Le domaine du Priousté fut aménagé à la fin du XIXe siècle par Abel Mestreau qui décida d'y construire un logis dans l'esprit Renaissance. Cet amoureux de la nature et des antiquités avait su choisir son site. En effet s'élevait alors sur cette terre un ancien moulin inscrit dans un charmant cadre boisé et accidenté, arrosé par la Charente. Né en 1855, Abel Mestreau fut président du conseil d'administration de la Société des Courses de Saintes, membre de la Société Archéologique et de la Commission des Arts et Monuments. Soucieux d'exposer au public les meubles, tableaux, objets, costumes du passé, il décida de les rassembler dans un musée. Encouragé et aidé de ses amis Maurice Martineau et Ferdinand Babinot, il mena à bien son entreprise. Ainsi toutes ses trouvailles réunies au cours de plusieurs années de recherches furent offertes à la vue de tous dans l'hôtel de Monconseil à Saintes, alors restauré et aménagé pour devenir un lieu d'exposition. Fier de son musée régional, Abel Mestreau aimait se retrouver dans son domaine de Priousté qu'il enrichit de pièces de collection, notamment de pièces archéologiques fort précieuses. On peut encore y admirer un oratoire Renaissance provenant de Saint-Just-Luzac, un jubé provenant du centre de la France ou encore la porte cochère à merlons fantaisie provenant du Petit-Logis de Mosnac, identifiable grâce à son inscription relevée en 1864: M. J. R.; 1650; Soli Déo; Honor; Et Gloria.
Il n'est pas étonnant de retrouver ce portail au Priousté puisque la famille Mestreau possédait à proximité du Petit-Logis, le Grand-Moulin de Mosnac. "Vaste usine restaurée à la moderne" peu avant 1864. L'accès à la propriété se fait encore par ce portail couronné par un crénelage d'un modèle répandu en Saintonge, avec merlons agrémentés de petits frontons segmentaires alternant avec des frontons triangulaires. Le site admirable et unique en son genre comprend un parc sur lequel furent construits un pavillon et un logis dominant la Charente. On découvre le corps de logis au plan relativement complexe, perdu dans un petit bois. Sur le corps principal sont accolés tour et pavillons. La demeure est éclairée par de larges fenêtres à meneaux et traverses, et est embellie par des portes en accolade et des blasons sculptés. On descend à la rivière par une succession de terrasses à balustres. A l'écart, un pavillon de gardien adoptant un plan quadrangulaire tout simple forme une autre demeure. En façade s'appuie une tour d'entrée carrée dans laquelle on pénètre par une porte Renaissance remployée, magnifiquement ouvragée. Les successeurs de M. Mestreau, décédé en 1939, qui entretiennent avec goût la propriété ont su conserver l'ambiance créée voilà un siècle par ce passionné de la Saintonge. (1)

château du Priousté 17350 Port d'Envaux, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)   Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993.

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