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La seigneurie
de Grandfief est mentionnée dès le milieu du XVe siècle, alors qu'elle
appartenait à Jean Brun, vassal du vicomte d'Aunay. Un premier château est
édifié sans doute vers cette période, à l'emplacement des bâtiments actuels.
La tour ronde est un vestige de cette période, une seconde est visible sur
le cadastre napoléonien de 1834. Mais ces constructions ont été amplement
remaniées au cours des XVIIIe et XIXe siècles: on remarque notamment la date
1820 au-dessus d'un passage couvert. A partir de la fin du XVIe siècle,
Grandfief appartient aux Beauchamp. D'après les archives, la demeure est en
très mauvais état au début du XVIIIe siècle, si bien qu'ils n'y résident
pas. Vers 1770, Charles-Grégoire de Beauchamp lance les travaux d'un nouveau
château dans le goût de l'époque, de style classique, tandis qu'il convertit
l'ancien château en communs. A la Révolution, Beauchamp émigre et la
propriété et ses métairies (de Cherbonnières, du Breuil, de la Burgauderie
et de la Jarousserie) sont saisies et vendues comme biens nationaux en 1794:
premières enchères de la vente du château de Grandfief de Cherbonnières,
extraits du registre des ventes de biens nationaux de seconde origine, du
1er ventôse an II au 9 nivôse an III. 11 prairial an II (30 mai 1794):
premières enchères pour la vente du château de Grandfief: "le bien de
Grandfief appartenant ci-devant à Grégoire Beauchamp émigré, divisé en douze
lots.
Premier lot: le ci-devant château tel qu'il est composé et se comporte
ensemble une cave, deux caveaux, un premier étage sept chambres basses, un
vestibule qui y conduit, deux garde-robes, deux cabinets de toilette, deux
chambres de domestiques, un salon boisé; tous les susdits appartements
proprement; du côté du nord un escalier en pierre; au second étage est un
corridor, composé de sept chambres de maître, quatre cabinets de toilette,
quatre garde-robes, cinq chambres de domestiques; au troisième sont un
corridor, quatre chambres de maître deux à toilette, le tout plafonné et
boisé. La cour devant le château, deux bâtisses appelées les basses côtes;
une terrasse servant de promenade, un corps de bâtiment servant d'étable; un
petit mas de terre entouré de murs, le jardin garni d'arbres fruitiers...".
Pendant l'hiver 1829-1830, le château neuf est entièrement détruit par un
incendie accidentel. On connaît toutefois l'aspect du château grâce aux vues
cavalières dessinées sur un plan de la fin du XVIIIe siècle. Orienté
est-ouest, il se greffait au sud des bâtiments qui subsistent aujourd'hui.
Il comprenait un avant-corps central, flanqué d'ailes en retrait terminées
par deux autres avant-corps. On comptait neuf travées côté côté jardin, sept
côté cour. Les hautes toitures brisées couvertes d'ardoises étaient percées
de lucarnes et, côté jardin, ornées d'un fronton triangulaire sculpté. Deux
pavillons en rez-de-chaussée, de chaque côté du château, correspondaient à
l'orangerie et aux cuisines. De cet ensemble, ne subsistent que le pavillon
des cuisines et les vestiges de portails. Certains éléments sculptés
auraient été vendus et remployés, notamment au logis de Presle (commune de
Villemorin).
Morcelé au 19e siècle, le domaine a connu de nombreuses modifications. Le
plan napoléonien de 1834 indique que l'orangerie, le pigeonnier circulaire
et des ruines du château brûlé existaient encore, mais tout cela a disparu
dans le courant des XIXe et XXe siècles. Plusieurs corps de bâtiments de la
partie ancienne ont disparu. Des maisons et des dépendances ont été
construites sur l'emprise de la cour et du jardin, principalement dans la
deuxième moitié du XIXe siècle et la deuxième moitié du XXe siècle, si bien
que l'organisation de l'ancien domaine est aujourd'hui difficilement
lisible. Les bâtiments du premier château s'organisent autour d'une cour
carrée, mais ils ont été remaniés et en partie détruits. A l'angle
nord-ouest se trouve une tour circulaire couverte d'une haute toiture
ajoutée tardivement. Des trous à pigeons sont visibles et des oculi sont
percés à proximité. On note également la présence d'un passage couvert et
d'une fenêtre en anse de panier depuis l'extérieur. Les bâtiments n'ont pas
été vus depuis la cour. Du château neuf ne subsiste que le pavillon des
cuisines, en rez-de-chaussée, pourvu de pilastres à bossages et d'agrafes
sculptées. La façade du côté de l'ancienne cour est incurvée, de telle sorte
que les deux pavillons de part et d'autre du château formaient deux retours
latéraux en hémicycle. En face se trouve un bâtiment de dépendances
postérieur avec, aux rez-de-chaussée, des ouvertures en arc segmentaire et
deux grands oculi. Il subsiste également un portail à piliers octogonaux,
qui ouvrait sur la cour du château neuf, et un pilier de portail ornementé
en face du château vieux. Il est orné de moulures et de cannelures. Près de
Grandfief, il existe une source, celle du Ponthereau, qui alimente un lavoir
récemment couvert et un ancien vivier. (1)
château de Grand Fief 17470 Cherbonnières, propriété privée, ne se visite
pas.
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