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D'après Rainguet, la seigneurie de Fontaines échut, à la suite d'un partage
passé, en 1335, entre Marguerite et Péronelle de Mosnac, héritières de
Bertrand de La Roche, à Marguerite de Mosnac, épouse de François Tizon,
seigneur de La Touche. Dans la première moitié du XVe siècle, Marguerite
Seguin, dame de Fontaines, de Fléac, d'Antignac et autres lieux, épousa
Foucaud de Polignac, fils d'Achard, seigneur d'Écoyeux, de Vénérand et de
Polignac, auquel elle aurait apporté notamment la seigneurie de Fontaines.
La famille Polignac posséda la terre de Fontaines pendant plus de deux cents
ans. L'un des représentants de la branche des seigneurs de Fontaines,
François de Polignac, marié en 1580 avec Louise de Lanes, dame de
Saint-Aigulin, mourut vers 1617. Sa veuve obtint, en 1621, une sauvegarde du
Roi, datée du camp de Saint-Jean-d'Angély, pour sa maison de Fontaines, puis
se remaria peu après avec Jean-Louis de Cardaillac, écuyer, seigneur de
Saint-Jory. Les enfants de François de Polignac et de Louise de Lanes,
Léonard, Isabeau mariée en 1607 à Élie de Sainte-Hermine, seigneur du Fà et
de La Laigne, et Esther de Polignac, mariée en 1614 à Berard de Ségur,
chevalier, vicomte de Cabanac, ne s'entendant pas à propos de la succession
de leurs parents, un procès éclata. En 1639, les deux tiers de la seigneurie
de Fontaines furent attribués pour 36000 livres à Esther de Polignac, veuve
de Bérard de Ségur, et l'autre tiers échut pour 18000 livres à Élisabeth de
Polignac, dame de Sainte-Hermine. Celle-ci vendit, cinq ans plus tard, sa
part à son neveu, François de Polignac, fils de Léonard et de Léa de
Bonnefoy (mariés en 1615), qui semble avoir pu recouvrer la totalité de la
terre de Fontaines, sans doute en s'endettant.
Finalement, la seigneurie fut saisie et adjugée par arrêt du parlement de
Bordeaux, du 7 septembre 1671, à Joseph Dubourzg, écuyer, conseiller du Roi
en la cour du parlement de Bordeaux, seigneur de La Béraudière, de Cruc et
de Sainte-Hermine en partie, et à son épouse, Marie Duhamel. De ce mariage
naquirent deux fils, François-Joseph Dubourg, chevalier baron de Fontaines,
mort sans postérité et Étienne-François Dubourg, aussi chevalier, baron de
Fontaines, époux d'Étiennette-Françoise de Nort, mort à
Saint-Saturnin-de-la-Libarde (Gironde) en 1741. Son fils, Antoine-Joseph
Dubourg, né en 1721 au château de Fontaines, héritier de son oncle, devint à
son tour baron de Fontaines et conseiller du Roi au parlement de Bordeaux.
De son mariage avec Marie-Hélène de Spens d'Estignols de Lancre, il n'eut
point d'enfant. Il testa à Bordeaux, en 1750, en faveur de sa sœur
Marie-Françoise-Élisabeth Duboureg, mariée en 1741 avec Pierre-François de
La Roumagère, chevalier, seigneur comte de Roncessy, La Fillolie et autres
lieux. Après sa mort, le château de Fontaines revint donc à la famille La
Roumagère de Roncessy qui le garda jusqu'à la Révolution. Par la suite, en
1830, il fut vendu à trois frères, cultivateurs, qui partagèrent les
bâtiments entre eux. Rainguet qui vit l'édifice vers 1864, écrivait que le
château malgré ses ruines offrait encore un aspect imposant. Il précisait
que "les plus belles salles avaient été divisées et converties en
chambrettes. La grande chambre des chevaliers avait formé une cuisine, son
plafond portait les restes d'une couronne fleurdelisée. Ce château était
autrefois décoré de peintures murales".
Aujourd'hui, il s'agit des restes d'une vaste enceinte quadrangulaire perdue
dans les prairies basses de la vallée de La Seugne, autrefois entourée de
douves. Le corps de logis qui se dresse en fond de cour, flanqué sur sa
façade postérieure d'une tour ronde et d'une tour carrée, toutes deux
arasées, a été très remanié, ses baies repercées. L'aile de dépendances de
gauche contient encore une petite porte piétonne en plein cintre surmontée
de mâchicoulis portant autrefois une bretèche. L'aile droite, bien
qu'abandonnée, présente un intérêt certain. Une tour d'escalier polygonale
dérasée fait la jonction avec l'ancien corps de logis principal. La face
extérieure du bâtiment est flanquée de deux grosses tours cylindriques
également dérasées. Elle était percée de très hautes baies à moulures
prismatiques en grande partie bouchées. Les moulurations des baies du
premier niveau sont de conception beaucoup plus fine que celles de l'étage.
Ces détails permettent de dater le bâtiment de la première moitié du XVIe
siècle. Au sud, le corps de bâtiment est prolongé par un ancien pavillon
encore couvert d'ardoise au début du XXe siècle, formant tour porte, avec
porte piétonne et porte cochère, surmontée de rainures indiquant
qu'autrefois il y avait deux ponts-levis. Côté cour, le pavillon est flanqué
de deux tours polygonales d'escalier avec portes d'accès ornées. La facture
de cette ancienne tour porte, bâtie en pierres de taille à assises
régulières, épaulées de pilastres, montre qu'il s'agit d'un bâtiment
particulièrement tardif, sans doute de la seconde moitié du XVIIe siècle.
L'intérieur du corps de bâtiment, abandonné, renferme encore sur deux
niveaux les restes de fresques en trompe l'œil, vestiges d'une grande salle
d'apparat, confirmant la qualité remarquable des décors intérieurs signalés
par Rainguet, au XIXe siècle. (1)
château de Fontaines 17500 Fontaines-d'Ozillac, propriété privée, ne se
visite pas.
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