châteaux de France
       Accueil        châteaux Val de Loire        châteaux pour réceptions        châteaux à l'abandon        Contact        Liens
 
 
 
Château de Buzay à La Jarne
 
 

 Au Moyen-Age, les terres sur lesquelles s'élève aujourd'hui le château appartenaient à l'abbaye de Buzay (près de Rouans en Loire-Atlantique) fondée au XIIe siècle par saint Bernard de Clairvaux qui leur donna son nom. Dès 1514, il existait une maison noble appartenant à Mathieu Hiblonneau, aux héritiers de Colas Fort et à Jean Chandenod, comme étant au lieu et place de l'abbé de Buzay. En 1539, son propriétaire, Étienne Donnisson (alias Daumusson) déclarait qu'elle relevait de l'abbaye de Buzay, au devoir de 30 livres à chaque fête de Noël. L'année suivante, François d'Orléans, marquis de Rothelin, prince de Châtellaillon, céda à Guillaume Dujau, seigneur de Ronflac, tous les droits de "fief, juridiction, supériorité" qu'il pouvait avoir sur Buzay. En conséquence, Guillaume Dujau anoblit trois ans plus tard les parties du fief de Buzay qui dépendaient désormais de la seigneurie de Ronflac, et aussitôt, Étienne Donnisson lui en rendit hommage au devoir d'une paire d'éperons blancs à mutation de seigneur ou de vassal. En 1589, Étienne Mignot, acquéreur du fief et seigneurie, en rendit à son tour hommage au seigneur de Ronflac. Cet hommage comprenait sa maison noble de Buzay "avec ses appartenances, cour, jardins, prés et bois qui sont autour, le tout dans un enclos renfermé de grands fossés et cours d'eau". À sa mort, la seigneurie fut divisée en plusieurs parties. En 1604, Daniel, Étienne, Pierre et Jacques Mignot arrentèrent les 4/5e de la maison noble et seigneurie de Buzay à Jehan Barbot, écuyer, qui avait déjà acquis auparavant les autres parties. Il en rendit hommage au seigneur de Ronfiac, dès l'année suivante. Le domaine resta entre les mains de la famille Barbot jusqu'en 1688. A cette date, il fut adjugé à Pierre Harouard, avocat au parlement de Paris, époux de Suzanne Bernon. La maison noble consistait alors en plusieurs corps de logis, celliers, treuils, granges, écurie, Cour, jardins, gardoires et plusieurs arbres fruitiers. Il y fit presque aussitôt faire d'importants travaux.
D'après Claude Masse, Pierre Harouard y consacra beaucoup d'argent pour faire des bâtiments qui avaient "peu d'ordre et de cimeterie". En 1698, sa veuve Suzanne Bernon, parvint à se faite adjuger la terre et châtellenie de La Jarne qui sera désormais unie à la seigneurie de Buzay, puis elle épousa en secondes noces Gaspard Bernard, chevalier, seigneur de Marigny, qui put, par la suite, se qualifier un temps de seigneur de La Jarne et de Buzay. Afin d'éviter tout problème éventuel de succession, Suzanne Bernon vendit, moyennant 49 000 livres, la maison noble, terre et seigneurie de Buzay et la châtellenie de La Jarne, à son fils, Étienne-Henri Harouard, sieur du Beignon, négociant, demeurant à La Rochelle. Il acquit par la suite la charge de conseiller secrétaire du Roi maison couronne de France et de ses finances, qui lui assura la noblesse, puis acheta, en 1750, les terres et seigneuries de Saint-Sornin et de La Barre, en Poitou. De son mariage avec Louise Bonneau, fille de Louis Torterue-Bonneau, négociant à La Rochelle, seigneur de Groleau, il eut deux fils: Pierre-Étienne-Louis Harouard du Beignon et Henri-François Harouard de Saint-Sornin. C'est au premier, en qualité d'aîné, que revinrent les terres de Buzay et de La Jarne, tandis que le cadet recevait celles de Saint-Sornin et de La Barre qu'il revendra plus tard pour acquérir le château de La Garde-aux-Valets, en Aunis. Pierre-Étienne-Louis Harouard du Beignon entreprit, à partir de 1771, de faire rebâtir le château de Buzay sur les bases de celui qui avait été reconstruit par son grand-père, quatre-vingts ans auparavant. Il fit appel à l'architecte parisien Ducret, qui en fournit les plans (un seul est signé) et à un entrepreneur rochelais, Henry Tourneur. C'est à sa fille unique, Marie-Louise-Henriette Harouard du Beignon, née de son mariage avec Marie-Agathe Petit du Petit-Val, que revint l'honneur de poser la première pierre, lors d'une cérémonie, le 1er mai 1771. Le chantier ne traîna pas. En 1774, Henry Tourneur passait un marché avec Michel Dutour, maître maçon de La Jarne, pour "parachever tous les ouvrages de maçonneries… pour la construction du château que fait construire mon dit sieur Harouard à sa terre de Buzais paroisse de La Jarne, le tout conforme au plan et élévation de Monsieur Ducret architecte à Paris et à la partie droite du dit château". Dès l'année suivante, l'édifice était terminé et aménagé, excepté le grand salon. C'est donc une demeure neuve qu'apporta en dot Marie-Louise-Henriette Harouard du Beignon à Étienne-Pierre Chérade, comte de Montbron, lorsqu'elle l'épousa, en 1787.
Depuis cette date, le château est toujours entre les mains de leurs héritiers directs. C'est un des édifices des plus complets et des plus homogènes du département. Le bâtiment adopte un plan ramassé, conforme aux conceptions générales du XVIIIe siècle. Le traitement de ses deux façades principales, sur cour et sur jardin ne laisse pas apparaître la double profondeur. La façade antérieure se découvre à travers une grille de fer forgé de belle qualité aux armes des Harouard et des Petit du Petit-Val, entre deux ailes de dépendances à l'architecture rythmée par une série de fausses arcades. Elle s'organise autour d'un pavillon central à combles brisés, formant portique avec pilastres et colonnes colossaux d'ordre ionique, supportant un fronton triangulaire où sont sculptées les armes des commanditaires. De part et d'autre de ce pavillon, se développent deux ailes symétriques terminées par des avant-corps latéraux dont les angles sont marqués par de puissants chaînages d'angle en refends. Çà et là, quelques baies sont discrètement ornées de guirlandes sculptées ou de corps de moulures supportés par des consoles rappelant le style Louis XVI. La façade postérieure, dominant de sa terrasse d'élégants parterres et une longue perspective à travers bois terminée par une rangée de balustres, est d'une conception plus sobre. Son centre est également marqué par le pavillon central à pilastres ioniques supportant un fronton triangulaire sculpté, au centre duquel on a placé une horloge. Les ailes le prolongeant présentent une travée supplémentaire et sont dotées d'un puissant soubassement. Toutes les baies du rez-de-chaussée sont surmontées de guirlandes sculptées, exécutées au début du XXe siècle. Sur le petit côté sud, existe encore une petite chapelle bâtie quelques années avant le corps de logis, possédant une porte d'entrée d'inspiration Rocaille. À proximité, il faut remarquer la maison du régisseur, sans doute du début du XIXe siècle, avec sa sobre façade en pierres de taille d'un style néo-classique plus sévère. L'ensemble de ces bâtiments, le parc et les jardins contribuent à faire du château de Buzay, un ensemble de grande qualité des mieux préservés du pays rochelais. (1)

