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Faisant face à l'emplacement de feu l'église
exportée, siège de l'ancienne paroisse, la petite maison forte de
Saint-Constant érige encore ses anciennes et épaisses murailles dans le
petit hameau. Si l'on en croit certains historiens le siège du petit fief de
Beaumont était l'apanage d'un cadet de la maison de Livzon dès la fin XVe
siècle. Une seconde allusion à un Monsieur de Beaumont peut être relevée
dans le Mémoire de Jean Pillard: "Le 9 mars 1574 le château de La
Rochefoucauld fut pris par lieux de la Religion, conduits par Messieurs de
Beaumont et Puyravaud". Deux ans après la Saint-Barthélémy, la violence est
la règle; le sieur de Beaumont, gentilhomme campagnard se conduit en
capitaine de bande. Au XVIIe siècle la maison forte change souvent de mains:
donnons deux exemples. En octobre 1653 Jean de Livron (4e enfant de
Geoffroy), seigneur du Maine Gruyer, échange la maison noble de
Saint-Constant à Martial de Poivre; en 1660 la maison et la métairie de
Beaumont sont vendues au profit d'Hélie Regnaud "marchand bourgeois de La
Rochefoucauld" qui devient sieur de Beaumont et demeure en 1665 en sa maison
noble à Saint-Constant. Il en va de même au XVIIIe siècle. Au début, Pierre
Lériget est sieur de Beaumont; sa fille Madeleine se marie le 21 novembre
1715, les biens de son épouse Madeleine de Garoste seront partagés en 1718.
Au milieu, Daniel François Mayou est sieur de Beaumont; son fils Louis ayant
la charge de Conseiller du Roi devient écuyer héritant de la particule: de
Mayoux. À compter de 1760, François de Guitard de Rivières, capitaine au
régiment de Haïnaut-Infanterie est dit seigneur de Beaumont; les cadets de
Ribérolle qui ferraillent dans les armés du Roi possèdent le logis fortifié.
A l'Assemblée de la Noblesse de l'Angoumois François de Guitard, chevalier
de Saint-Louis sera appelé comme électeur en mars 1789. Au XIXe se
succèderont les Rousseau de Magnac et le Comte de Saluces; depuis
l'après-guerre 1870 la famille Cellier et Sellier est propriétaire du lieu.
Au fil du temps, la demeure initialement fortifiée par d'épais murs a subi
des modifications, des suppressions, des ajouts. À l'extérieur, est vite
repérable une esthétique échauguette d'angle carrée; comptant de petites
bouches à feu, elle est couverte d'un dôme en pierre et jouxte d'autres
bâtiments au nord-ouest. La tour carrée en saillie à l'est, forme pavillon
et porte deux bretèches. Le corps de logis qui lui fait suite vers l'ouest
est hérissé de mâchicoulis et de restes de coursières pour le tir fichant. A
côté des nombreuses meurtrières classiquement ébrasées en soubassement comme
à différents niveaux, sont visibles d'autres ouvertures à découpe
singulière: une à arcature de type gothique au sud-est; deux archères
d'angle, à l'aplomb et rues du bas, deviennent cordiformes. À l'intérieur,
l'ancienne prison a disparu au XXe siècle, une cheminée originelle a été
vendue; une autre a été remplacée dès le XIXe siècle. Par contre, divers
éléments sont toujours en place. Le four à pain est intact dans le "fourniou",
existe la petite cave voûtée d'où partirait un hypothétique souterrain
évoqué par des villageois. Se maintiennent un escalier à vis desservant
l'étage et une cheminée ourlée de moulures pratiquées dans la pierre de
Libourne. Un curieux "chapiteau" réemployé des fenêtres et portes à arêtes
biseautées de chanfreins complète la description. (1)
maison forte de Beaumont 16110
Saint-Projet-et-Saint-Constant, propriété privée visible au 12 de la D389.
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