découvert. Une
chapelle dédiée à Sainte-Hélène se trouve dans le parc au nord-est.
Éléments protégés MH : la chapelle ainsi que tous ses éléments de décor :
inscription par arrêté du 29 avril 1988 (1)
château
de Villevert 16500 Esse, tél. 05 45 85 36 95, propriété privée, visite des
extérieurs uniquement.
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Crédit photo : Monsieur Rosier sous licence Creative
Commons
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