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Selon la tradition, c'est au château de Laleu que
le roi Louis XIII aura logé lors du siège de La Rochelle, avant que ne s'y
déroule la soumission des députés rochelais le 29 octobre 1628. Il est
possible toutefois que ces événements se soient plutôt déroulés à Monsidun,
véritable siège, depuis 1623, de la seigneurie de Laleu. Cet édifice connu
sous le nom de château de Laleu a été coupablement gratifié par différents
érudits d'une histoire qui n'est pas la sienne, puisqu'ils y ont vu le siège
de la seigneurie de Laleu (qui se trouvait en réalité à Monsidun), alors
qu'il ne s'agissait que de la maison noble d'un simple vassal. Propriété au
milieu du XVIIe siècle de Marie Sicault, veuve de Jacques Le Vacher, sieur
de La Casse, qui transige en 1660 avec son suzerain à propos des droits
qu'elle prétend détenir selon sa déclaration fournie en 1653, le logis est
vendu en 1709 par Marianne Chavigneau, fille de Clément, conseilleur du roi
en l'élection de La Rochelle, et de Marie Le Vacher, à François Béraud,
directeur des carrosses et des messageries de La Rochelle. Saisi au
préjudice des successeurs de ce dernier, il est adjugé en 1767 à Jacques
Pollard, conseiller du roi au présidial de La Rochelle, dont les descendants
en demeurent propriétaires jusqu'en 1851, date à laquelle Ambroise Pollard
vend l'édifice à Antoine-Émile Béraud, agent de change près de la Bourse de
La Rochelle. En 1891, le fils de l'acquéreur, Jean-Louis-Marie, cède le
"château de Laleu" à Maurice-Jean-Baptiste Croisille qui le transmet à ses
tantes avant qu'il ne revienne par voie de succession à la famille Debon.
Contrairement à la tradition locale, cette ancienne maison de campagne n'est
pas implantée dans une zone basse et verdoyante, mais en position dominante,
à l'entrée d'un bourg de la périphérie de La Rochelle que l'urbanisation
galopante a rattrapé. Probablement élevé après le siège de 1628, l'édifice
se dresse sur le côté d'une cour rectangulaire à laquelle on accède après
avoir franchi une grille en fer forgé soutenue par des piliers de refends.
Il s'agit d'un corps de bâtiment, de forme rectangulaire, pourvu de combles
à surcroît éclairés par quelques fenêtres passantes couronnées par un
fronton brisé, qui est coupé par un gros pavillon axial dans l'œuvre,
couvert d'ardoises. Sous une apparence conventionnelle l'édifice
s'affranchit de la règle établie, car le pavillon ne contient plus la cage
d'escalier qui se trouve rejetée immédiatement au nord, au profit d'une
pièce de réception. Ce changement a entraîné le percement de deux portes
d'entrée sur la façade antérieure. L'une, couronnée d'un fronton
triangulaire, indique l'accès à l'escalier tandis que l'autre, terminée par
un fronton en arc segmentaire, marque la travée axiale du pavillon. Il en
résultait un effet disgracieux qui a été en partie corrigé lorsqu'une autre
porte à fronton triangulaire décorée d'initiales entrelacées a été ouverte
au XIXe siècle au sud du pavillon, pour faire pendant à celle qui donne
accès à la cage d'escalier.
Le château est une solide construction, sans apparat, faite pour être
habitée et non pour éblouir. Orienté est-ouest, il se compose d'un corps
central, de deux étages plus une fenêtre prise dans le pignon du toit
d'ardoise, encadré de deux ailes d'un étage chacune et couvertes de tuiles.
Une pièce se trouve au deuxième étage, dans le corps central d'où l'on
pouvait voir, avec une longue-vue, la baie de La Rochelle et ainsi suivre le
mouvement des navires dans le port. C'est ce corps central qui donne
l'allure d'un château à cette demeure dont le style est difficile à
préciser. La décoration extérieure est très simple. La fenêtre prise dans le
pignon est, est décorée de feuillages et de fruits; est-ce un discret rappel
des fruits de la Terre Promise souvent placés sur leurs maisons par les
fidèles de la R.P.R. (Religion Prétendue Réformée). Une fenêtre identique
mais au motif floral plus simple s'ouvre à l'ouest. Dans la cour d'honneur,
côté ouest, trois portes: celles-ci semblent du XVIIIe siècle par leurs
rocailles, l'une d'elles porte le chiffre de madame de La Sablière, dame de
Laleu de 1701 à 1750. Cette cour, de dimensions modestes, recouverte de gros
pavés, est entourée d'un mur assez haut, percé d'une grille surmontée d'un
beau "persil" en fer forgé, et d'une porte piétonne. Sous la cour, la cave
du château.
Côté est, un petit parc prolongé d'un potager-verger, le tout clos d'un mur
de pierres renforcé par de gros contreforts. Texte extrait de Louis Grima; "Laleu,
village aujourd'hui comme hier. Le château s'organise autour d'un pavillon
central flanqué de deux corps de bâtiments annexes. De conception austère,
l'unique ornement de cette bâtisse réside dans l'emploi de pierre de taille
disposée en bandeau autour des fenêtres, dans la présence de trois frontons
antiquisants agrémentant le rez-de-chaussée de la façade antérieure, et de
lucarnes sculptées de volutes et d'acanthes qui couronnent le château. Les
trois frontons de forme triangulaire ou cintrée sont soutenus par des
pilastres à chapiteau et entablement dorique, surhaussés par de hauts
stylobates. Le château de Laleu peut être considéré comme une étape
importante dans l'évolution typologique de la maison noble aunisienne de la
première moitié du XVIIe siècle, le pavillon central ne contenant plus la
cage d'escalier, et devenant par conséquent un élément purement esthétique
et symbolique". (1)
château de Laleu 17000 Laleu (La Rochelle), tel. 06 64 83 84 59, le coKon se
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