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Cette terre était en 1576 la propriété
de Jean Geoffroy, écuyer, capitaine de 200 hommes de guerre à pied pour le
service du roi, demeurant à Angoulême. Elle fut acquise dans la première
moitié du XVIIe siècle par François Aigron, sieur de Combizan, lieutenant
général au siège royal de Cognac. Françoise Aigron, fille de ce dernier
transmit le fief de Lafont pour son mariage avec Louis Bernard, écuyer,
conseiller du roi au présidial d'Angoulême. Par contrat du 5 mars 1715, les
héritiers de Louis Bernard revendirent la terre de Lafont à Pierre Navarre,
sieur de Boisderet, maître de poste à Villars-Marange qui la revendit le 5
août 1718 à Jean Fé de Ségeville, écuyer, conseiller du roi et lieutenant
général au siège royal de cognac, époux de Marie Anne Dussault. Leur fils
aîné Jean épousa le 19 août 1749 Marie Louise Ursule Madeleine Moucheteau,
fille de Jean, seigneur Richemont. Après la mort de sa femme il eut aux
moins six enfants naturels de Marie Sorillet, et décéda au château de Lafont
le 8 mai 1790. Le fief de Lafont revint à sa fille unique et légitime Louise
Marie Anne Catherine Fé qui épouse le 10 août 1773 Jean-Philippe André
Guillet des Fontennelles, avocat au siège royal de Cognac. Sa fille cadette,
Marie Marguerite, transmit le domaine de Lafont par son mariage en seconde
noces à Jacques Théodore Robin-Beauregard, juge de paix du canton de Jarnac.
La demeure que l'on peut voir aujourd'hui est une bâtisse de forme
rectangulaire de la fin du XVIIe siècle. Deux tours rondes couvertes de
poivrières en ardoises, dont les toitures ont été remontées vers 1870
accompagnent la façade sud du corps du logis. Le comble de l'édifice
totalement reconstruit à la même époque est doté de lucarnes à frontons
curvilignes et triangulaires et de hautes cheminées dans le goût des
habitations de la fin du siècle dernier. M. Philippe Vallantin-Dulac possède
une aquarelle représentant la façade nord du logis et une photographie de
celle du sud, des plus intéressantes qui nous le montre tel qu'il existait
avant sa malencontreuse réfection. Cette aquarelle nous montre la façade
nord avec à l'une de ses extrémités un pavillon couvert d'un toit brisé. On
aperçoit également à proximité du château un beau pigeonnier carré. Ces deux
constructions n'existent plus aujourd'hui. Malgré les restaurations du XIXe
siècle, cet édifice, entouré de douves alimentées par une source qui prend
naissance à son pied, est une des belles demeures du canton de Jarnac. (1)
château de Lafont 16200 Mérignac, propriété
privée, ne se visite pas.
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