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Ruiné depuis la
Révolution, ce qui subsiste du château de Pranzac s'appuie sur la forêt et
domine encore le village actuel, à 17 kilomètres à l'est d'Angoulême. Au
XVIIe siècle, son propriétaire, Alexandre Redon, marquis de Pranzac, tenta
en 1666 de faire valoir ses droits à la reconnaissance d'un titre de prince
de sang, issu de la Couronne; cela lui valut un procès qu'il perdit. Ses
successeurs, aux désirs plus modestes, se contentèrent du simple titre de
seigneur de Pranzac. Le dernier noble connu, le marquis François des Cars,
adoptera en ces lieux la devise "Fais ce que dois, advienne que pourra".
Cette riche lignée très influente dans le bas Limousin au XVe et XVIe
siècles prend ici le nom des Cars de Pranzac. Vestiges de la fin du XVe
siècle, deux tours découronnées (l'une de seize mètres, l'autre de dix
mètres de haut), un logis dit seigneurial auquel est accolé une jolie tour
décorée de coquilles servant d'escalier et couverte d'un toit sont les seuls
restes, avec quelques pans de murs épars, de ce modeste château qui ne fut
jamais un fief titré, dépendant de la châtellenie de La Rochefoucauld.
L'entourage du site a été remblayé au début du XXe siècle, car il y avait de
nombreuses cavités et passages souterrains dangereux pour les habitants.
Le cadastre de 1832, conservé en mairie, nous présente les constructions
telles que nous les connaissons aujourd'hui, les terres aux alentours étant
morcelées en grandes parcelles vendues pendant la Révolution. Les
propriétaires ayant émigré à l'étranger, en même temps que les pierres qui
composaient les enceintes et autres tours dont il ne subsiste aucune trace
visible au sol. Dans certaines maisons du village, on trouve des escaliers
ou des constructions qui ont dû faire partie de l'ensemble. Aucun plan des
fortifications n'a été retrouvé; seul un inventaire, daté de 1759,
répertoriant les biens de la famille des Cars, nous décrit son s modeste
mobilier quasiment usé, dont aucun élément important n'attire l'attention.
Nous retiendrons que trente-quatre pièces, une grange et une étable
comprenaient la totalité du mobilier, et que sa valeur était bien faible
pour l'époque. Il y avait de quoi coucher trente-cinq personnes, dont dix
domestiques. Enfin, pour terminer l'examen de l'inventaire, on compte une
centaine de fauteuils et une cinquantaine de chaises, ce qui confirme le
nombre d'occupants des lieux. Jacques Roux, la personnalité locale la plus
connue pour ses "exploits" révolutionnaires, est né dans ce que l'on appelle
le logis seigneurial, bientôt en cours de restauration grâce à une
initiative privée, de même que la plus grande tour, dite de la Recette. (1)
château de Pranzac 16110 Pranzac, propriété privée, ne se visite pas.
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