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Au
confluent de la Charente et du Javard, le château de Montignac occupe
au-dessus de la vallée une position dominante. Il commandait le passage de
la rivière. Entre 1020 et 1028, la terre de Montignac est la propriété de l'Evêque
Rohon. Guillaume II Taillefer demande à celui-ci de lui donner en fief avec
l'autorisation de s'y fortifier avec les pierres d'Andonne. Il entreprend
alors la construction d'un château qui fut d'abord une motte castrale sans
doute avec un donjon en bois, remplacé plus tard, par le Comte Vulgrin II
Taillefer, dans les premières années du XIe siècle, par le donjon de pierre
dont on voit aujourd'hui les restes. Vulgrin rend hommage à l'Evêque "pour
raison de son chasteau de Montignac" et ajoute aux fortifications anciennes
"une haute et forte tour" qu'il entoure de solides murailles. En 1218,
Hugues X de Lusignan hérite de sa femme, Isabelle Taillefer, veuve de Jean
sans Terre, de la seigneurie de Montignac. En 1243, Hugues X de Lusignan
lègue Montignac à son fils, Guillaume de Valence, comte de Pembroke. Le
Comte est représenté dans sa châtellenie par un prévôt. Montignac comprend
alors dans sa juridiction, 22 paroisses et quelques enclaves en Saintonge.
Lorsque, vers 1300, Guillaume de Valence meurt au cours de guerres au Pays
de Galles, son frère Adémar hérite de la châtellenie. Dans la deuxième
moitié du XIVe siècle, elle est devenue la propriété de Bureau de L Rivière,
puis du seigneur de Thouars. Le 13 janvier 1399, Pierre d'Amboise, vicomte
de Thouars, vend Montignac à Guy de La Rochefoucauld. Les membres de cette
famille conserveront Montignac jusqu'à la Révolution. Au XVIe siècle, ils
font réparer les parties habitables de la vieille forteresse des Taillefer,
notamment la vis de la tour du donjon. Les restes du château sont démantelés
vers 1840.
La vue du XVIIIe siècle, retrouvée par Bruno Sepulchre, et publiée dans le
"Recueil des Châteaux de l'Angoumois", montre le donjon adossé à une
construction de même style, en retour d'équerre et plus importante. Les
derniers niveaux sont percés de fenêtres à croisées de meneaux datant des
travaux effectués au XVIe siècle. Deux grosses tours, crénelées et couvertes
en poivrière s'élèvent à l'arrière de ces constructions. Le donjon du XIIe
siècle existe encore en partie. La base est entière jusqu'au premier étage
qui s'élève à 12 mètres, au lieu de 33 environ à l'origine. Il est
rectangulaire et mesure extérieurement 13,50 mètres sur 11 mètres. Ses longs
côtés comportent quatre contreforts plats, les deux autres, trois. Les murs,
épais de 2,50 mètres, sont bâtis d'abord en gros moellons, puis en belles
pierres de taille soigneusement appareillées, comme les contreforts.
L'intérieur se compose d'une salle unique, haute de huit mètres, sous une
voûte en berceau légèrement brisé. Le second étage a disparu, remplacé par
une toiture bordée à l'ouest d'un chemin d'accès. Dans la partie nord du
donjon, un escalier en vis, partiellement détruit, permet d'accéder au
sommet. De l'enceinte du XIIIe siècle, il reste essentiellement une belle
porte en arc brisé cantonnée de deux tours rondes dominant la descente sur
le bourg. Le passage de la herse est encore visible. (1)
Éléments protégés MH : les restes du donjon rectangulaire, la porte de
l'enceinte et les deux tours qui l'encadrent : inscription par arrêté du 28
mai 1962.
château de Montignac 16330 Montignac-Charente, propriété communale,
construit sur une terrasse dominant la Charente, ne subsiste que le donjon.
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