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Château de Vilhonneur (Charente)
 
 

  Au centre du hameau, jouxtant le gué du Perrat, sur la limite des anciennes provinces du Limousin et de l'Aquitaine, le château est positionné comme un "octroi" frontalier sur un lieu stratégique, sans cesse réutilisé au cours des âges. Après les traces antiques d'oppidum avec tour de guet et celles d'un lieu franc fortifié, que nous rattachons à la hauteur toute voisine Pinier/Robinière, la chronologie historique nous révèle l'existence d'un moulin sur le bief, antérieure à la construction féodale au XIIe siècle. La construction moyenâgeuse, de type quadrangulaire, a été quelque peu étudiée; entourée de douves profondes au lit souvent asséché, elle sera remaniée au XVIe siècle. Les douves ont fait l'objet de sondages archéologiques au cours desquels ont été mis à jour des fragments d'armes de combat: épées, arquebuses à rouet, de boucliers, de casques, etc. Des fouilles plus systématiques apporteraient d'autres éclaircissements, car les tessons de poteries décorées gallo-romaines, morceaux de tuiles à rebords en côtoient d'autres moyenâgeux; les fragments d'armures sont tantôt du XIIe, tantôt du XVIe siècle. Tout incite à la prudence car existe déjà une controverse à propos du cimetière: "gallo-romain" selon l'Abbé Chevalier, il ne serait que d'époque moyenâgeuse selon d'autres spécialistes. L'idée suggérée par quelques uns de reprendre les fouilles des douves du château est séduisante, mais n'aidera pas pour la chronologie puisque par définition les remblais ajoutent au pêle-mêle. Le mur d'enceinte de la construction primitive est encore en partie visible.
Le pont-levis qui chevauchait la douve remblayée a laissé dans la pierre traces d'une existence indubitable: deux fortes rainures scarifient verticalement la tour d'entrée. Le linteau en plein-cintre brisé du portail est surmonté d'un parapet festonné formant mâchicoulis, joliment décoré de cinq coquilles Saint-Jacques; les six consoles sont finement sculptées telles des pilastres, l'ordonnance d'ensemble montre un raffinement certain, une maîtrise évidente dans le ciselé de la pierre de Vilhonneur. Le corps de logis qui subsiste en partie est flanqué d'une haute tour-donjon de trois étages occupés par des chambres dotées de grandes cheminées; les murs fort épais mesurent de 1m10 à 1m30 d'épaisseur. Sur l'entablement sont visibles quelques consoles de mâchicoulis pour la défense. Une porte est agrémentée d'un fronton comptant des vases découpés dans la calcaire. Dans l'angle de deux petites tours demeure encore une bretèche bien conservée. La porte dite "Porte de la Chapelle" de style Renaissance a été murée; elle donnait accès à une salle voûtée à importante voussure. Du XIIe à la fin du XVIe siècle, le petit fief de Vilhonneur fut la possession d'une famille d'ancienne noblesse, fort connue en Angoumois: les Gambes ou Jambes, devenus Chambes, de Chambes… A la fin du XIIe siècle Guillotto de Chambes marié à Mademoiselle de la Rivière est seigneur de Vilhonneur, alors que son frère est seigneur de Voulême et possède des terres en ruffecois.
L'histoire posthume de leur fils Pierre de Jambes dit "Chevalier de Chambes", décédé en 1256, a fait couler beaucoup d'encre; elle est l'objet de nombreuses relations toutes liées au "tombeau" ou encore au "mausolée" du chevalier, situé jusqu'à la fin du XIXe siècle derrière le chevet de l'église de Vilhonneur et aujourd'hui visible au musée de la Société d'Histoire et d'Archéologie de la Charente. Chronologiquement, le transfert du "gisant" de pierre est annoncé par le curé en 1862; le texte de l'inscription tumulaire est déchiffré, adopté en 1868; la plaque de marbre commémorative, apposée dans l'église est inaugurée en 1880; ces intervalles conséquents nous intriguent toujours. Les raisons invoquées pour le déplacement étaient nobles (éviter toutes dégradations dont il était l'objet) mais auraient pu trouver des solutions locales. Pour une mise en valeur exhaustive du patrimoine local nous sommes tentés de plaider pour un retour aux sources. Aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, la seigneurie passée par mariage aux Dussault seigneurs de Villars-Marange fait peu parler d'elle; seul un inventaire de 1730 nous donne une idée de l'agencement intérieur: les Dusault (désormais branche de Vilhonneur) ne font pas de faste. Le document évoque également la "Maison de la Cave", aujourd'hui indépendante; on y parle aussi de semences "papillonnées" dans les greniers. Pierre Labatud, seigneur plus argenté du Maine Gagnaud, qui a épousé Anne de Corgnol, est appelé en 1789 à l'Assemblée de la Noblesse d'Angoumois. Le marquis de Nieuil, officier des Hussards de la Garde Royale, est propriétaire au début XIXe siècle. De 1835 à 1974, la famille Groulade restera propriétaire du château acheté sous Louis-Philippe 47000 francs or par deux frères; elle fournira des édiles et cédera à M. Meunier artisan artiste, érudit personnage, figure angoumoisine. Depuis 1900 M. Rust, suisse allemand de Zürich est propriétaire. (1)

Éléments protégés MH: l'ensemble des façades et toitures des bâtiments anciens: inscription par arrêté du 24 janvier 1966.

château de Vilhonneur 16220 Vilhonneur, propriété privé, ne se visite pas.

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   Extrait de châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Jean-Paul Gaillard, Librairie Bruno Sepulchre 1993

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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