châteaux de France
       Accueil        châteaux Val de Loire        châteaux pour réceptions        châteaux à l'abandon        Contact        Liens
 
 
 
Château de Merpins (Charente)
 
 

   Le château comtal de Merpins est cité pour la première fois en 1031 (Cartulaire de Savigny), dans le texte concernant la donation de l'église sise près de ce château par un nommé Foucaud avec l'autorisation du Comte d'Angoulême Geoffroi. Les chartes de Saint-Léger de Cognac indiquent, en 1072, un certain Guillaume Paluel, châtelain de Merpins. Il fait ou autorise divers dons à Merpins et dans les environs. Guillaume de Merpins lui succède. Ces personnages devaient sans doute avoir la garde du château comtal, qui passe au XIIe siècle dans la seigneurie de Foucaud d'Archiac. Le château aurait été assiégé en 1176 par Richard Cœur de Lion qui s'en empare. En 1214, Audoin de Barbezieux renonce à ses droits sur les châtellenies de Merpins et Bouteville contre trois milles sous tournois que lui donne Jean Sans Terre. En 1226, Henri III Plantagenêt, renonce en faveur d'Isabelle, sa mère, et d'Hugues de Lusignan à tous les droits sur les châtellenies de Cognac et Merpins. En 1242, après la bataille de Taillebourg et le traité de Saintes, Merpins revient entre les mains du Roi de France. En 1308, Merpins repasse sous domination anglaise, même chose en 1360 après le traité de Brétigny. Entre 1364 et 1370, 1450 livres 16 sous et 3 deniers sont employés pour la fortification (ou réparation) du château de Merpins. Le château est assiégé en 1379 par le maréchal de Sancerre et démoli en 1387 afin de le rendre inutilisable. Dès lors, il n'y aura plus de château à Merpins et la châtellenie se trouve unie dans les pas de celle de Cognac. Le site a été utilisé pour la culture et plus ou moins transformé en carrière de pierre.
Le 6 juin 1609, le château de Merpins est ascensé à Berthommé Chastaigner marchant boucher de Cognac: "sur la requeste à nous ce jour d'huy présentée par Berthommé Chataignier marchand boucher de cetie ville de Cognac disant que puis trente cinq ou quarante ans par l'injure des guerres le château de Merpins, ensembles les bastiments qui estoient construits sur le château ont été ruinés... arrenter ledit château pour sur les ruines d'icelui aplanir la terre pour y faire un champ... et attendu que ledit château est tout inutille et duquel le Roy ne tire aucun proffit nous a requis qu'il nous plaise luy permettre de faire accomoder ladite terre bastir aucun édifice... sommes montés sur la colline ou autrefois étoit situé et construit ledit château de Merpins... et ayant fait mesurer harpanter toute ladite surface du volume dudit château y comprenant les murailles, mesurer et harpanter les douves et fossés dudit château... depuis les queraux des hers... jusque au pas des Barrites, et depuis le dit pas jusque à la tour des arnaud Bazille...". Les ruines du château ont traversé les siècles sans autres encombres jusqu'en 1860. Cette année-là, le propriétaire des lieux a vendu les matériaux de la muraille ouest afin de permettre les travaux d'aménagement de la chaussée de la route menant vers Saint-Laurent. Des travaux de dégagement des ruines ont débuté en 1965 et ont été arrêtés en 1980. Une fouille rigoureuse a débuté en 1984.
Les premiers travaux de dégagement ont permis de reconnaître le plan des lieux. Le château est construit à l'extrémité d'un éperon rocheux à la confluence de la Charente et du Né. De profondes douves creusées dans le rocher isolent la forteresse du reste du plateau. Le côté Est, longeant ces douves, a fait l'objet des travaux de fortifications les plus importants. Toutes les constructions s'appuient directement sur le rocher et datent du XIIe au XIVe siècle. Au sud-est, une grosse tour de seize mètres de diamètre, flanquée de deux tours pleines, est le cœur de ce système défensif. Une autre tour flanque l'angle nord-est. Les murailles nord et sud sont simplement munies de contreforts plats. Des restes de meurtrières ont été retrouvés au sommet de la muraille nord. Une barbacane complète le système de défense à l'angle nord-est: un gros mur s'appuyant sur l'angle de la muraille et sur la tour barrait autrefois les douves et allait rejoindre une autre tour qui devait être importante et bien protégée. Une ouverture en arc brisé existe en partie basse de ce mur. Elle était fermée par une grosse porte de bois dont la serrure et l'emplacement des pivots ont été retrouvés. Elle donnait au pied de la muraille nord sur un passage ménagé dans le rocher et faisait communiquer de l'autre côté à une petite salle délimitée par un mur muni de meurtrières dirigées vers les douves. La muraille Est présente, dans son extrémité vers la grosse tour, de nombreuses traces de reprises de maçonneries certainement dues à une brèche que l'on a colmatée rapidement avec des pierres de remploi. Lors de la mise au jour de cette partie étaient très nettement visibles des restes de fresques, de frises et un morceau de colonnette en particulier.
Un escalier appuyé sur le remblai, mettait en communication la grosse tour et le sommet de la motte. Un puits profond de vingt mètres a été retrouvé à l'intérieur de l'enceinte, proche de bases de murs édifiées avec des pierres de remploi au-dessus de rangées de pieux bois. La muraille sud conserve tout un ensemble de marques de tâcherons sur ses deux faces. Une cavité creusée dans le rocher sous la grosse tour débouchait à quelques mètres au-dessus du fond des douves. De nombreux boulets de catapulte y ont été retrouvés. Ces travaux de dégagement interrompus, il faut maintenant espérer que les fouilles plus rigoureuses qui ont été entreprises puissent répondre aux nombreuses questions que l'on se pose. Plusieurs choses sont à noter avant de clore cette notice: la forme particulière de la parcelle d'assiette du château. Une avancée existe au nord-ouest jusqu'au bord de la petite route et pourrait correspondre à l'emplacement d'une tour flanquant l'angle formé par la muraille nord et la muraille ouest détruite; le mur de clôture du terrain, au pied de la muraille nord, possèdent une assise de grosse pierres provenant du château, pourrait correspondre au tracé de la basse cour; une base de tour existe en bordure de la route montant à l'église, contemporaine de la muraille sud (mêmes marques de tâcherons). Elle devait être reliée au reste de la fortification. L'ensemble fortifié était donc beaucoup plus important que ce que l'on pouvait à l'origine penser et des investigations complémentaires sous forme de sondages ponctuels permettraient d'en préciser exactement les limites. (1)

