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Le chartrier du château de
Saint-Seurin-de-Clerbise, conservé aux Archives Départementales de la
Gironde, nous apprend qu'en 1473, la seigneurie de Saint-Seurin appartenait
à la famille Lousmeau. Par mariage, elle passa peu après aux mains de
Bertrand de La Barthe, écuyer, époux de Julienne Durand, fille de Jean et de
Marguerite de Lousmeau, seigneur et dame de Saint-Seurin-de-Clerbise. À
Bertrand de La Barthe, succéda Jean, marié à Isabeau du Gua. Leur fille,
Catherine, épousa Jacques de Rabaine, écuyer, seigneur de Jazennes, à qui
elle apporta Saint-Seurin. D'après un mémoire du XVIIe siècle, sur la
famille Rabaine, celui-ci aurait échangé ses droits sur la seigneurie contre
des droits que possédaient son beau-frère, René de Saint-Mauris et son
épouse, Françoise de Rabaine, sur Jazennes. La famille Saint-Mauris posséda
Saint-Seurin-de-Clerbise jusqu'au début du XVIIe siècle, époque à laquelle
Jean de Saint-Mauris, seigneur de Rochaves, la céda à son futur gendre,
Nicolas de Lanchère, pour acquérir celle de Favières. Ses descendants la
conservèrent jusqu'en 1720. Criblé de dettes, Nicolas de Lanchère vendit à
cette date la seigneurie à Jacques Guenon, écuyer, sieur de La Chapelle et
de Chanteloup, paroisse de Pérignac, moyennant 29800 livres. Aussitôt, le
fils du vendeur, Guillaume de Lanchère, cadet dans la compagnie de M. de La
Mothe, demeurant à Bayonne, bien que sans un sou, fit valoir son droit de
retrait lignager. En 1722, son père le disant insolvable déclara le contrat
de revente "nul et invallable" et permit à Jacques Guenon de rentrer en
possession de la terre et seigneurie de Saint-Seurin pour laquelle il avait
déjà versé la somme de 17800 livres. Les Guenon de Saint-Seurin conservèrent
le château jusqu'en 1802, lorsque l'héritière du domaine, Jeanne, épousa son
voisin, le chevalier de Beauchamps, propriétaire du logis de La Nougerade.
Leurs descendants conservèrent le château pendant presque tout le XIXe
siècle.
La porte cochère à couvrement, située entre les deux ailes de dépendances
flanquées chacune d'un pavillon couvert de tuiles plates, à été remontée là
à une date relativement récente. Elle proviendrait du logis de La Nougerade.
Le corps de logis, en fond de cour, s'appuie sur un gros pavillon couvert
d'ardoise, édifié en 1692, pour Nicolas de Lanchère, comme en témoigne
encore une inscription conservée sur l'une de ses faces. Une petite tour
d'escalier cylindrique lui a été adjointe à la fin du XIXe siècle.
Curieusement, elle reprend le vocabulaire décoratif du corps de logis sans
doute construit peu avant 1750 pour Jacques Guenon et non achevé, comme en
témoigne la dissymétrie et les pierres d'attente. Il est vraisemblable qu'on
avait prévu à l'origine de bâtir un pavillon faisant pendant à celui de
1692, à l'autre bout du corps de logis, adossé à sa façade antérieure. Le
chantier s'est arrêté à mi-chemin, au vestibule d'entrée. La conception de
l'élévation, possédant un rez-de-chaussée plus un étage éclairé par une
série d'œils-de-bœuf donnant sur un couloir, n'est pas sans évoquer celle du
logis de Chanteloup, autre demeure de Jacques Guenon. La façade postérieure,
éclairée par de grandes baies légèrement cintrées, tant au rez-de-chaussée
qu'à l'étage, est précédée d'une longue terrasse à balustres. Le parc
renferme aujourd'hui les ruines de l'ancienne église paroissiale de
Saint-Seurin et des départs de souterrains. Du côté de l'arrivée, on a
clôturé une partie des terres par un immense mur de pierre, au XIXe siècle.
On peut attribuer la reconstruction d'une partie du corps de logis à Jacques
Guenon de La Chapelle, peu avant sa mort qui aurait été la cause
d'interruption des travaux, vers 1750. (1)
château de Saint Seurin de Clerbise 17800 Belluire, location salles pour
réceptions.
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