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On a émis plusieurs hypothèses sur
l'origine étymologique du nom (Tourtillière, Tortillère, Tourteblève,
Tortelyère), endroit où l'on fabriquait des tourtes; endroit où l'on élevait
des tourterelles; chemin ombragé, petit sentier. Un indice plaide en faveur
de la seconde hypothèse: l'existence d'un vaste pigeonnier ardoisé (dans la
cour de la propriété) qui semble être d'une époque très ancienne. Le domaine
de La Tourtillère existait-il au XVe siècle ? La réponse est équivoque pour
deux raisons, l'une tenant au contenu des actes, l'autre relative à
l'architecture des bâtiments. En 1499, "Louis de Dailhon abandonne sa terre
de La Toutilière contre 35 écus d'or de rente". Donc, si l'on se fie à
l'interprétation littérale, aucun bâtiment n'existait à ce moment. Mais un
acte daté de 1494 vient contrarier cette hypothèse: il y est question d'un
certain Guillaume Barbier, "seigneur de La Toutillère". Cette précision
sous-entend à tout le moins l'existence d'une demeure, un manoir par
exemple. Certes, les bâtiments actuels sont du XVIIIe siècle, mais on sait
que le style d'un édifice ne saurait être un critère sûr (restaurations,
constructions sur ruines). En dépit de ces incertitudes, il faut croire à
l'existence du domaine dès le XVe siècle: maints indices matériels nous y
autorisent, notamment l'existence du pigeonnier et la présence de plaques
d'ardoise enfouies du côté est de la demeure. La Tourtillère était, avant
son arrentement à Amable Lessenne, en 1784, une borderie; on y cultivait les
céréales, on y récoltait la cire d'abeilles. Cette vocation des lieux
subsista conjointement avec l'existence, aux XVIIe et XVIIIe siècles, d'une
demeure.
Amable Lessenne entreprit, à la fin du XVIIIe siècle, de restaurer les
habitations qui menaçaient ruine, d'agrandir le bois et d'augmenter la
quantité des dépendances. C'est à cette époque que les lieux prennent
l'apparence qu'on leur connaît aujourd'hui: "leur charme est maintes fois
vanté, et l'on aime à flâner dans le bois d'ormeaux, d'acacias, de chênes…".
Au spirituel, le domaine dépend de la paroisse de Dompierre. Il en va de
même sur le plan temporel: la propriété était placée sous la tutelle du
seigneur de Dompierre et, tous les ans, à la Toussaint, il devait être versé
à la-dite seigneurie "une somme en argent accompagnée d'avoine, de cire…".
Une rente foncière était également due aux prêtres de l'Oratoire de La
Rochelle; elle était versée à la Saint-Michel. Dans la liste des
propriétaires, on relève les noms de Guillaume Barbier (1494), Louis de
Dailhon (1496), Jean Mérichon (1499), Jean de Mirande (1539), Madeleine
Geoffroy, épouse de Jean du Fort (1619), Suzanne Geoffroy (1661), Louis de
Polignac, sieur de Dompierre et de La Toutilière (1683), Pierre Dinet
(1690), Pierre Texier, procureur au siège présidial de La Rochelle (1699),
le sieur Rougier du Payraud qui l'arrente à Amable Lessenne (1783), Brisson
(1815), Angibaud (1821), Hilaire Renaud (1824). Jusqu'en 1985, le domaine
resta la propriété de la famille Renaud. À cette date, il fut acquis par la
commune. Sur les 25 hectares, 10 sont couverts de bois et les terres arables
sont la propriété du département. (1)
château de la Tourtillère 17138 Puilboreau, abrite aujourd’hui une palette
d’associations culturelles de danse, peinture, musique, théâtre, yoga….
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