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L'existence de la seigneurie de L'Augerie est attestée
depuis la fin du XVe siècle, au moins, époque à laquelle, elle appartenait à
la famille Longlée. Au siècle suivant, soit par acquisition, soit par
alliance, le fief de Laugerie, était aux mains de Jean de Mongrand, marié en
1520 à Jacquette d'Yzave, fille de Colas, seigneur d'Orignac en partie et du
Breuil-Boson. Son frère, René de Mongrand était également co-seigneur de
Laugerie. Du milieu du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle, la liste des
seigneurs de Laugerie s'interrompt. A cette époque, la seigneurie était aux
mains de Mathieu Morineau, époux de Marie Richard de Pinmuré, qui firent
inventorier leurs meubles en 1652. Ils eurent cinq enfants: Mathieu, sieur
de Laugerie, autre Mathieu, sieur du Mesny, Esther, Élisabeth, épouse de
Jean Jaulin, sieur de Vignemont, et Suzanne Morineau, mariée à Champagnolles,
le 28 janvier 1672, à Léonor Horric, écuyer, sieur de La Rue-Franche, auquel
elle transmit Laugerie. Par la suite, le château passa aux mains de leur
fils, Jacques, époux de Jeanne Renaud, mort en 1757, et inhumé dans la
chapelle de Laugerie, en l'église de Champagnolles, de leur petit-fils,
autre Jacques, époux de Marie-Honorée Jaulin du Seutre, et enfin de leur
arrière-petit-fils, Jacques-Antoine, qui épousa le 15 janvier 1779, Julie
Goubert, fille de François Germain, écuyer, capitaine des vaisseaux du Roi,
puis chef d'escadre. Lors de la Révolution, Jacques- Antoine Horric,
n'émigra pas, puisqu'il obtint, le 12 messidor an III, un certificat de
résidence, qui lui évitait de figurer sur la liste des émigrés. Sa veuve
décéda en 1822, et légua la terre de Laugerie à l'une de ses belles-sœurs,
qui la vendit à la famille Petit.
Le château de L'Augerie date pour l'essentiel des XVIe et XIXe siècles. Le
corps de logis principal a été reconstruit au XIXe siècle. Il est flanqué
d'une tour polygonale couverte d'ardoise, et sur le côté opposé d'une tour
circulaire aujourd'hui couverte de tuiles creuses, restaurée Il y a peu de
temps, après un incendie. Toutes deux possèdent de remarquables baies
Renaissance, au riche décor sculpté. Celles de la tour polygonale sont
dotées de clefs de linteau formant un médaillon soutenant un penon. Les
pilastres encadrant les fenêtres sont ornés de rinceaux délicatement
sculptés et de chapiteaux. La fenêtre du dernier niveau de la tour
polygonale, passante en lucarne, est couronnée par un fronton en forme
d'accolade avec pinacle central rappelant le style gothique flamboyant. A
l'origine, un fronton semblable couronnait la fenêtre du dernier niveau de
la tour cylindrique, comme le montrent d'anciens clichés du début du XXe
siècle. A la base de la fenêtre du premier étage de la tour polygonale, un
remarquable penon, qui proviendrait du château voisin, de La Chapelle, après
sa destruction, a été remployé. La qualité des éléments sculptés remontant
sans doute aux années 1540, font du château de L'Augerie, un des plus
intéressants témoins de la Renaissance en Saintonge. (1)
château de L'Augerie 17240 Champagnolles, tel. 05 46 70 90 26, exploitation
viticole (Cognac), visites et dégustations sont proposées par les
propriétaires.
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