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Le plus ancien seigneur connu de
Bois-Buchet, vers 1574, est Jean Bardonni, époux de Jeanne de Couhé. Il
était homme d´armes dans une compagnie de trente lances aux ordres de M. de
La Vanguyon (Civray). En 1770 les droits seigneuriaux et le château sont
vendus à Antoine Sylvain Prévost Desmarais (Prévost Dumarais sur la matrice
du cadastre de 1824) qui était avocat et commerçant du blé. Il organise de
grandioses fêtes évoquées par Madame de la Grange de la Partoussie, femme
des lettres confolentaises. Il était membre de la loge maçonnique "La
Parfaite Union" de Confolens, qui souhaitait la fin de l´Ancien Régime. Il
devient maire de Lessac et mourut dans son château en 1829. Sur le cadastre
de 1824 est figuré un ensemble de bâtiments organisés autour d'une cour
fermée (qualifiée de "maison, bâtiment et cour" sur la matrice), avec une
terrasse vers la Vienne et des ensembles de commun vers le nord. Le long de
la Vienne se trouvent plusieurs moulins avec un bief isolant une petite île:
le premier, au sud, a deux roues parallèles à la Vienne alors que le second,
au nord, présente quatre roues, toutes dans l'axe du bief. La maison du
meunier est un peu plus au sud. Les matrices mentionnent un potager (au sud
du château) et un jardin d'agrément sur la terrasse. En 1845, le château a
été démoli et reconstruit dans un style XVe siècle par le trésorier-général
Léonard-Augustin Chazaud, petit-fils du député à la Convention Jean-François
Chazaud. Les moulins ont également été en grande partie reconstruits. Sous
les Chazaud, la propriété est exploitée par des ouvriers agricoles, avec un
régisseur dont les plus connus sont Babaud Dulac et Eugène Nérisson.
La population de Bois-Buchet dans la deuxième moitié du XIXe siècle dépasse
la vingtaine d'habitants, les périodes de vacance de pouvoir entre les
propriétaires causent une décroissance démographique. En 1891, il ne reste
que onze habitants autour la marquise de Ranchicourt, marraine de l'une des
cloches de l'église. Dans les "Lettres charentaises", Léonide
Babaud-Laribière parle avec admiration des écuries plaquées de marbres, qui
méritent d'être conservées, mais elles ont déjà disparues quand François Le
Camus achète la propriété en 1898. A cette époque la propriété rassemble
onze ou douze métairies regroupées au bord de la Vienne jusqu'à Availles.
François Le Camus est élu plusieurs fois maire de Lessac. Il dirige son
domaine avec des ouvriers agricoles. A cette époque, la population du hameau
augmente avec vingt-six habitants avant la Grande Guerre. A partir de 1890,
les fermes sont confiées à Sylvain Simon, métayer, aidé de quelques
domestiques. En 1912, le métayage est confié à la famille Duverge. Alexis,
de la deuxième génération de cette famille, sera remplacé pour son
beau-frère Baptiste Bussière. En 1931, on recense vingt-deux habitants. Le
domaine a été transformé en 1999 en centre d'accueil de design.
L'ensemble est constitué d'un château, d'un vaste parc avec un moulin sur la
Vienne et de dépendances. Le château est constitué d'un étage de
soubassement, d'un rez-de-chaussée surélevé, d'un étage et d'un étage de
comble. Le rez-de-chaussée surélevé et l'étage sont soulignés sur toutes les
élévations par un bandeau de niveau. Les toitures sont en ardoises et les
souches de cheminée, en briques. La façade antérieure du château, vers le
parc, comprend de gauche à droite le pignon d'un pavillon, le corps central,
une aile et une tour. Le pavillon présente sur cette élévation trois pans,
avec une travée de fenêtres dans la partie centrale construite en pierre de
taille calcaire. Il est couvert d'un toit à croupe polygonale, percé de
lucarnes (une sur chacun des trois pans de la croupe et une sur l'élévation
latérale), avec deux épis de faîtage. Une corniche moulurée soulignée par
des dents de scie somme les élévations du pavillon. L'élévation latérale de
ce pavillon est percée d'une travée avec une porte couverte en anse de
panier donnant accès à l'étage de soubassement. Les fenêtres sont couvertes
de linteaux en plate-bande avec un simulacre d'accolade sur la clef. Le
corps de bâtiment central, à pignon couvert, est percé de deux travées plus
une fenêtre dans le pignon. Toutes ses fenêtres ont un appui mouluré. L'aile
est construite en pierre de taille calcaire. Elle comprend la porte
monumentale couverte en anse de panier, moulurée, avec une clef saillante en
forme de volute ornée d'une feuille d'acanthe, à laquelle on accède par un
escalier droit monumental. Le toit est situé légèrement en retrait, avec une
petite terrasse à balustrade soutenue par des corbeaux en forme de volute en
avant de la lucarne.
La tour circulaire est couverte d'un toit conique. Une fausse canonnière en
calcaire est percée à chaque niveau vers la cour, et une travée de fenêtres
à linteau en plate-bande chanfreinés avec fausse accolade sur la clef du
côté de l'élévation latérale. L'élévation postérieure du château présente le
même type d'ornementation architecturale. Trois ensembles de dépendances
sont situées à l'écart. Le premier est constitué de trois corps de bâtiments
allongés couverts de toits à longs pans, réunis par des ailes
perpendiculaires. Tous ces bâtiments sont en rez-de-chaussée avec étage de
comble. Le corps de bâtiment central a son pignon percé d'une large porte
couverte en plein cintre. Les corps de bâtiments extérieurs ont des portes
en arc segmentaire sur le mur gouttereau extérieur. Le second ensemble de
bâtiments est une vaste écurie avec un bâtiment central très allongé, avec
porte charretière couverte en plein cintre, flanqué de part et d'autre par
un corps de bâtiment plus bas, couvert en appentis. Ils sont remaniés.
Le troisième ensemble est composé d'un petit corps de bâtiment d'axe
perpendiculaire aux deux grandes ailes qui le flanquent. Les baies, portes
et fenêtres, ont des encadrements en briques et sont couvertes en plein
cintre. Chaque aile comprend une porte charretière couverte en chevalet
encadrée de deux fenêtres. Sur le pignon sont plaqués des trous à pigeons en
bois. Le pignon du corps central comprend une porte encadrée d'une fenêtre
de part et d'autre, et surmontée d'un oculus. Un mur de clôture correspond
peut-être à des éléments plus anciens, non détruits en 1845. Le moulin, en
rez-de-chaussée, est couvert d'un toit à longs pans et croupes en ardoise,
percé d'une lucarne pendante sur chaque élévation. La porte, les fenêtres et
les baies des lucarnes ont des encadrements en briques et sont couvertes en
plein cintre. A l'écart se trouve une meule déposée de l´un des anciens
moulins. Les murs, en moellon de granite, sont partiellement couverts
d'enduit. Les chaînes d'angle sont en briques. Le canal menant l'eau au
moulin est partiellement remblayé. (1)
château de Boisbuchet 16500
Lessac, tel. 05 45 89 67 00, parc ouvert au public.
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