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L'histoire de la petite seigneurie de Mouillepied est encore mal connue. En
1638, Charles Baudouin, assesseur au comté de Taillebourg, était sieur de
Mouillepied. La propriété appartenait, en 1654, à son fils, Jehan, avocat au
présidial. À sa mort, ce dernier laissa pour héritiers son neveu, Charles
Guillon, fils d'Abel, docteur en médecine, et de Françoise Baudouin, et Paul
Guillon, avocat en la cour. À la suite d'un procès devant le présidial de
Saintes, une sentence d'affiche annonçant la saisie des biens de Paul
Guillon fut rendue en 1703. En 1707 "la dite maison de Mouillepied
(consistant) en bastimens compozés de chambres basses, haultes couvertes de
thuille, avecq un petit pavillon autour qui fait lantrée de ladite maison
couvert d'ardoise, maison ou loge le mestayer, à costé d'ycelle et la
joignant, compozée de chambres basses, haultes, grange au devant de ladite
maison du costé du midy, parz à brebis et a pourceaux, coulombier couvert de
thuille platte avecq un jardin au dessoulz lesdites maison et granges du
costé levant, vers le couchant entouré de murailles quereux, querage,
fontaines" fut adjugée pour 3100 livres à Bernard Gallocheau, notaire royal.
Quelques mois après, Valentin Compagnon, maître boulanger de Saintes
présenta une surenchère et se vit adjuger le tout et deux pièces de bois en
plus pour 5100 livres. Cependant Paul Guillon se défendit. En 1705, ayant
fait appel, il obtint un arrêt du parlement de Bordeaux lui accordant un
délai de trois mois pour régler ses dettes, ce qui aurait annulé la sentence
de 1703. Il n'y parvint pas, mais fit à nouveau appel de la sentence
d'adjudication, devant le parlement de Bordeaux, en 1710. A partir de cette
date l'identité des propriétaires du logis est inconnue.
En 1752, il aurait été acquis pour 40000 livres par Guillaume Clairin des
Lauriers, chevalier de saint Michel, ingénieur et contrôleur en chef au port
de Rochefort, époux de Marie-Perrine Rivoal. Il mourut sans enfant, en 1781,
laissant ses biens à sa veuve. Celle-ci décéda à son tour en 1789. A cette
date, la propriété revint à l'aîné de ses neveux, Jean-Marie Rivoal, ancien
ingénieur des ports et arsenaux de la Marine à Rochefort. Le domaine était
alors estimé à 76000 livres. De son mariage avec Françoise-Radegonde Thyphon,
il eut quatre filles, Jeanne-Rose-Olive-Marie-Théodorine, épouse de
Valérien-Célestin Pouvreau, négociant, Perrine-Madeleine-Alexandrine, mariée
au sieur Clémot, négociant à Rochefort, Louise-Augustine-Olive, unie à
Antoine Meunier, sous-commissaire de la Marine à Rochefort, et enfin,
Marie-Françoise-Perrine-Clémence, épouse du docteur Senné, médecin à
Surgères, lesquelles partagèrent la succession de leur père en 1815.
Mouillepied revint à Madame Meunier qui vendit le domaine, quatre ans plus
tard, à Benjamin Berton, ancêtre des actuels propriétaires. Le logis de
Mouillepied est une agréable construction dominant une série de petits
bassins construits dans le prolongement d'une fontaine, que l'on attribue à
l'ingénieur Rivoal. Il s'agit d'une bâtisse en L comprenant un corps de
bâtiment ancien venant s'appuyer sur une tour d'escalier cylindrique coiffée
d'ardoise. Le corps de bâtiment initial a sans doute été remanié au XVIIIe
siècle et prolongé par un autre dont le pignon, dominant les bassins, est
traité en fronton triangulaire. À l'extrémité du terre-plein portant le
logis, se dresse une belle fuie cylindrique couverte de tuiles plates avec
lanternon d'ardoise à son sommet, qui a peut-être été copiée sur celle du
château voisin de Panloy. L'ensemble est enveloppé de grands arbres, ce qui
donne à Mouillepied un charme supplémentaire. (1)
château de Mouillepied 17350 Port d'Envaux, tel. 05 46 90 49 88, location
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