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Château des gonthières à Périgny
 
 

  L'histoire de cet édifice aussi appelé maison noble de Sainte-Catherine, relevant de la vicomté de Fronsac, est encore mal connue. Au début du XVIIIe siècle, il appartenait à Patrice de Misset, écuyer, maréchal des camps et armées de Sa Majesté Catholique d'Espagne, gouverneur d'Alicante et de Carthagène. Il était mort avant 1722, lorsque sa fille, Jeanne de Misset, épousa Jacques-Gabriel Dunoyer, seigneur de Goupillon, conseiller du Roi, receveur général des domaines et bois de La Rochelle, l'un des soixante quinze conseillers de l'hôtel de ville de Poitiers, fils d'Isaac, procureur au présidial de Poitiers, auquel elle apporta le domaine des Gonthières. En 1772, Jeanne de Misset, veuve, et ses enfants, Louis Dunoyer, bourgeois de La Rochelle, Jeanne-Marie-Marguerite, épouse d'Onézime Augias, ingénieur en chef de la Marine au port de Rochefort et Marie-Suzanne Charlotte Dunoyer, demoiselle, arrentèrent, moyennant 900 livres formant un capital de 18000 livres, la maison noble, fief et seigneurie des Gonthières, située au village de Rompsay, consistant en un logement de maître, différentes servitudes, une cour, un jardin, un bois et une chapelle domestique, à François Croizet, avocat en parlement et au présidial de La Rochelle. L'acte précisait qu'il fallait prévoir des réparations urgentes au logis, notamment "la réfaction d'un grand mur du côté de l'occident lequel était hors de son aplomb et menaçait ruine, le rétablissement de la charpente et couverture de ce côté de ladite maison où elle se trouvait affaissée et causait la pénétration et chute de l'eau pluviale dans l'appartement de ce même côté, la réparation ou rétablissement du lambris de la chapelle qui menaçait également ruine, ainsi que le mur de la porte d'entrée" et différents travaux aux servitudes.
En 1788, Jeanne-Catherine Lebœuf, veuve de François Croizet devenu depuis conseiller du Roi, rapporteur du point d'honneur au gouvernement de La Rochelle et titulaire de l'Académie Royale des Belles Lettres, conjointement avec ses gendres, Paul-Guillaume-Joseph Delavergne, écuyer, avocat en parlement, conseiller du Roi, greffier en chef au bureau des finances et chambre du domaine de la généralité de La Rochelle, et Rémy-Renard Cambois de Cheneussac, négociant, subrogèrent tous leurs droits sur les Gonthières exprimés dans le contrat de 1772, en faveur de Conrad-Achille Weis, écuyer, capitaine honoraire au régiment d'Ehinger "consul général de Sa Majesté Impériale et Royale en Aunis" époux de Jeanne-Magdelaine Bernon. Dès 1796, ils mirent le domaine en vente. Deux annonces parues dans les Affiches de La Rochelle décrivent "une maison nouvellement construite composée d'un vestibule, salle, salon, bibliothèque, chambre de bains, office, cuisine, cabinets, et au-dessus plusieurs chambres à coucher donnant sur la cour et les jardins. Les dépendances consistaient en chais, pressoirs, greniers à blés et à foins, remises, écuries, étable, laiterie, poulailler, boulangerie, et divers autres bâtiments, le tout dans le meilleur état. Les jardins dans le genre anglais étaient ornés de bosquets, cabinets, chaumière meublée, orangerie, colombier, salle de billard et billard garni, terrasses, gazons, boulingrins, quantité de grands vases de faïence pour arbrisseaux et environ 2000 arbres fruitiers tant en espaliers qu'en plein vent, grande et belle allée d'ormes et de frênes, le tout renfermé de murs".
En 1799, le domaine trouva acquéreur en la personne de Joseph-Pierre Desmarêts, propriétaire, qui chercha à le revendre presque aussitôt. C'est alors une cascade de propriétaires qui achètent puis revendent Les Gonthières, en 1805, 1806, 1813, 1816 et enfin 1818, date à laquelle le logis est acheté en commun par Frédéric-Charles-Jules Vincent, conseiller de préfecture, et Antoine Mollet-La-Grange, inspecteur des contributions directes et du cadastre, époux de Victoire-Emma Weis. De tous ces actes de vente, c'est celui de 1799 qui retient le plus l'attention, car il permet de préciser, grâce à l'inventaire du mobilier qui y est joint, l'aspect du jardin anglais et l'esprit des aménagements intérieurs. On y mentionne en particulier une salle de spectacle située dans le parc avec "un théatre, coulisse et chassis garni en toile et papier peint et six bancs", ainsi qu'un pont chinois sur lequel on trouvait une grande pyramide peinte en vert, "quatre pilastres, quatre vases et quatre grands timbres. A l'intérieur de la chaumière, il y avait deux grands tableaux de la constitution et droits de l'homme". Aux beaux jours, on devait entendre les chants d'oiseaux exotiques dans le parc, comme le prouvent les huit cages et le bâton à perroquet entreposés dans un grenier. Tous ces éléments montrent un jardin pittoresque de la fin du XVIIIe siècle, influencé par ceux de la région parisienne et par les traités du marquis de Girardin et du duc d'Harcourt.
De toutes ces splendeurs, il reste aujourd'hui les fondations d'une petite fabrique octogonale, les ruines d'un temple grec, un observatoire construit au XIXe siècle, les vestiges d'un labyrinthe et une pièce d'eau asséchée. Quant au logis, il n'offre qu'un intérêt limité côté rue, les extrémités des ailes de communs, la grille et la toiture du corps de bâtiment principal ayant été remaniées au XIXe siècle. En revanche, la façade postérieure présente encore une belle unité. Curieusement, le corps de logis, souligné par une importante corniche à denticules portant des balustres fait une légère saillie sur les deux gros pavillons qui l'encadrent. Il faut sans doute attribuer la décision de sa reconstruction à Conrad-Achille Weis, à la fin du XVIIIe siècle. Seule la toiture à combles brisés a été ajoutée au XIXe siècle. Il est à souhaiter que la récente découverte de documents d'archives, permettant d'éclairer d'un jour nouveau cet édifice qui possède en outre un remarquable salon lambrissé, et surtout ses jardins pittoresques de la fin du XVIIIe siècle, contribuera désormais à sa compréhension, et, qui sait, à une meilleure mise en valeur des lieux. Puissent ces quelques lignes réveiller quelque intérêt. Hélas, en cette fin d'année 1993, le parc a été loti en partie, l'observatoire détruit, et un projet immobilier menace, désormais, le site. (1)

château des gonthières 17180 Périgny, propriété privée, ne se visite pas.


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   Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993

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