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Au Moyen Age, la terre de Vibrac appartient à la
famille de Montchaude. Au XIVe siècle, Jovide, fille de Hugues de Montchaude,
par son mariage avec Raymond de Mareuil, lui apporte cette terre. Cette
famille conservera Vibrac jusqu'au milieu du XVIe siècle. En 1541, Gabrielle
de Mareuil épouse Nicolas d'Anjou, Marquis de Mézièrés et lui porte en dot
la seigneurie de Vibrac. De cette union, naît une fille, Renée d'Anjou, qui
en 1566 épouse François de Bourbon, Duc de Monpensier. Leur fils unique, né
en 1573, vend, vers 1597, les terres d'Angeac et Vibrac à Jean Louis de
Nogaret de la Valette, Duc d'Epernon. En 1660, le Duc d'Epernon vend pour la
somme de 540000 livres à messire Philippe de Montault de Benac, Duc de
Navailles, et à son épouse Suzanne de Baudéan, dame d'honneur de la Reine,
la seigneurie de la Valette et les châtellenies d'Angeac et Vibrac. Une de
leurs filles, Gabrielle, épouse Hélie Léonard de Pompadour, Marquis de
Laurière. Françoise de Pompadour, épouse le 17 juin 1708, Messire Philippe
Egon de Courcillon, Marquis de Dangeau. Les héritiers de Courcillon, vendent
le château de Vibrac juste avant la Révolution. En 1793, un rapport des
administrateurs du district cite: "ledit château consiste en des bâtiments
et ustenciles nécessaires pour l'exploitation de ladite terre. Le château a
été reconstruit presque à neuf, à l'exception des gros murs". Le château de
Vibrac, affermé au XVIIIe siècle, ne paraît pas avoir été beaucoup habité
par ses seigneurs. Une gravure de Claude Chastillon, du tout début du XVIIe
siècle montre le château sur son île. Les proportions des bâtiments ne sont
pas respectées mais cependant on peut voir un corps de logis rectangulaire,
à plusieurs niveaux (trois ou quatre), cantonné aux angles de quatre tours
et flanqué d'une cinquième au milieu de sa façade. Les quatre tours d'angle
sont couvertes en poivrière. L'enceinte autour de cette "forteresse" est
constituée de pavillons carrés, couverts de toits en tiers-point, ou très
pentu pour l'un d'entre eux, reliés par des bâtiments étroits sous hautes
couvertures.
En se promenant aujourd'hui, au milieu des ruines du château de Vibrac, il
est très difficile d'imaginer les différentes étapes de construction et de
se rapprocher de la gravure de Chastillon. Un plan minutieux des lieux,
relevé en 1985, montre tout de même des analogies avec les dispositions vues
au XVIIe siècle. Les bâtiments existants forment un trapèze autour d'une
cour. Une grande partie a été reconstruite au XVIIIe siècle en ne conservant
que les murs extérieurs, les pavillons carrés percés de bouches à feu et de
meurtrières, la chapelle et sa voûte lambrissée et un haut pan de mur du XVe
siècle flanqué d'une tour circulaire et servant d'appui à une salle voûtée
aujourd'hui disparue. Juste avec ces éléments on se rapproche de la gravure
de Chastillon et de ce que Claude Masse indique sur sa carte levée en 1710:
"Vibrac, le chasteau est deffensif". Les pavillons carrés et les murs épais
les joignant sont bien sur la gravure. La tour ronde en gros appareil et le
haut pan de mur conservé faisaient partie du bâtiment central. Au XVIIIe
siècle, on a démoli une grande partie de l'ancien castel et construit des
appartements spacieux, principalement au premier étage (la proximité de
l'eau oblige). Une terrasse bordée autrefois d'une balustrade repose sur
trois arcs inégaux. Les piliers sont cantonnés de pilastres.
L'entrée se fait sous l'arche centrale en anse de panier. L'aile Est, à
droite en entrant, renferme près du porche, l'escalier à rampes droites
d'accès au premier et au deuxième niveaux. Au rez-de-chaussée, les deux
salles, dont la première a une grande ouverture donnant sur la Charente
devaient être des appartements d'été. Le premier étage disposait de deux
grandes salles, de la chapelle ainsi que de latrines. Près de la chapelle,
un escalier en vis, dans une cage circulaire ménagée dans l'épaisseur du
mur, permet de monter au deuxième étage qui a conservé sur le faîte des murs
anciens son chemin de ronde encore très visible. Une poterne existe près de
la tour, vers la Charente. Côté intérieur de la cour, un grand escalier,
reposant sur des arcs en anse de panier, permettait de descendre directement
de la Chapelle dans cette cour. L'aile ouest, à gauche en entrant, comprend
un ensemble conservé de la première construction, pavillon carré et escalier
en vis en pierre permettant la aussi d'accéder aux deux niveaux supérieurs.
Le rez-de-chaussée comprenait les cuisines où subsistent encore deux fours.
La salle du château, avec ses grandes baies ouvertes à l'ouest et à l'est se
trouvait au premier étage. Chaque pièce possédait sa cheminée. Elles étaient
toutes différentes et certaines dataient de la première construction. Elles
ont toutes ou presque été récupérées. Le château de Vibrac possédait encore
ses couvertures au début du XXe siècle. (1)
château de
Vibrac 16120 Vibrac, depuis février 2020, sous l’impulsion de la start-up
Dartagnans, le château de Vibrac, comme ceux de la Mothe Chandeniers et de
l'Ebaupinay appartiennent à la plus grande communauté jamais rassemblée pour
sauver des châteaux en périls, participez à l'achat collectif d'un château
en péril. Ancré sur un terroir unique, le Grand Cognac, ce projet porté sur
l'écologie et le patrimoine va faire revivre la pierre et la terre, plus de
détails voir le site:
https://dartagnans.fr/fr/projects/chateau-de-vibrac/campaign
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pour les photos qu'il nous a adressées afin d'illustrer cette page.
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jour dans ce département. |
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