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L'histoire de la petite forteresse d'Ardennes
garde encore quelque mystère. Ses premiers propriétaires connus apparaissent
dans la seconde moitié du XVe siècle. À cette époque, la seigneurie était
aux mains de la famille Ballodes qui la conserva jusqu'au début du XVIIe
siècle. En 1621, le château appartenait à Pierre du Gua, auparavant seigneur
de Mons, en Royan, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, lieutenant
général pour Sa Majesté en Nouvelle-France. Il mourut en 1628, et aurait été
inhumé au pied d'un arbre du parc du château. N'ayant pas eu d'enfant de son
mariage avec Judith Chesnel, il laissa pour héritier son neveu, Benjamin
Giraud, écuyer, seigneur d'Antraize. Celui-ci dut vendre Ardennes très
rapidement à Jean Labbé, lequel, dès 1632, se qualifiait de sieur d'Ardennes
et de Sorlut, près Cozes. Sa fille, Anne, épousa en 1638, François de
Saint-Gelais-Lusignan, chevalier, seigneur de Monchaude. Ardennes passa
ensuite aux mains de leur fils Jean, puis de sa sœur, Jeanne, mariée en 1657
à Auguste Poussard, chevalier, marquis d'Anguitard, seigneur de
Saint-Simon-de-Bordes, auquel elle apporta le château. Après le décès de
leur fils, Auguste, survenu au château de Saint-Simon, en 1748, ses deux
filles se partagèrent ses terres. Le château d'Ardennes revint à
Louise-Marie-Jeanne Poussard, épouse en premières noces de Charles-Roc
Chesnel, marquis d'Écoyeux, seigneur de Château-Chesnel, Burie et autres
lieux, puis en secondes noces, en 1758, de Louis-Michel, marquis du
Mesnil-Simon, aide major au régiment de la Sarre. Après le décès de son
épouse en 1784, ce dernier recueillit l'usufruit du château d'Ardennes qu'il
habita jusqu'à sa mort. N'ayant point eu d'enfant, Ardennes revint à une
nièce de sa femme, Marie-Gabrielle de La Roche-Saint-André. Celle-ci, avec
ses cohéritiers, vendit le domaine, en l'an X, pour 35000 francs, à
Marie-Anne Dumesnil-Simon, nièce de Louis-Michel, laquelle épousa peu après
Louis Badiffe de Vaujompe. Le couple garda le château quelques années puis
le revendit pour une rente viagère de 3000 francs tous les six mois, en
1819, à Marguerite Petit et à son gendre, Jean-Pierre Bertrand des Brunets.
Ce dernier, ruiné, dut revendre le domaine à la famille Pandin de
Lussaudière qui le conserva une bonne partie du XIXe siècle.
Le château d'Ardennes est une intéressante petite forteresse de plan centré,
flanquée de contreforts sur lesquels on a construit postérieurement des
tourelles carrées sur mâchicoulis, aujourd'hui arasées. Elle domine une
ancienne basse-cour sur les murs de laquelle sont venus s'adosser des
bâtiments d'exploitation. Depuis cette basse-cour, on parvenait, en
gravissant les marches d'un escalier extérieur, à une porte en tiers-point
contemporaine de l'enceinte, protégée par des mâchicoulis, le tout pouvant
remonter au XIIIe ou XIVe siècle. Elle donne accès à la cour haute et aux
bâtiments de maître formant un U, face à une aile de dépendances, qu'une
arcade relie d'un côté à une aile du logis. À l'opposé de l'arcade, un
pavillon couvert d'ardoise forme une tour porte, avec porte cochère et porte
piétonne, autrefois à pont-levis. Manifestement cette tour-porte, sur
laquelle on voit encore une date de 1710 en clef de voûte, postérieure à
l'enceinte, permettait un accès direct des voitures à chevaux dans la cour
d'honneur et par conséquent un certain confort. Elle est vraisemblablement
contemporaine de la reconstruction du corps de logis et de la réorganisation
plus rationnelle de la cour d'honneur; les ponts-levis prenant à cette date
une marque à la fois symbolique et archaïsante. (1)
château fort d'Ardennes 17800 Fléac-sur-Seugne, propriété privée, ne se
visite pas, visible de l'extérieur.
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