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Contrairement à d’autres seigneuries mentionnées en général dès les XIVe ou
XVe siècles, celle de La Forêt ne serait pas très vieille, elle ne
remonterait qu’au XVIIe siècle. En effet, un aveu, rendu en 1640 par Joachim
de Jaucourt, laisse penser que le fief de la Forêt, dans lequel étaient
compris ceux de La Forêt-Lenfant, de La Blanchardière et de Mauregard, se
serait formé à partir de la réunion des fiefs de La Forêt-Lenfant (situé à
Taillebourg) et de Mauregard. Le premier propriétaire connu de cette terre
est Jean Mathé, sieur de la Sausaye, qui prend en 1619 le titre de seigneur
de La Forêt. Passée aux mains de sa fille, épouse de Joachim de Jaucourt, le
domaine revient à son fils Joachim, marié vers 1698 avec Françoise de Semelé
dont il n’a pas d’enfant. Après la mort de cette dernière, le château
revient à son héritière, Jeanne de Mazillier, épouse de Paul Etignard,
avocat. Acquis en 1752 par Michel-François Creusé, agissant pour le compte
d’Anne-Charles-Frédéric de La Trémoille, il est cédé dès 1758 à Timothée
Ponvert. Dans le courant du XIXe siècle, il passe aux mains de Judith
Ponvert, femme de Guy-Paul-Jules Beau-Delince.
À la fin du XIXe siècle, les dépendances qui étaient accolées au corps
d’habitation ont été détruites pour être reconstruites un peu à l’écart,
contre un pigeonnier qui est mentionné sur le plan cadastral de 1826.
D’ailleurs, ce plan ancien montre le château tel qu’il était au début du
XIXe siècle, avant la destruction des communs: un corps de logis doté d’une
tour d’angle (au nord-ouest), ainsi que des bâtiments de servitudes établis
en retour et positionnés en équerre avec une deuxième tour, à l’angle
nord-est. Le corps de logis qui a été édifié au début du XVIIe siècle, comme
en témoignent les lucarnes à frontons triangulaires, a été complété à la fin
du XIXe siècle par une tour carrée à l’angle sud. Outre l’ajout de cette
tour, la fin du XIXe siècle a été pour l’ensemble une période d’intenses
remaniements. Un pavillon rectangulaire à deux tourelles (une renferme un
escalier) a été édifié à l’angle nord. Une aile plus basse, qui renferme une
ancienne cuisine voûtée, a été greffée sur la partie inférieure de ce
pavillon. Cette aile, dotée de trois loggias ouvrant sur le parc côté nord,
se termine par un belvédère, dont le dôme en pierre surmonté d’un lanternon,
endommagé par la tempête de 1999, a dû être remplacé par une toiture en
charpente couverte d’ardoises. La façade arrière, comprise entre une tour
cylindrique et un avant-corps rajouté vraisemblablement au cours du XIXe
siècle, semble avoir moins été remaniée.
Situé à environ un kilomètre et demi du bourg, le château de La Forêt, qui
n’est pas ouvert au public et peu visible depuis la rue (seules les
dépendances sont partiellement visibles), comprend un corps principal et des
communs situés au sud-est de ce dernier. Le corps principal est établi dans
un écrin de verdure doucement vallonné, dans lequel se situe un petit étang
de retenue. De plan en L, il se compose du corps de logis et d’une aile plus
récente établie en retour. La façade nord-est du corps de logis dispose de
trois travées, de fenêtres à meneaux verticaux au rez-de-chaussée,
d’ouvertures à linteau en arc segmentaire délardé et de lucarnes à frontons
triangulaires surmontés de boules. Une tour carrée est accolée à l’angle
sud-est. Coiffée d’un toit en pavillon en ardoises, elle est dotée d’une
travée, de deux bandeaux et d’une fenêtre au dernier étage qui reprend les
décors des lucarnes du corps principal. Un pavillon rectangulaire, aussi à
toit en pavillon couvert d’ardoises, est placé à l’opposé. Il est également
percé d’une fenêtre qui rappelle les lucarnes du corps de logis et il est
flanqué de deux tourelles cylindriques aussi à toitures en ardoises. Une
aile plus basse a été accolée sur la partie inférieure de ce pavillon. Dotée
d’un toit terrasse, elle se termine par un belvédère aujourd’hui couvert
d’une toiture en ardoises.
La face nord est pourvue de trois loggias qui ouvrent sur un parc et sur
l’étang. La façade sud-ouest du corps du logis est vraisemblablement pourvue
des mêmes éléments que celle au nord-est, mais avec probablement cinq
travées. Elle est comprise entre un avant-corps et une tour cylindrique
placée à l’angle nord-ouest. Elle est coiffée d’un toit conique en ardoises,
percé d’une lucarne à fronton bombé surmonté d’une boule. Les communs,
situés au sud-est, sont compris dans un grand corps de bâtiment, au bout
duquel est accolé un pigeonnier cylindrique. Doté d’un bandeau et d’une
corniche, ce dernier est couvert d’une toit conique en tuiles plates. Ces
servitudes sont accessibles, côté route, par un portail (de construction
récente) surmonté de merlons, à portes cochère et piétonne en plein cintre.
D’autres bâtis se trouvent à proximité. La partie arrière (au nord) abrite
un hangar à ouverture en pignon et des dépendances à large porte à linteau
en bois et à fenêtres en plein cintre. Les parties à l’avant (au sud) ont
été entièrement réhabilitées en deux unités d’habitation. (1)
château de la Forêt 17350 Annepont, propriété privée, ne se visite pas. Nous
remercions chaleureusement le propriétaire du château de la Forêt pour
l'historique et les photos qu'il nous a adressés afin de réaliser cette
page.
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