Éléments protégés MH : les ruines du château : inscription par arrêté du 12 octobre 1973.

château de Merpins 16100 Merpins, propriété privée, visible de l'extérieur, vestiges.

Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous constatez une erreur, contactez nous.
Nous remercions chaleureusement Monsieur Jack Ma pour les photos qu'il nous a adressées afin d'illustrer cette page.
A voir sur cette page "châteaux de la Charente" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans ce département.

 
 
 
 

 château de Merpins

 château de Merpins

 château de Merpins
 
 château de Merpins  château de Merpins  château de Merpins
 
   
 
 


(1)
 
   Extrait de châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Jean-Paul Gaillard, Librairie Bruno Sepulchre 1993

Sur ce site, tous les châteaux, châteaux forts, manoirs, maisons-fortes, ruines et vestiges importants, chateau hôtel-restaurant, chateaux avec chambres d'hôtes, gîtes, et les châteaux avec salles pour réceptions, vous trouverez la liste de tous les départements en page d'Accueil, mais également une page réservée aux châteaux à l'abandon, en péril, et les châteaux du val de Loire nous avons recensés aussi les châteaux dans les pays francophones, Suisse, Belgique et Grand Duché du Luxembourg voir châteaux Étrangers, et également les châteaux dans des bourgs classés parmi les plus beaux villages de France.

 
 
(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
Nos sources proviennent à 60% de la base Mérimée, culture.gouv.fr/culture/inventaire/patrimoine, que nous remercions vivement
Copyright ©chateauxdefrance@orange.fr     Tous droits réservés.