Juillac le Coq était une dépendance de la Châtellenie de Bouteville et appartenait aux Comtes d'Angoulême. Guillaume Taillefer IV, afin de réunir l'argent nécessaire pour faire la croisade avec Louis VII, engagea la seigneurie de Juillac au Chapitre de la Cathédrale d'Angoulême. Un acte passé le 10 décembre 1308 confirme les privilèges des habitants de Juillac. Le Chapitre a conservé le "château" de Juillac pendant tout l'Ancien Régime. Au devant de la façade de l'église se remarque une belle entrée datant du XVIIe siècle, jouxtant une tour polygonale couverte d'un toit à pans. Le porche, constitué d'une grande et d'une petite portes, toutes les deux en plein cintre, est surmonté d'un parapet sur mâchicoulis couronné de festons, dans la tradition locale. Les festons de forme arrondie, parmi lesquels certains portent des rosaces, s'appuient sur une corniche moulurée. Des trous circulaires de petite dimension sont percés dans la partie haute du parapet, dont l'arête gauche est ornée d'un masque. On accède au "chemin de ronde" à l'arrière de ce parapet par une porte en plein cintre ouverte au premier niveau de la tour. Les chambranles des deux portes sont nus et les clés des arcs saillantes et pendantes. La petite porte est coiffée d'un fronton triangulaire interrompu: un anneau est surmonté d'une coupe recevant une boule. Au dessus un masque est sculpté sous la console.
Le corps de logis est un bâtiment rectangulaire couvert d'une toiture à deux pans inégaux. La façade principale est percée d'ouvertures réparties sans souci de symétrie sur trois niveaux: rez-de-chaussée, premier étage et étage à surcroît, ce dernier éclairé par deux œils de bœuf ovales. La mouluration des chambranles des deux grandes baies de l'étage a été mutilée par l'adjonction d'une feuillure pour recevoir des volets. Les ouvertures du rez-de-chaussée ont été refaites au XIXe siècle. Ce corps de logis est flanqué sur la droite d'un autre bâtiment tout en longueur, disposé perpendiculairement, renfermant en son rez-de-chaussée une cave votée et à l'étage une grande salle carrelée aménagée sous la charpente. De nombreuses traces de remaniements apparaissent à l'extérieur dans la maçonnerie des murs: chaîne d'angle en gros appareil (XVe siècle), hautes baies étroites couvertes en tiers point murées ou mutilées par d'autres ouvertures, rangée de gargouilles simples émergeant aujourd'hui sous la couverture à deux pentes. (1)

château de Juillac le Coq 16130 Juillac-le-Coq, propriété privée, ne se visite pas, situé près de l'église.

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(1)   Extrait de châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Jean-Paul Gaillard, Librairie Bruno Sepulchre 1993

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