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Le château a connu différentes appellations voisines:
La Pinauldière, La Pynaudière (1556) d'après les minutes du notaire Macaing
(La Rochelle), La Pinaudière d'après la carte de Cassini, enfin La
Péraudière. En 1577, le seigneur de La Pynaudière se nommait Antoine de La
Roche, marié à Marie Nicolas, et demeurait à Soubise. Au milieu du siècle
suivant, le domaine était aux mains d'Étienne Girard, conseiller du Roi et
magistrat civil et criminel en la sénéchaussée et siège présidial de La
Rochelle, nommé député pour le Roi à la vérification du comté de Benon, en
1669. N'ayant pas eu d'enfant de son mariage avec Marie Mousnier, il la
nomma, en 1676, héritière de ses biens, par donation entre vifs. Il mourut
quelques temps après, et Marie Mousnier épousa en secondes noces, en 1680,
Guillaume de Malherbe auquel elle apporta le domaine. Celui-ci acheta, en
1689, à Valentin Mariocheau de Bonnemort, la seigneurie du Roc, aux Portes,
dans l'île de Ré. Pour pouvoir la payer, il dut vendre le domaine de La
Pinaudière à Jean-François Bourdon d'Ombourg, fils de Jean-Baptiste, écuyer,
procureur général du Roi à Québec. Il eut deux fils: François, marié à
Madeleine Poirel, fille d'un conseiller au présidial, qui eut La Pinaudière,
et Pierre-Baptiste, marié à Marie-Louise Guillaud. Aucun n'eut d'enfant. Le
domaine de La Pinaudière fut alors saisi sur la succession vacante de
François Bourdon d'Ombourg. Différents procès-verbaux et états de travaux
à prévoir, dressés lors de la saisie de 1728 à 1734, montrent un corps de
logis vétuste et des dépendances en partie ruinées. Finalement le tout fut
adjugé, par sentence du 20 décembre 1734, à Etienne-Charles Lemoyne,
secrétaire du Roi, pour 12 100 livres. De son mariage avec Suzanne Pascaud,
il eut plusieurs enfants dont Antoine-Charles Lemoyne de La Gerbaudière,
décédé en 1759, et Étienne-Charles Lemoyne de Beaumarchais, écuyer de Madame
Adélaïde de France, capitaine de cavalerie au régiment de Moutiers,
demeurant à Versailles, qui vendit, en 1764, la maison de La Pinaudière et
ses dépendances, pour 1 600 livres de rente, à Étienne Belin, négociant de
La Rochelle et planteur à la Jamaïque. Au début du siècle suivant, le logis
de La Pinaudière était habité par Étienne Van Hoogwerff qui le vendit, en
1806, à Jacques-Auguste Filleau, négociant. En 1833, il était aux mains
d'Aimé Péraud, député de la Vendée, qui changea le nom de La Pinaudière en
La Péraudière. Le domaine passa ensuite aux mains des familles Pavie,
Genest, Lisleferme, Ridier, Gon, Le Provost de Launay; jusqu'en 1872, date
où il fut acquis par les Normandin actuels propriétaires. Durant la guerre
de 1870, le général Detroyat y établit son quartier général pendant toute la
durée des hostilités.
Très bien situé à proximité de La Rochelle, le domaine de La Péraudière se
découvre au bout d'une allée de marronniers, au milieu d'un petit bois de
chênes centenaires. Le corps de logis actuel date du XVIIIe siècle et a
probablement été rebâti après l'adjudication de 1734. C'est un bâtiment à
larges baies, doté, côté cour, d'un avant-corps à fronton triangulaire,
coiffé d'une toiture à combles brisés couverte d'ardoise. La corniche, qui
donne naissance à la toiture, est surmontée de balustres sans doute ajoutées
après coup. Le corps de logis est encadré par deux pavillons sur lesquels
viennent se greffer, côté cour, deux ailes de dépendances. Celle de droite
se termine par un pavillon carré faisant office de pigeonnier. Vers le
milieu du XIXe siècle, les dépendances furent complétées par l'adjonction de
chais autour d'une seconde cour. Seule la façade postérieure a été modifiée.
Avant 1811, elle donnait sur un parterre régulier et était bordée par une
terrasse. Son centre était animé par un avant-corps rectangulaire, sans
doute identique à celui de la façade sur cour. Il lui fut substitué un
avant-corps à pans coupés pour créer un nouveau volume de salon, donnant sur
un jardin à l'anglaise remplaçant les parterres réguliers. Ces
transformations n'ont pas entaché le charme de la demeure, remarquablement
entretenue, qui tient autant de ses proportions que de son cadre de verdure
si rare aux environs proches de La Rochelle. (1)
de la Péraudière 17139 Dompierre-sur-Mer, tel. 05 46 68 00 65, domaine
viticole, cinq générations se succèdent depuis 1872 et contribuent à
l’élaboration de prestigieux Cognacs et Pineaux des Charentes. C’est
aujourd’hui au tour d’Edouard Normandin, propriétaire et actuel maître
chais, d'y perpétuer l’art du vieillissement et de l’assemblage des eaux de
vies les plus raffinées de Grande et Petite Champagne.
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