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Sur la place communale dégagée, mise en pelouse,
faisant face à l'église, se dresse un logis Renaissance construit vers 1580
dans l'enceinte d'un important château médiéval dont les dépendances, encore
habitées en 1925, furent démolies en 1946; ces données expliquent
l'appellation "château" aujourd'hui encore utilisée, héritée de l'édifice
primitif. Le logis rescapé, édifié à la fin du XVIe siècle, a subi en quatre
siècles de nombreux remaniements: d'importants travaux de maçonnerie furent
orchestrés en 1617, de grande baies ont été percées au XVIIIe siècle, les
poivrières ont disparu à une date non déterminée (avant 1920). En 1946,
après acquisition la commune fit de nombreuses réparations, en 1955, une
salle vitrée a été créée au deuxième étage, ainsi qu'un escalier de secours
en béton armé. Il résulte de ces diverses perturbations un monument 1992,
ayant un caractère outré, enlaidi par de nombreuses verrues inesthétiques
alors que beaucoup d'éléments architecturaux sont dignes d'intérêt.
L'édifice est de plan carré, cantonné de quatre tourelles d'angles en
encorbellement sur culots moulurés. Une tour ronde a été adjointe; elle
abrite un escalier à vis, installé pour des raisons de sécurité. Construit
en pierre de taille, il est sommé d'une toiture constituée de tuiles
mécaniques; les tourelles ébrasées sont couvertes de tuile canal;
l'inesthétique salle vitrée au nord est recouverte de tôle ondulée.
On distingue trois niveaux intérieurs: au rez-de-chaussée, une cuisine
voûtée d'un berceau est dotée de la seule cheminée conservée; à gauche et à
droite sont visibles des caves; un niveau entresolé au droit d'un escalier
rampe-sur-rampe à mur noyau avec ses voûtes à nervures, ses supports et une
belle porte qui donnait autrefois accès à une chapelle. Le lieu saint est
devenu remise mais conserve néanmoins une niche, surmontée d'un fronton
triangulaire, appuyée de pilastres cannelés; l'étage est divisé en trois
salles aménagées en théâtre, dancing, bar; le dernier niveau, arasé, est
surmonté d'une verrière déjà décrite, qui domine le bâtiment.
Extérieurement, sont remarquables les culots des tourelles moulurés; ceux de
la tourelle nord-est présentent des feuillages repliés et des oves. Quelques
pierres à bossage troué sont la marque du raffinement passé. Les
encadrements de baies sont très soignés, ainsi la porte sud compte un plein
cintre cantonné de pilastres. Les ouvertures ont des chambranles à
crossettes et des appuis moulurés. Verticales, simples ou doubles, leur
disposition dans l'espace est désordonnée. Les échauguettes d'angles
Renaissance, traduisent le souci défensif hérité de l'époque des guerres de
religion juste refermée; le plan du logis, d'inspiration toujours militaire,
est empreint d'esprit médiéval.
La Rochette était le siège d'un fief ayant initialement appartenu à une
famille Rousseau ou Rousselet de La Rochette; il devint la propriété des
Tizon d'Argence qui possédaient le premier château XIV-XVe siècle, le lieu
étant intitulé "Les mathes". On peut supposer que l'édification du logis a
fait suite au mariage d'Anne Tizon, fille et héritière de Roch Tizon, avec
Jehan Frotier pour donner la lignée localement célèbre des Frotier-Tizon. Le
fief passa ensuite à la famille de Paris. Ainsi Alexandre de Paris, seigneur
de La Rochette en 1669, en vue de préserver ses droits de pêche sur la
Tardoire, adresse une supplique au Maître particulier des Eaux et forêts
d'Angoumois pour punir les particuliers qui pêchaient dans ce fief "avecq
tramails et paniers et autres engins deffendus". Les de La Garelli, un temps
propriétaires, cédèrent aux Guytard de Riberolle et aux de Causans jusqu'en
1946. Le château, qui aurait accueilli la suite de l'Infante Marie-Thérèse,
qui se rendait en France pour épouser Louis XIV, d'abord hébergée à La
Rochefoucauld, est promis à une réhabilitation avec création d'une salle
(dite polyvalente en français fin XXe siècle) par la commune propriétaire.
Jadis à La Rochette d'étranges rumeurs circulaient: le loup-garou tout de
blanc vêtu errait dans la cour du château des demoiselles de la Galerie,
tous les minuits… (1)
Éléments protégés MH : le château, à l'exception des toitures, de la
verrière et de l'escalier extérieur : inscription par arrêté du 3 juillet
1992.
château de la Rochette 16110 La Rochette, visite des extérieurs, hôtel de
ville.
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