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L'origine de la seigneurie
de Périgny ou de Coureilles est moins ancienne qu'on le dit généralement.
Une légende et des écrits de Lacurie ont très longtemps fait croire que le
château était d'origine médiévale et qu'il avait logé le futur roi Charles
VII, lors de sa venue à La Rochelle, avant son couronnement. Le château de
Périgny fut en réalité bâti sur le fief de Coureilles dont le nom semble
venir de Jean Courault qui en était propriétaire vers 1540. Son fils
Antoine, receveur des traites de Saintonge, ville et gouvernement de La
Rochelle, seigneur de Coureilles et de Fétilly, réunit au fief de Coureilles
la seigneurie de Périgny lorsqu'il acheta, en 1596, la baronnie de
Châtelaillon. Dès lors, Coureilles et Périgny seront deux terres unies, et
le logis noble de Coureilles deviendra le château de Périgny. Par la suite,
la maison noble de Coureilles passa aux mains de Cassandre Courault, épouse
d'Abraham Cardel, écuyer, seigneur de La Fuye, paroisse de Ternant, à qui
elle apporta en dot la terre de Périgny. Leur fille, aussi prénommée
Cassandre, épousa, en 1641, Henri de Queux, écuyer, sieur des Mathes, fils
de Jacob, seigneur de Saint-Hilaire, paroisse de Soubise. A cette occasion,
elle reçut en dot la moitié de la terre de Périgny. A son tour, leur fille
Angélique l'apporta à son mari, Pierre Legoux, chevalier, seigneur des
Marais, fils de Pierre et de Louise de Salbert, lorsqu'elle l'épousa, en
1672. Quelques mois après la mort d'Henri de Queux, survenue en 1685, le
couple quitta la France pour cause de religion. Le 3 mai 1688, les
officiers du Roi levèrent les scellés apposés au château de Périgny pour
procéder à l'inventaire de son mobilier, à la requête d'Auguste Legoux. Ce
n'est pourtant qu'en 1704 que les biens de Pierre Legoux, seigneur de
Périgny, et de son épouse, décédés, furent partagés entre leurs héritiers. A
peine le château avait-il été attribué à Auguste Legoux, qu'il le vendit à
Pierre Régnier, secrétaire du Roi maison couronne de France, époux de Marie
Tersmitten. Ensuite, le château passa à Pierre-Henri Régnier, seigneur de
Périgny et de La Roche-Barangère, conseiller du Roi, lieutenant particulier,
assesseur criminel et premier conseiller de la sénéchaussée et siège
présidial de La Rochelle. De son mariage avec Françoise Claessen, il n'eut
point d'enfant et laissa une succession embrouillée et de nombreux
héritiers. Finalement, les terres de La Roche-Barangère et de Périgny furent
adjugées moyennant 112 150 livres, le 8 février 1774, à François-Louis Jouin
de La Tremblaye qui agissait au nom des enfants qu'il avait eus de son
mariage avec défunte Elisabeth Régnier. Son fils Louis-Didier-Marie mourut
jeune, laissant l'entière propriété du château de Périgny à sa sœur,
Marguerite-Françoise-Elisabeth Jouin de La Tremblaye, mariée à
Pierre-Charles Martin de Chassiron. En 1792, le couple vendit la propriété
"ci-devant châtellenie de Périgny et de La Roche-Barangère" à
Benjamin-Auguste Valette, demeurant à Tours, représenté par son neveu,
Paul-Aldebert Valette, négociant à La Rochelle, pour 120 000 livres.
Dès 1803, celui-ci le rétrocéda à Pierre Pandin de Romefort, puis il passa
aux mains de différentes familles avant d'être acquis par la commune de
Périgny, en 1971, pour en faire la mairie. Formant un ensemble harmonieux en
bordure d'un parc traversé par la rivière de la Moulinette, le château est
une belle construction composée de plusieurs pavillons couverts d'ardoise,
dont les toitures sont éclairées par d'élégantes lucarnes à volutes et
fronton semi-circulaire. Une partie des bâtiments a été remaniée au XIXe
siècle, après la démolition de communs qui allaient rejoindre les
dépendances. À cette époque, on a créé sur l'un des petits côtés, une
nouvelle façade de cinq travées, coiffée par un fronton triangulaire. La
porte cochère qui donne accès à la cour possède la date de 1583, et une
inscription en mauvais latin, signifiant "Arrête toi où les destins ont fixé
ton repos". L'aile de dépendances possède deux tours semi-cylindriques
curieusement orientées, encadrant une grande porte à double battant. Elles
pourraient avoir marqué l'accès d'une première propriété située à l'origine
dans une seconde cour autour de laquelle s'organisent des bâtiments de
dépendances, dont une petite chapelle avec porte à pilastres surmontée de
triglyphes et métopes, portant la date de 1749. Tel qu'il apparaît et malgré
son style d'inspiration Louis XIII, le château de Périgny pourrait être dû
aux Régnier, juste après l'achat de 1704. (1)
château de Coureilles 17180 Périgny, propriété de la commune, abrite
hôtel de ville aujourd'hui.
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