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Château de Callières à Clérac
 
 

 L'histoire de la seigneurie de Callières est bien connue car elle appartint pendant plus de 450 ans à la famille qui lui donna son nom, laquelle conserva une bonne partie de ses archives. Le château de Callières était autrefois le siège de la seigneurie de Clérac. Son origine est connue et remonte à une transaction du 20 février 1478, par laquelle Hardouin de Maillé et sa femme Marguerite de La Rochefoucauld, seigneur et dame de Montguyon, délaissaient à Bertrand Ardillon et à son épouse, Jeanne Giraud, l'hôtel noble de Clérac avec "maisons, fuyes, garennes et autres domaines et héritages situés en la paroisse de Clérac", avec droit de basse justice, qui relèverait désormais de Montguyon à foi et hommage lige au devoir d'un "autour sor", le fief de Taillan, et l'hôtel et forteresse d'Auvignac. Bertrand Ardillon n'ayant pas eu d'enfant, Clérac et Le Taillan passèrent aux mains d'une nièce de sa femme, Pérette de Fart, mariée, le 14 mai 1492, avec Jehan de Callières, écuyer, seigneur de La Rivière, près de la Rochefoucauld, en Charente. Quelques mois après, le 17 novembre, Marguerite de La Rochefoucauld, dame de Montguyon, confirmait les effets de la transaction de 1478, et recevait de Jehan de Callières ses hommages pour les hôtels nobles de Clérac et du Pin. Vers 1623, son arrière-petits-fils, Jacques de Callières, ayant entrepris de faire restaurer son château et de relever certaines fortifications, eut maille à partir avec les officiers de son suzerain, le seigneur de Montguyon qui contestait les droits de fortification du château.
Jacques de Callières dut prendre un avocat et exposer que "ladite maison de clérac était le grand corps de logis tout couvert d'ardoise et fort ancien, qu'il y avait à plusieurs endroits des guérites attachées de tout temps et immémorial, qu'il était bien percé de canonnières et flanqué partout avec une grande basse-cour renfermée de fossés et de grandes murailles avec un pont-levis" dont son père et lui avaient toujours joui paisiblement . En conclusion, il demandait ce qu'il fallait répondre aux officiers de la terre de Montguyon, s'il avait "pouvoir de ne mettre guérite et pont-levis à bascule, comme autrefois et s'il pouvait mettre de l'eau dans ses fossés le tout pour la conservation de sa personne, était seigneur dudit Clérac'. Jacques de Callières dut obtenir gain de cause, car le pont-levis existait toujours en 1788. Son arrière-petit-fils, Charles-Raphaël, seigneur de Clérac, dont le père était mort presque centenaire, épousa, en 1721, Catherine de Bonnevin, dame de Coustolle, qui lui donna trois garçons. L'aîné, qui recueillit le château de Callières, né en 1722, décida de se marier tardivement, en 1783, avec une roturière, Élisabeth Verrier. Cette mésalliance choqua ses deux frères qui s'opposèrent aussitôt à la publication des bans de mariage, décrivant leur future belle-sœur comme "née de parents des plus vils, estant la fille d'un tailleur d'habits de paysan, d'un barbier, d'un sergent de basse justice, d'un fossoyeur de corps morts en qualité de sacristain, d'un boucher enfin accoutumé au sang et au carnage". Ils continuaient, affirmant "qu'elle commença par aller chercher son pain aux portes et passa ensuite à l'état de servante dans plusieurs maisons".
L'union eut cependant lieu ce qui permit à Élisabeth Verrier et Charles de Callières de légitimer Louis, le fils qu'ils avaient eus en 1775. Charles de Callières mourut à la veille de la Révolution en 1788. Au mois d'avril, le tuteur de Louis de Callières fit dresser l'inventaire du mobilier du château. Ce document révèle de nombreux meubles anciens, parfois en mauvais état, qui furent vendus aux enchères quelques jours plus tard. Parmi les objets décrits, on mentionne "un vieux coffre en menuzerie et sculté qui n'a pas esté estimé estant destiné pour y metre et serrer les papiers en enciens titres qui sont dans le Trésor attendu qu'ils sont mangés par les rats". Un procès-verbal établi le mois suivant, montre que les bâtiments du château n'étaient pas en meilleur état, la plupart des portes étant pourries et ne fermant pas, la majeure partie des carreaux cassés, les planchers pourris, la couverture "dérangée et couverte de mousses". La petite tour abritant l'escalier possédait en son sommet "une orloge avec sa cloche qui est dérangée et ne pouvait servir sans réparation. Quant au portail, il était si dégradé que l'on paraîssait exposé d'y passer, surtout avec des charettes et chevaux. Quant à la quille du pont- levis elle était tombée en ayant entraîné une partie du mur avec elle, et le lierre grimpait sur les murs". En 1793, Louis de Callières, héritier du château, épousa Marie-Louise de Mallet qui lui apporta le domaine voisin de La Magdeleine. Devenu soldat, il passa la Révolution sans encombre, ce qui permit à sa famille de conserver le château jusqu'en 1945, date à laquelle Charlotte de Callières le vendit à M. Fleurian.
Situé dans un cadre pittoresque, au bord d'un étang artificiel créé sous l'Ancien Régime pour alimenter les douves du château, aujourd'hui comblées, et servir de vivier, Callières est un charmant corps de bâtiment de la fin du XVe siècle. Le logis pour le maître se situe en fond de cour et se compose d'un pavillon flanqué d'une tour d'escalier ronde, le tout en forte saillie sur les deux petites ailes qui le prolongent à droite et à gauche. L'ensemble de ces bâtiments est couvert d'ardoise, au moins depuis le XVIIe siècle; le pavillon et le corps de logis possèdent de hautes lucarnes à pignon, dotées de pinacles. L'entrée d'origine se faisait par une petite porte à accolade ouvrant dans la tour d'escalier. Tel qu'il se présente et malgré plusieurs percements de baies tardives (XVIIe-XVIIIe siècles), le château de Callières est très représentatif des "hôtels nobles" élevés dans la campagne saintongeaise, dans la seconde moitié du XVe siècle, après le départ des Anglais. (1)

Éléments protégés MH : la façade Nord et les toitures du château : inscription par arrêté du 22 août 1949.

château de Callières 17270 Clérac, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)
  Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993.

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