Éléments protégés MH :  le château, ses dépendances, sa chapelle et son parc, ainsi que l'hémicycle et l'allée traversant la parcelle du Ranclos, en totalité : classement par arrêté du 4 juin 2004.

château de Buzay 17220 La Jarne, propriété d'une société, SCP dénommée "SCI de Buzay", visite des extérieurs.

Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous constatez une erreur, contactez nous.
Nous remercions chaleureusement Monsieur Cialou pour les photos qu'il nous a adressées afin d'illustrer cette page.
A voir sur cette page "châteaux en Charente-Maritime" tous les châteaux recensés à ce jour dans ce département.

 
 
 
 
 château de Buzay  château de Buzay
 
   
 
 


(1)
   Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993

Sur ce site, tous les châteaux, châteaux forts, manoirs, maisons-fortes, ruines et vestiges importants, chateau hôtel-restaurant, chateaux avec chambres d'hôtes, gîtes, et les châteaux avec salles pour réceptions, vous trouverez la liste de tous les départements en page d'Accueil, mais également une page réservée aux châteaux à l'abandon, en péril, et les châteaux du val de Loire nous avons recensés aussi les châteaux dans les pays francophones, Suisse, Belgique et Grand Duché du Luxembourg voir châteaux Étrangers, et également les châteaux dans des bourgs classés parmi les plus beaux villages de France.

 
(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
Nos sources proviennent à 60% de la base Mérimée, culture.gouv.fr/culture/inventaire/patrimoine, que nous remercions vivement
Copyright ©chateauxdefrance@orange.fr     Tous droits réservés.