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La terre de Bignay
dépendait du comté de Taillebourg. Au XVIIIe siècle, elle appartenait à
Guillaume de Parthenay-Larchevêque aussi seigneur de Taillebourg. C'est en
1385, date d'un partage passé entre Jeanne de Beaumont, veuve de Louis de
Parthenay-Larchevêque, et ses enfants, et Jean et Louis, issus d'un premier
mariage, de son mari Louis avec Jeanne de Matha, que les terres de Bignay,
Bords et Le Mung échurent à Jeanne de Beaumont. Son fils aîné, Guy de
Parthenay-Larchevêque, tant en son nom que pour Berthelon, Jeanne et
Pernelle son frère et ses sœurs, rendit hommage au duc de Guyenne en 1415
pour les droits qu'ils avaient sur la paroisse de Bignay, suite au partage
de 1385. La fille de Guy de Parthenay-Larchevêque, chevalier, seigneur du
Parc et de Mouchamps, Marie, épousa, en 1439, Jean Mérichon, fils d'autre
Jean, seigneur d'Huré et de Jeanne Berland, et lui apporta la terre de
Bignay. Jean Mérichon, licencié ès lois, écuyer, seigneur d'Huré, de Lagord,
du Breuil-Bertin, des Halles de Poitiers, puis d'Auzance, fut conseiller du
Roi, élu en Saintonge, maître des comptes du duc de Guyenne et enfin de
Louis XI. Il laissa sa terre de Bignay à son fils, Olivier, marié à
Catherine du Bellay qui en rendit hommage au comte de Taillebourg, en 1490.
Il n'eut point d'enfant et Bignay revint à la famille de sa femme. En 1497,
c'est René du Bellay qui en rendit à son tour hommage au comte de
Taillebourg, au devoir d'une florence d'or. Par contrat du 10 avril 1533,
François du Bellay échangea sa terre de Bignay et une partie de celle du
Cluzeau contre les fiefs de La Moreau, de La Croix et de Tournebœuf, situés
paroisse d'Asnières-la-Giraud, appartenant à Françoise Caniot, dame de
Mornay, épouse de Guillaume Pastoureau. Sa fille aînée, Jeanne, épousa
Clément de Chaumont auquel elle apporta les seigneuries de Mornay et de
Bignay. Plus tard, de transaction en transaction, Aimery de Chaumont se
trouve en 1627 seigneur du Cluzeau-Bignay, cette baronnie s'étendant sur les
paroisses d'Asnières, Mazeray, Fenioux, Bignay, Ternant et Voissay. Sa fille
Eléonore épousa Jacques Le Coigneux, chevalier, seigneur de Lieuville,
président à mortier au parlement de Paris, en faveur duquel la terre de
Belâbre fut érigée en marquisat en 1650.
Curieux personnage qui, deux fois veuf, fut promu cardinal par le pape
Urbain VII en 1631, ce qui ne l'empêcha pas d'épouser Éléonore, en 1640.
Veuve en 1656, Eléonore refusa de prêter hommage au seigneur de Taillebourg
qui fit saisir Bignay; mais son fils Gabriel obtint un délai. En 1679, le
parlement de Guyenne, dépossédant le seigneur de Taillebourg, donna la
seigneurie du Cluzeau-Bignay définitivement à son fils, Gabriel Le Coigneux.
En 1726, son petit-fils, Gabriel Le Coigneux, vendit la seigneurie à Joseph
de Bonnegens, président lieutenant général de la sénéchaussée de
Saint-Jean-d'Angély, marié à Marie Charrier qui meurt sans postérité,
laissant de très nombreux co-héritiers parmi lesquels Charles-François de
Lastre, chevalier, seigneur de Bouchereau, qui racheta quinze parts, dès
1781, pour 157 000 livres. A la fin de cette même année, il parvint à
acquérir une dernière et dix-septième partie de David Le Bégué de Brie,
époux de Marie-Magdeleine de Lastre. Il n'avait sans doute pas l'intention
de garder le château de Bignay puisqu'en 1784, il chargea l'un des officiers
du comte de Taillebourg de l'avertir de son projet de le mettre en vente, en
lui faisant préciser qu'étant donné que la terre de Bignay avait été
autrefois la propriété des seigneurs de Taillebourg, il lui réserverait la
priorité aux conditions les plus favorables, en demandant son prix de
revient, environ 280 000 livres ! Mais ce n'est qu'en 1807, que le château
fut vendu à Cabaud-Desnobles et Giron. La fille de Cabaud le vend à Alphonse
Texier dont les héritiers vont transformer le château vers le milieu du XIXe
siècle. Du château du XVe siècle, il ne reste que peu de vestiges: à
l'extrémité est, une tour d'escalier pentagonale avec un toit d'ardoises à
pans et dont la porte d'entrée, encadrée de pinacles, est très mutilée. Une
autre porte, à l'intérieur, donne dans cet escalier; elle est surmontée
d'une accolade et de motifs sculptés. L'angle sud-ouest du bâtiment est
flanqué d'une tour carrée défendue de trois côtés par des bretèches. Dans un
autre corps de logis on devine des fenêtres du XVIIe siècle coupées en leur
milieu, le bâtiment primitif, plus élevé, ayant été partiellement incendié.
Dans le parc du château, la présence de fragments de tuiles romaines et la
découverte d'un vase de céramique sigillée attestent l'existence d'une villa
gallo-romaine non loin de la voie de Saintes à Angers qui passait à peu de
distance (aux Audouins). (1)
château de Bignay 17400 Bignay, propriété privée, ne se visite pas.
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