Le château est connu dans la région sous le nom de logis de la Léotarderie. La tradition en attribue la construction à un certain Hélie Léotard, archidiacre de Bourges, à la fin du XIIIe siècle (P. Dubourg-Noves indique Amaud Léotard). Ce Léotard fit bâtir parallèlement à Angoulême, au nord de l'Abbaye de Beaulieu, un manoir du même nom reconstruit à la fin du XVe siècle et démoli en 1846. Le château de la Léotardie en Nonac fut successivement la propriété des familles Caillon (aux XVe et XVIe siècles), Camerel (à la fin du XVIe siècle), Tournemine (jusqu'en 1715), de La Touche, puis Cadiot de Saint-Paul (de 1740 à 1749).
Les bâtiments s'articulent sur trois côtés d'une cour quadrangulaire. Le quatrième côté aujourd'hui ouvert, devait être clos par un haut mur. Un pavillon carré couvert d'un toit pyramidal aplati renferme le passage d'entrée dans cette cour. Ce passage est voûté en arc brisé et présente un passage de herse. Des meurtrières en croix datent cet ensemble du XIVe siècle. En partie haute de ses murs s'ouvrent des créneaux carrés. Un couloir à ciel ouvert mène en face à une porte surmontée d'une bretèche, ménagée dans un haut mur percé plus tard d'une fenêtre à traverse et moulures prismatiques. Cette porte donne dans une salle voûtée en arc brisée avec un arc doubleau chanfreiné. A L'extérieur, des traces d'arrachement sont visibles sur la gauche de la porte. Sur la droite, le mur délimitant le couloir (façade sud-est du bâtiment nord ouest) a été partiellement reconstruit. Un œil de bœuf mouluré inscrit dans un décor géométrique témoigne d'un ajout du XVIIe siècle. Une porte d'entrée en tiers point permet d'entrer dans ce corps de bâtiment. Le corps de logis occupe le côté sud-ouest de l'ensemble. C'est un long rectangle flanqué côté cour d'une tour d'escalier polygonale et côté ouest d'un petit avant-corps carré à chaque extrémité de la façade. Son pignon nord ouest s'achève par un haut mur qui semble avoir été tronqué lors de la disparition des toitures pentues qui recouvraient l'ensemble. La façade sud-ouest possède trois niveaux d'ouvertures. Celles du rez-de-chaussée ont été remaniée pour fonctionnaliser la demeure. Celles du premier étage sont distribuées irrégulièrement en fonction de la disposition intérieure des différentes pièces et laisse entrevoir au moins deux périodes de mise en oeuvre: XVe siècle pour celles à traverses ornées de moulures prismatiques et XVIe siècle pour celle à chambranle mouluré. Des pierres de taille, laissent deviner, ici et là le souvenir de divers remaniements qu'une étude poussée permettrait d'interpréter. Des petites baies quadrangulaires éclairent les combles.
Côté nord-est la façade sur cour est l'ensemble le plus connu du château de la Léotardie. On entre dans la tour polygonale renfermant l'escalier en vis par une porte cantonnée de moulures prismatiques surmontée de pinacles. Les armes du tympan sont modernes. La partie haute de cette tour est de plan carré. Elle est recouverte d'une toiture pyramidale d'où émergent deux lucarnes aux baies à traverses ornées de moulures prismatiques. Elles sont flanquées de pilastres s'appuyant sur des culots décorés d'animaux fantastiques et supportant un fronton pignon à crossettes surmonté de pinacles et orné de chimères. Une tourelle polygonale renfermant un petit escalier en vis flanque cette tour côté sud-est et en dessert les derniers niveaux. Quelques graffiti apparaissent sur des pierres dans les actuels combles au sommet de cette tour, notamment des bateaux. La façade du corps de logis donnant sur la cour est ajourée de deux galeries superposées dont les arcs trilobés sont finement sculptés. Celle de l'étage donne accès à la chapelle installée dans le bâtiment en retour côté sud-est. Les différentes salles du corps de logis s'ouvrent sur cette galerie. La cage d'escalier, toutes les portes d'accès dans les différentes salles et la galerie sont recouvertes de peintures vives, polychromes à l'effet surprenant. Le bâtiment des XIVe et X Ve siècles, en retour côté sud-est, est composé de trois niveaux superposés, dont un semi-enterré. Celui formant le rez-de-chaussée est éclairé côté cour par des grandes baies couvertes d'un arc trilobé. L'étage supérieur prend sa lumière par d'étroites ouvertures légèrement ébrasées sur l'extérieur et couvertes d'un linteau trilobé. Ce bâtiment est flanqué côté sud de deux tours carrées dont le crénelage a été refait. (1)

Éléments protégés MH : les façades et les toitures : inscription par arrêté du 13 avril 1944.

château de la Léotardie 16190 Nonac, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)    Extrait de châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Jean-Paul Gaillard, Librairie Bruno Sepulchre 1993

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