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La
première mention du château de Landes date de 1242: le roi Louis IX (saint
Louis) y passe lors de sa campagne contre les Lusignan et le roi
d'Angleterre, Henri II. Venant de prendre Tonnay-Boutonne, il se rendait à
Saint-Jean-d'Angély et Matha et laissa une garnison dans le château. Au XIVe
siècle, Guillaume Béchet était seigneur de Landes. Cette famille très
ancienne de Saintonge avait donné son nom à une des tours de l'enceinte de
Tonnay-Boutonne. Elle avait contracté des alliances dans toute la région: on
trouve en 1373 Radegonde Béchet, veuve de Guy de Mortemer et de Gençay,
tenant le château de Gençay pour les Anglaïs lors du siège de celui-ci par
les Français. A la fin du XIVe siècle, la terre aurait été divisée en
plusieurs portions entre les Béchet. Le château passa, au début du XVIe
siècle, aux mains de la famille Rochechouart. En 1539, Jehan, vicomte de
Rochechouart, en rendit hommage. L'année suivante, Jeanne de Rochechouart
est qualifiée de dame de Landes. En 1569, lors du siège de
Saint-Jean-d'Angély par le roi Charles IX, la reine mère Catherine de
Médicis et son célèbre "Escadron volant" établissent leurs quartiers à
Landes. Le Roi y vint le 26 octobre et y demeura jusqu'à la reddition de la
ville le 3 décembre. Plusieurs courriers en sont datés. Plus tard, Landes
fut acheté (en 1603 d'après certaines sources) par Pierre Guibert, époux
cette même année de Marie Fouchier, remarié après son veuvage à Hélie de
Festiveau, conseiller du Roi au parlement de Bordeaux. Pendant le siège de
Saint-Jean-d'Angély, en 1621, le sieur d'Auriac s'empara du château pour le
compte du Roi et y installa une garnison.
Les Guibert restèrent propriétaires du château tout au long du XVIIe siècle.
Après la mort d'Henri Guibert et de Diane de Polignac, leur fils aîné Louis
préféra la seigneurie de Coulonges et son château nouvellement bâti, pour
son droit d'aînesse. La seigneurie de Landes fut partagée, à la fin du XVIIe
siècle, en plusieurs parties. L'une revint à Jean Guibert qui la réunit au
logis des Varennes, une autre revint à Esther Guibert, épouse de
Pierre-Charles de Gervain, formant la seigneurie de Saint-Luc. Enfin une
troisième partie avec le château échut à Polixème Guibert et à son époux,
Auguste Dubois, chevalier, seigneur de Saint-Brix, puis du Vieux et du
Nouveau château de Landes, en 1720. La famille Dubois conserva le château
tout au long du XVIIIe siècle et la dernière représentante de la branche.
Marie-Hortense du Bois de Landes, épousa Louis Boubée de Lespin, recteur de
l'université à Metz, puis à Orléans, qui mourut à Landes en 1856. Leur
fille, Victoire-Sélina, épouse, en 1832, Jacques-Nicolas-Éliacin, baron
Oudet, fils du colonel-baron Oudet tué à Wagram le 6 juillet 1809. Un
procès-verbal de l'édifice, dressé en 1690, donne des renseignements
intéressants. Il se composait de deux châteaux.
Le vieux château, situé à l'angle nord-est de l'enceinte, est décrit comme
un "grand corps de bastiment à l'antique d'environ quatre ving cing pas de
longueur et trente de largeur et environ cent de hauteur ou il y a trois
estages, l'un sur l'autre". Les 13 ou 14 fenêtres dénombrées ne fermaient
que par des contrevents. L'escalier, de soixante-dix à quatre-vingt marches
environ, menaçait "ruine en sorte qu'il y a péril d'y monter". La charpente,
quant à elle, était par terre, les poutres étant rompues et il pleuvait
partout "au grand détriment des bleds qui se mettent dans les chambres". A
proximité, un bâtiment faisant la jonction avec une ancienne écurie avait
déjà été détruit. Quant au château neuf, il avait été aménagé dans un ancien
corps de bâtiment, à l'angle nord-ouest, venant s'appuyer sur une tour. Il
se composait d'un corps de bâtiment "d'environ cinquante pieds de longueur
et vingt de largeur" comprenant une chambre et une cuisine au
rez-de-chaussée, éclairées par quatre grandes fenêtres. Les ruines du vieux
château ont subsisté jusqu'au milieu du XIXe siècle. Un dessin romantique
datant de 1825 montre un logis médiéval qui avait encore fière allure.
Il n'en reste aujourd'hui que les bases d'un corps de bâtiment flanqué aux
angles de deux tours rondes entre lesquelles il y a une tour carrée. Il
renferme encore une salle voûtée d'environ vingt mètres de long sur sept
mètres de large. Les restes d'une courtine flanquée d'une tour dérasée le
prolongent jusqu'à une grosse tour ronde de neuf mètres de diamètre percée
d'archères qui a perdu sa poivrière. Elle flanque le "château neuf", dont le
corps de logis, très modernisé, a perdu une bonne partie de son caractère.
Dans le prolongement de cette tour, une porte cochère à cintre surbaissé
avec porte piétonne, toutes deux appareillées en bossages et encadrées de
pilastres portant un fronton brisé en arc de cercle orné de végétaux, le
tout couronné par des merlons fantaisis, permet d'accéder à la cour du
château neuf, probablement créée sur des douves remblayées. La création du
château neuf semble remonter au début du XVIIe siècle, et on peut en
attribuer la construction aux Guibert. Cet ensemble, particulièrement
imposant à l'origine, était ceint de douves dont on voit encore la trace au
nord-est. À cet endroit, elles formaient une sorte d'étang d'environ 25
mètres de large, protégeant le château du bourg et en faisant une forteresse
redoutable. (1)
château de Landes 17380 Landes, propriété privée, ne se visite pas.
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