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Château de Romegoux (Charente-Maritime)
 
 

    La vue actuelle des bâtiments qui constituent les restes du château de Romegoux ne laissent pas soupçonner qu'il s'agissait d'un des plus beaux édifices du XVIIe siècle que la Saintonge ait connu. À la charnière des XVe et XVIe siècles, la terre de Romegoux appartenait à la puissante famille de La Tour. En 1525, la fille aînée de Guy Goumard et de Catherine de La Tour, épousa Gilles de Larmandie, seigneur du Roch, auquel elle apporta le château de Romegoux. Ils n'eurent pas d'enfant et après son veuvage, Catherine Goumard épousa en secondes noces Jean Acarie, seigneur de Crazannes, qui devint ainsi seigneur de Romegoux. Ils eurent trois enfants, Jean, Guy et Charlotte. Guy fut plus connu sous le nom de capitaine de Romegoux et devint un des plus farouches commandants huguenots de Saintonge. À sa mort, le château passa à ses neveux, Jean et Zacharie Acarie, seigneurs de Crazannes et du Bourdet, et à Benjamin Gombaud, fils de François, seigneur de Champfleury et de Charlotte Acarie. En 1589, les frères Acarie cédèrent la moitié qui leur appartenait dans la terre de Romegoux à Claude Dupré, greffier au siège présidial de Saintes. Aussitôt, Jean Goumard, Abbé de Sordes, prieur de Mortagne, chanoine de la cathédrale de Saintes, fit valoir son droit de retrait lignager. Dès 1592, il rétrocéda cette moitié à Jeanne Gombaud, dame de Romette et de Saint Léger, épouse de Jacques de Courbon. L'autre moitié passa aux mains de Jean de Puyrigaud, seigneur de Bois-Charmant, lorsqu'il épousa Suzanne Gombaud, fille et héritière de Benjamin.
En 1612, ce dernier vendit la moitié par individis de la terre et maison noble et justice de Romegoux, pour 15000 livres, à Jacques de Courbon, écuyer, sieur de Romegoux en partie, fils d'autre Jacques et de Jeanne Gombaud. L'année suivante, il épousa Marie Tizon, veuve d'Arthus Lecomte, seigneur baron de La Chaume, de Bresneau, de Blénac, de L'Tleau et autres lieux, qui lui apporta en dot de nombreuses terres. Leur fils, Charles de Courbon, devenu comte de Blénac, conseiller du Roi en ses conseils, maréchal de ses camps et armées, premier chambellan du duc d'Orléans, grand sénéchal de Saintonge, fait en 1658, maître de camp d'un régiment levé par ordre du Roi en faveur du cardinal de Mazarin, enfin nommé en 1677 gouverneur des îles françaises et pays d'Amérique, ce qui lui valut d'être appelé "le vice-roi des îles d'Amérique", entreprit en 1650, de faire transformer le vieux château comme le montrent plusieurs marchés, en particulier un, passé avec Jean Chaillou, maître tailleur de pierre, demeurant à La Vallée, qui devait refaire les parties hautes du corps de logis, et celui, passé l'année suivante, avec Jean Lestard, maître maçon de la paroisse de Saint-Porchaire par lequel ce dernier s'engageait à "refaire et bastir la grange située aud chasteau quy sert à mestre le carrosse". En 1675, le comte de Blénac entreprit une nouvelle campagne de construction sous la conduite de Jean Meunier, maître architecte, concernant sans doute la construction des ailes basses et des terrasses qui les prolongeaient.
Après sa mort, le château revint à son fils Louis, capitaine de vaisseau, mort en 1722 célibataire, puis au neveu de ce dernier, Gabriel-Magdeleine de Courbon. Celui-ci demanda en 1731 à Pierre Dumazeau, maçon de Basse-Marche, de construire deux piliers pour fermer la cour de l'orangerie, de faire une rampe pour monter aux greniers des dépendances et un pont près de la fuie. N'ayant pas été payé, l'artisan n'acheva pas les travaux. Par la suite, Romegoux passa aux mains de son fils, Arnould-Pierre, marquis de Courbon, puis à son petit-fils, Arnould-Gabriel-Anne-Pétrouille, qui émigra en Russie à la Révolution, où il devint premier écuyer des empereurs Paul et Alexandre, avant de mourir à Saint-Petersbourg, en 1802. L'ingénieur géographe Claude Masse, qui vit le château de Romegoux, en 1718, le décrivait ainsi: "Le château est situé au sud de la rivière de Charente, au sommet d'un côteau, il jouit d'une très belle vue, au nord-ouest. C'est une des belles maisons de Saintonge, racommodée et perfectionnée environ dans le milieu du XVIIe siècle par M. le comte de Blénac, qui est mort vice-roi aux Iles de l'Amérique. Il y avait fait beaucoup de dépenses en logements et en terrasses pour descendre à un jardin bas. Il y a une belle orangerie. On arrive à ce château par trois grandes allées d'ormeaux. Il est couvert au nord-ouest par un petit bois de haute futaye". Le plan que Claude Masse leva lorsqu'il fit cette description, comparé à un inventaire dressé en 1778, permet de comprendre ce que fut ce remarquable édifice transformé par le cousin de Jean-Louis de Courbon, lequel à la même époque donnait au château de La Roche-Courbon la physionomie que nous lui connaissons aujourd'hui.
Le château se composait de deux parties distinctes: un haut corps de logis à deux étages, couvert d'ardoise, flanqué de tours, doté en son centre d'un escalier rampe sur rampe. Sur sa façade antérieure, côté village, il était encadré par deux ailes basses de dépendances percées en leur centre par un porche en plein cintre. En retour d'équerre, le "nouveau château" faisait face à l'ancien détruit dès le début du XIXe siècle. Cette longue aile basse, percée en son centre d'un passage aussi nommé en 1778 la mansarde, forme l'actuelle demeure aujourd'hui divisée en deux parties. Elle dominait trois étages de terrasses, une orangerie, un jardin bas avec bassin au milieu, de beaux escaliers, et des prairies basses où se dressait une fuie. Un canal partant de ces jardins permettait de rejoindre la Charente par bateau. Au sud, il reste encore une imposante aile de dépendances voûtée, donnant dans l'ancienne basse-cour, dans laquelle on pénétrait par trois avenues bordées d'ormes. Sur le sommet du coteau, un jardin haut accompagnait le vieux château, tirant quelque effet de sa hauteur et de sa position dominante. Jusqu'à une date récente, le "nouveau château" renfermait encore une série de plafonds peints remarquables, de la fin du XVIIe siècle, décor complétant celui que constituaient plusieurs séries de tapisseries accrochées aux murs dont une représentant la fuite des Égyptiens, une autre à petit point des Gobelins, cinq travaux d'Hercule, etc. Menacées, ces peintures furent achetées par la Caisse Nationale des Monuments Historiques qui les démonta avec le projet de les restaurer et de les remonter au château d'Oiron, dans les Deux-Sèvres, appartenant à l'État. Sur place, il ne reste que quelques vestiges architecturaux, aujourd'hui peu représentatifs d'un château qui devait rivaliser avec son cousin de La Roche-Courbon. (1)

château de Romegoux 17250 Romegoux, propriété privée, ne se visite pas.


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   Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993.

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