Le domaine de Montierneuf était jadis le siège d'un prieuré comme le précise Claude Masse dans son ouvrage Mémoires des lieux les plus remarquables de 1718. "Montierneuf n'est point abbaye mais prieuré qui relève de l'Abbaye de Noirmoutier. L'abbé ou le prieur est seigneur de la paroisse, haut et bas justicier. Il a été fondé par une fille du duc d'Aquitaine. Il vaut environ 6 000 livres de rente. L'église est assez matériellement bâtie; elle n'est pas grande. Les logements autour n'en sont pas magnifiques. La porte de l'abbaye était autrefois assez belle. On y pouvait aussi se deffendre dans l'enceinte de ses murs qui étaient flanqués de tours et de guérites. La dernière enceinte est percée de créneaux. Il y a un colombier qui est un des plus beaux du royaume". Une charte de 1407 mentionne qu'à la suite des guerres, le domaine de Montierneuf étant presque à l'abandon, l'abbé de Vendôme, dans le but de repeupler le territoire, obtint du Roi d'importantes faveurs pour tous ceux qui viendraient y habiter. De même, le prieur de Montierneuf, Pierre Nevoire, accordait également de nombreux avantages à tous les habitants installés sur les terres du prieuré (droit de faire paître les bestiaux sur tout le territoire, droit d'usage dans les bois, droit de chasse et vente du gibier, etc.). Cette charte fut par ailleurs renouvelée en 1434. Le prieuré de Montierneuf, jusque-là florissant, eut à subir de nombreuses dégradations lors des guerres de Religion et fut reconstruit au XVIe siècle.
Autrefois, le siège du prieuré et ses dépendances formaient un vaste quadrilatère entouré d'un mur d'enceinte très élevé. A l'est, il était occupé par l'église (détruite au début du XIXe siècle) et le prieuré, au nord et sud par de nombreuses dépendances. Actuellement, le domaine de Montierneuf est en restauration. Il offre encore d'intéressants vestiges de l'ancien prieuré. On y accède par un porche fortifié doté de portes cochère et piétonne. Sur le linteau de celle-ci, on peut y lire l'inscription "MOVSTIER-NEUF". Le porche autrefois crénelé (il reste les consoles supportant à l'origine le chemin de ronde) est flanqué d'une échauguette, presque totalement détruite. Le corps d'habitation du monastère forme un long rectangle. Il est doté de contreforts et pourvu, à la jonction des deux ailes, d'une tour polygonale avec escalier de pierre. Il possède par ailleurs d'importantes caves. À proximité se tient un pigeonnier Renaissance, tout à fait imposant: 35 mètres de circonférence, 18 à 20 mètres de hauteur. On a longtemps cru qu'il s'agissait d'un point d'observation, ou d'un refuge en cas de guerre. En fait, cet édifice était bien un pigeonnier, dont le modèle était courant au XVIe siècle, notamment en Gironde. Au-dessus de la porte d'entrée, on peut lire la date du 19 novembre 1598. Recouvert d'une coupole de pierre, en partie détruite, il est orné de belles lucarnes ouvragées avec coquille. (1)

Éléments protégés MH : la porte : inscription par arrêté du 9 août 1941; le pigeonnier : classement par arrêté du 15 juin 1951; le logis; les vestiges de la priorale : inscription par arrêté du 13 novembre 1989.

abbaye de Montierneuf 17620 Saint-Agnant, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)  Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993.

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