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Château de Montmoreau-Saint-Cybard
 
 

     Le site de Montmoreau est certainement très ancien. Une motte castrale importante a précédé les premières constructions dont aujourd'hui ne restent que vestiges. L'existence du château, situé sur le sommet du village de Montmoreau, est attesté pour les premières fois en 1059 et 1095. Suivant André Debord, la construction du château s'effectue dans la fourchette 1020/1028 et 1075/1087. Dès 1075, Alon de Montmoreau, apparenté aux seigneurs de Jarnac est cité comme seigneur du lieu. Il est aussi apparenté à la famille des Brémond en Saintonge. A la fin du XIVe siècle, Montmoreau appartient à Raymond de Mareuil. Le château, sans doute démantelé par le Maréchal de Sancerre aux environs de 1386, est en partie reconstruit par Guy de Mareuil, fils de Raymond et son propre fils Jean de Mareuil. Le château passe ensuite à François de Mareuil, puis à sa soeur Madeleine de Montbron. La seigneurie est aux mains des Prévost de Sansac en 1575 puis en 1585, en celles des Rochechouart. Par le mariage d'Anne de Rochechouart en 1709 avec Isaac de Perry, Montmoreau entre dans cette famille qui va le conserver tout au long du XVIIIe siècle. Après la Révolution vient la famille de Nieul, puis au début du XXe siècle la famille Tesnière. Après être passé dans les mains d'une Américaine, il est aujourd'hui la propriété de Monsieur et Madame Tête.
Le porche d'entrée voûté, datant du début du XIIe siècle, construit en gros appareil ainsi que la chapelle formée de trois absidioles ornées à l'extérieur d'arcatures, rappellent le souvenir de la première forteresse. L'intérieur de cette chapelle, construit en moellons était décoré de peintures murales sur un enduit de chaux. L'Abbé Michon, vers 1840, a pu voir les restes d'une de ces peintures datant du XIIIe siècle représentant l'Annonciation des Mages. Une deuxième chapelle existait au-dessus de celle-là. Le château actuel a été élevé au XVe siècle sur les déblais provenant de la démolition de son prédécesseur, du côté Est de l'enceinte, en s'appuyant sur elle. On a réutilisé pour la circonstance, dans la construction, deux tours du XIe siècle ainsi qu'une partie du mur. La partie haute des tours a été surélevée en retrait et couverte d'une toiture en poivrière tandis que l'on a ouvert des baies à moulures prismatiques et traverses dans les murs épais. Le corps de logis, de forme rectangulaire, s'élève entre ces deux tours et est recouvert d'un toit en tiers-point limité par deux pignons à crossettes. Les tours comportent trois niveaux d'ouvertures, dont le plus haut s'ouvre en lucarne dans les combles. Le corps de logis, actuellement, n'a que deux niveaux de baies à croisées de meneaux t moulures prismatiques sur chaque façade. Un troisième niveau, comme dans les tours, devait sans doute, à l'origine, exister. Côté cour, une tour polygonale flanque le logis. Elle contient l'escalier en vis desservant les différents niveaux. La porte est décorée de moulures prismatiques se divisant entre le linteau et le fronton à crossette surmonté d'un fleuron. Des pinacles à crochets l'encadrent. Le tympan, au-dessus du linteau, supporte un cartouche renfermant des armes mais malheureusement mutilé. Trois niveaux d'ouvertures se superposent au-dessus de cette porte. Au sommet, la lucarne est surmontée d'un fronton pignon à crossettes. Une tourelle en encorbellement dessert le dernier étage. Elle est couverte d'une toiture en poivrière et repose sur un long culot décoré terminé par un personnage pouvant être un musicien plus qu'un soldat tenant une couleuvrine comme l'a décrit l'Abbé Michon. Deux pavillons bas rectangulaires ont été ajoutés plus tard, de part et d'autre, en prolongement du corps de logis et recouverts chacun d'une haute toiture à pans. (1)

Éléments protégés MH : les façades et les toitures: classement par arrêté du 18 septembre 1952. La chapelle : classement par arrêté du 15 mai 1952.

château de Montmoreau 16190 Montmoreau-Saint-Cybard, propriété privée, ne se visite pas.

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   Extrait de châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Jean-Paul Gaillard, Librairie Bruno Sepulchre 1993

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