Bâti à deux époques différentes, le château du Mortier présente un logis de la fin du XVIIIe ou début du XIXe siècle et un second construit dans le dernier quart du XIXe siècle. Si ces constructions demeurent relativement récentes on peut cependant affirmer qu'un logis plus ancien s'élevait sur cette terre du Mortier. En effet, il semblerait qu'en 1607 le domaine appartienne alors à Gédéon de Bonnefoy. Peu de temps après, il change de mains et devient la possession de Samuel Joubert, écuyer, seigneur du Mortier et du Breuil en 1631, demeurant au Mortier en 1646 avec son épouse Jeanne d'Aisse. Samuel devait être le descendant d'un Joubert qui aurait épousé, au tout début du XVIe siècle, Amice de Prahec de Rétaud. De 1646 à 1771, la généalogie des seigneurs de Mortier reste inconnue. A cette date, André de Vasselot, écuyer, sieur de La Chaïinaye, fils de feu Gabriel de Vasselot et d'Élisabeth Le Franc, habite Le Mortier. En 1817, Alexandre de Vasselot vend à son beau-frère Pierre Priquet de Guippeville le domaine avec toutes ses dépendances. Il consiste alors "en maisons de maître, servitudes, maison de mestayer, toit, granges, brebis et moutons, charrette... est compris aussi dans la dite vente tous les vaisseaux vinaire, treuil, pressoir et tout autre meuble utile aux vendanges". La vente s'élève à 26 000 francs. A la fin du siècle, Le Mortier devient la propriété de la famille Seurin qui aurait commandité à l'architecte Rataud dans le dernier quart du XIXe siècle, la construction du second logis. Cette famille demeurera au Mortier jusqu'en 1923-1924, puis la famille Payoud s'y installe jusqu'en 1935.
Le logis de la fin du XVIIIe ou début XIXe siècle devait à l'origine se composer d'un corps d'habitation cantonné de pavillons couverts d'ardoise. Mais la symétrie primitive a été brisée par l'adjonction d'un second corps de bâtiment. Le second logis qui par son style architectural fait davantage penser à un hôtel particulier de ville qu'à un logis saintongeais, fut édifié d'après les plans de l'architecte Rataud dont la signature figure gravée sur une pierre. L'originalité de la demeure réside dans sa façade principale par la présence d'un balcon en fer forgé supporté par deux armatures en fer forgé également. Les frontons cintrés des lucarnes sont agrémentés d'acrotères. Rataud, architecte royannais, a participé à la construction de nombreuses villas dans sa ville natale, notamment à celle de la demeure qui s'élevait à l'emplacement de l'actuel Palais des Congrès et qui fut détruite pendant la seconde Guerre Mondiale. Il a conçu également la villa Ker Hiol, actuellement l'Amirauté. (1)

château du Mortier 17600 Sablonceaux, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)  Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993.

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