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Château Vieux d'Écoyeux (Charente-Maritime)
 
 

     En 1189, Seguin d'Authon, chevalier, seigneur d'Authon, épouse Jeanne de Bourg, fille et héritière de Savari de Bourg, chevalier, baron de Bourg-Charente. Elle lui apporte en dot Écoyeux, mais aussi Vénérand, Brizambourg, Mons, Château-Couvert sur Mignon, Les Bernardières, Vansay et La Lègue (en Berry), autant de terres qui constitueront les bases de la puissance future de la maison d'Authon. Il s'agit là du plus ancien document faisant état de cette seigneurie. En 1253, celle-ci est passée, du moins en partie, entre les mains d'Achard de Sallebrache, puisque Roland d'Authon, chevalier, seigneur de La Morette, apparaît dans les testaments de son frère, Pierre, seigneur d'Authon, (1260-1270), sous la qualification de seigneur d'Écoyeux. Le 22 mars 1340, Jeanne de Sallebrache, veuve d'un autre Roland d'Authon, neveu du précédent, épouse son cousin Achard de Polignac et fait entrer dans cette famille, outre Écoyeux, les terres de Vénérand (arrière-fief d'Authon), Brizambourg, Saint-Germain et des Fontaines. Au milieu du XVIe siècle, ce patrimoine se trouve partagé, la branche aînée héritant Écoyeux (tenue à hommage-lige d'Authon, avec haute et basse justice sur les paroisses d'Écoyeux et Vénérand) et Brizambourg, et la cadette, Les Fontaines. Leurs descendants s'y maintiendront environ deux siècles. En 1544, Christophe de Polignac, chevalier de l'ordre du Roi et son lieutenant en Saintonge, est seigneur d'Ecoyeux. Le château passera ensuite à son fils Léon, gouverneur de Saintes et Saint-Jean d'Angély (1579), puis à son petit-fils Louis. Deux marchés de construction, datés de 1614, montrent que c'est à ce personnage que l'on doit sans doute l'édification du nouveau château, à la sortie du bourg. C'est vraisemblablement lui qui, pour financer la construction du nouvel édifice, vendit le "vieux château" à des particuliers.
Dès 1622, le vieux château était entre les mains de Pierre Roy, procureur, échevin de Saintes, et lui appartenait comme ayant les droits d'Anne Dubreuil. Vers 1650, il était propriété de Mathieu Mauchen, conseiller magistrat au siège présidial de Saintes. Sa veuve, Madeleine Daudenet, et leur fils majeur, René Mauchen, chanoine de l'église cathédrale de Saintes, vendirent, en 1671, pour 3 000 livres tournois, la maison située au bourg d'Écoyeux appelée le "Vieux-Château, très détériorée et ruyneuze" chargée de rentes considérables envers le seigneur dudit Écoyeux, "à raison de quoi la réparation et rétablissement de ladite maison serait fort incommode". Elle possédait une basse-cour, des dépendances, un jardin, un pré et une garenne. Le courageux acquéreur se nommait Jacques Regnier, avocat au parlement, demeurant à Brizambourg. Ainsi, le Vieux-Château était devenu une simple maison, sans droits seigneuriaux. Par la suite, l'identité de ses différents propriétaires successifs est inconnue. Le Vieux-Château se dresse sur le côté sud de l'église. Il en était séparé par une ruelle. C'est un corps de logis assez simple doté, côté cour, d'une tour d'escalier polygonale avec porte d'accès en tiers-point, tourelle en encorbellement et élégante lucarne se détachant de sa toiture d'ardoise. À l'origine, la cour était prolongée par un petit jardin allant jusqu'à un ruisseau, aujourd'hui coupé des bâtiments par une rue. L'accès se faisait depuis la place de l'église au moyen d'une petite porte à double battant, protégée par un assommoir, aujourd'hui masquée par de récents travaux conduits avec peu de scrupules. Elle est flanquée d'une modeste tour cylindrique dérasée, défendue par de nombreuses meurtrières. Le vieux château d'Écoyeux a été racheté récemment par la municipalité qui vient d'y installer la mairie. (1)

château vieux d'Écoyeux 17770 Écoyeux, propriété de la commune, hôtel de ville.

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(1)
    Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993.

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