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Le domaine de Chaux est
situé en bordure d'une ancienne voie gauloise, dont un tumulus conserve le
souvenir. Cette seigneurie était autrefois l'une des plus présentes
d'Angoumois. Elle jouissait des droits de justice, et ses seigneurs
faisaient jadis tenir six foires par an. Le fief de Chaux est attesté dès
1030, puis 1072, comme possession des Taillefer, comtes d'Angoulême. En
1323, il passa dans la maison des Sainte-Maure, lors du mariage de
Marguerite, fille de Foulques, seigneur de Montauzier, et petite-fille de
Guillaume III, huitième comte d'Angoulême, avec Guy de Sainte-Maure, haut
baron de Touraine, venu en Guyenne dès 1327, pour combattre les Anglais. Ses
descendants conserveront le domaine de Chaux pendant plus de quatre siècles.
Au milieu du XVIe siècle, la seigneurie de Chaux, aux mains des
Sainte-Maure, s'étendait sur les paroisses de Chevanceaux, Montendre, Bors,
Venet, Pouillac, Sainte-Colombe, Chantillac et Châtenet. En 1623, à la mort
d'Alain de Sainte-Maure, la terre de Chaux, fut saisie à la requête du
seigneur de Touverac. En effet, le seigneur de Chaux s'était trouvé endetté
à la suite d'un long procès. Chaux fut alors adjugé à M. de Loménie de La
Ville au Clerc, secrétaire d'État de Louis XII. Celui-ci conserva Chaux
pendant deux ans et le revendit, en 1625, à François de Jussac d'Ambleville,
seigneur de Saint-Preuil, fils de François de Jussac, baron d'Ambleville,
gouverneur de Saintonge et d'Angoulême, et d'Isabelle de Bourdeille.
François de Jussac d'Ambleville, plus connu sous le nom du "Brave
Saint-Preuil" connut un destin peu commun. Après avoir participé au siège de
Saint-Jean-d'Angély en 1621, il fut affecté à la défense de
Saint-Martin-de-Ré, au cours de laquelle il reçut des récompenses, en raison
de ses actes de bravoure. Celles-ci furent employées notamment à la
reconstruction du château de Chaux. Il poursuivit ensuite sa carrière
militaire, en participant à la campagne du Piémont, en 1630. Lors de la
bataille de Castelnaudary, deux ans plus tard, il fit prisonnier le duc de
Montmorency. En 1640, Saint-Preuil sera nommé gouverneur d'Arras. Peu après,
il fut arrêté et jugé devant une chambre criminelle, pour "concussion,
voleries, exactions, oppression et violences, excès et outrages". Il fut
alors condamné à avoir la tête tranchée. De plus, ses biens furent
confisqués. Saint-Preuil périt sur l'échafaud le 9 novembre 1641. La
tradition rapporte que sa maîtresse, assistant à sa mort, reçut sa tête dans
son tablier de lavandière. En 1644, le Roi rendit à ses héritiers les biens
jusqu'alors confisqués. C'est à Guy de Sainte-Maure, beau-frère de
Saint-Preuil, qu'échut la terre de Chaux. Les Sainte-Maure conservèrent
Chaux, jusqu'à 1763, date de la mort de Louis-Marie de Sainte-Maure, premier
écuyer, commandant les écuries du Roi, maréchal des camps et des armées, et
colonel du Royal Étranger Cavalerie. Le domaine fut légué cing ans plus tard
à son neveu, Aimery-François de Durfort, qui le vendit rapidement à
Pierre-Pierre Texier de La Peigerie, prévôt royal de Bouteville, juge
sénéchal de Barbezieux, conseiller au parlement de Pau, et marié à Élisabeth
Beauchet de Beaupré, qui mourut centenaire, et à ce titre, avait été
surnommée dans sa famille "la vieille éternelle".
Chaux passera à leur mort, aux mains de leurs héritiers, les Tastet, qui, en
1832, vendirent le domaine au marquis Alfred de Lestrange. En 1886, à sa
mort, Chaux fut de nouveau mis en vente et acquis par le comte Tréville,
trisaïeul de l'actuel propriétaire. Pendant la seconde guerre mondiale, le
château fut occupé par les Allemands, puis par les F.F.I.. Ses propriétaires
le récupérèrent en 1965. On doit l'aspect actuel du château à François de
Jussac, seigneur de Saint-Preuil qui, vers 1630, entreprit la reconstruction
du château, réalisée par l'architecte Jean Guillebot, moyennant 18000
livres. Murs et fondations furent conservés lors de son remaniement, ce qui
lui confère son aspect originel de château médiéval. Il forme un
quadrilatère, flanqué à chaque angle d'une tour circulaire. On y accède par
une tour-porte d'entrée (ouvrant sur une cour carrée), sur laquelle on
remarque les rainures accueillant autrefois les flèches du pont-levis. C'est
d'ailleurs à cet endroit que l'on observe la trace des anciennes douves.
Cette belle propriété est soigneusement entretenue par ses propriétaires
actuels. '1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château : inscription
par arrêté du 21 novembre 1969.
château de Chaux
17210 Chevanceaux, propriété privée, ne se visite pas.
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