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Aux XIVe et XVe siècles, un château
existait dont il reste quelques murailles d'enceinte, une tour à mâchicoulis
au nord-ouest de l'actuel château. Jehan de Lousme, premier seigneur de
Saint-Brice connu (1363) et ses descendants en sont les possesseurs. Au XVIe
siècle, Jean Poussard du Fors, seigneur de Saint-Brice épouse Catherine
Basteuil, Dame de Saint-Trojan (1515). Charles, leur fils aîné, a sans doute
fait construire le château que nous voyons aujourd'hui dans la deuxième
moitié du XVIe siècle. Daniel, son frère, accueille au château en 1586 les
"Conférences de Saint-Brice" qui réunissent Catherine de Médicis et sa cour
et Henri de Navarre, héritier du trône de France. Suzanne Poussard, dame de
Saint-Trojan, soeur des précédents, épouse en 1582, Louis d'Ocoy, chevalier
et seigneur des Couvrelles, chambellant du Prince de Condé. Jean Casimir d'Ocoy,
leur fils, épouse Jeanne de la Rochefoucauld (à Saint-Frojan). Au XVIIe
siècle, François d'Ocoy, fils du précédent, participa au siège de Cognac
(1651), pendant la Fronde. Sa fille Jeanne épouse en 1681 Auguste Guitton de
Maulevrier. De cette époque dateraient les encadrements des fenêtres qui ont
été refaites sous la toiture et certainement beaucoup de travaux de
restauration. Au XVIIIe siècle, le château appartient donc aux Maulevrier.
Une des descendantes, Anne-Rosalie, épouse en 1775 Jean- Baptiste des Nanots.
Un acte daté du 19 avril 1775 contient un inventaire détaillé du château,
dépendances et jardins. Le château semble alors en mauvais état: balustrade
détruite, le mur de la façade à perdu son aplomb de trois à quatre pouces et
a des lézardes, le foyer de la "chambre de Madame" a besoin d'être refait.
Par contre, cet inventaire met en évidence les splendeurs passées: il décrit
une quinzaine de pièces, "la chambre de porcelaine", des cheminées à
l'Antique, des appartements très anciens et un nombre élevé de dépendances:
chai à vin, deux treuils (pressoirs), écurie "des vaches", toit à brebis,
volière, grenier aux foins, qu'il y avait une entrée donnant sur l'église,
ce qui ne se voit pas sur les plans, il s'agissait sans doute d'un porche
traversant un bâtiment comme à Gardépée ou à Chesnel. En 1792, le château
est acheté par Michel-Marie Desprez Delaunay dont la fille épouse le Général
Guillaume-Joseph de Brémond d'Ars. Leurs descendants occupent le château
jusqu'en 1894. Il a ensuite appartenu au Baron René Otard de la Grange, puis
à la famille Hennessy depuis 1906.
Le château est situé dans le village de Saint-Brice entre l'église et la
Charente. Il est encore entouré de vieilles murailles comprenant une grosse
tour à moitié découronnée de ses mâchicoulis au nord-ouest et une base de
tour à l'ouest. L'imposante et sobre bâtisse date de la fin du XVIe siècle,
construite sur terrasse à balustrade avec deux tourelles d'angle coiffées
d'un toit d'ardoise en poivrière aux extrémités de la façade. Au
rez-de-chaussée, sur la façade, une série de sept grandes fenêtres et
porte-fenêtres arrivent sur la terrasse au sud, avec vue sur la Charente. Au
premier étage, sept fenêtres dont cinq à meneaux, sont soulignées d'un
encadrement à fine moulure. Le grand toit d'ardoise à quatre pans abritant
de grands combles est percé de cinq fenêtres (en arc segmentaire) pouvant
dater de la fin du XVIIe siècle ou début XVIIIe siècle. Le côté nord du
château donnant sur une cour intérieure a été remanié. Les plans de la fin
du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle montrent des démolitions et
reconstructions des bâtiments qui fermaient cette cour. De nos jours, les
portes nord et ouest ont disparu, il n'en reste qu'un mur au nord et la tour
d'angle nord-ouest.
Dans un procès-verbal du 28 mai 1685 "un grand portail et portillon" sont
cités et un siècle plus tard dans un inventaire de 1775, on parle encore
d'un portail donnant sur l'église. Où pouvait-il se trouver? Actuellement,
des éléments de portail, ressemblant à celui de Gardépée sont scellés dans
un mur qui surmonte la façade d'un bâtiment bordant la cour côté Est. On les
aperçoit depuis la place de l'église: une rangée de trois mâchicoulis
remontés à l'envers, côté défensif tourné vers l'intérieur de la cour, un
reste de crénelage décoratif, une petite tour en encorbellement et une
gargouille zoomorphe. Nous ne pouvons connaître l'intérieur du château
actuel, qui ne se visite pas, qu'à travers la description qu'en fait l'Abbé
Michon en 1844: des fresques à l'italienne et des peintures décorent les
appartements qui furent selon la tradition occupés par Catherine de Médicis.
Dans le parc, une allée d'érables en berceau; un labyrinthe de buis "vieux
de trois siècles" dit-on, et que nous retrouvons cité dans l'inventaire du
câteau de 1775: "de là, sommes allés dans le bosquet... nous avons observé
qu'il est planté en buis... percé de plusieurs allées dans lesquelles il y a
quelques sièges de pierre". Le groupe de bronze du XIXe siècle représentant
un cerf aux abois se reflète dans une pièce d'eau entre le château et la
Charente. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, les vestiges de l'ancien
château ; la partie ordonnancée du parc (y compris le labyrinthe) :
inscription par arrêté du 25 janvier 1971.
château
de Saint Brice 16100 Saint-Brice, propriété privé, ne se visite pas, visible
de l'extérieur.
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