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Au XVe siècle, la
famille Aysse possédait la seigneurie des Salles. Un acte de 1459 fait
mention de Marguerite Aysse, dame des Salles, épouse de Jean Brun. En 1540,
Pierre Brun, écuyer, demeurant à Saint-Jean-d'Angély tenait le fief des
Salles. À cette époque, Jacques de Pons, seigneur de Mirambeau, et les
seigneurs de Saint-Fort, Jean de Ciret et Jacques de Beaulon, étaient en
procès à propos de la mouvance du fief des Salles. Quelques années plus
tard, il appartenait à Louis Moreau, seigneur de Panloy, qui l'échangea, le
18 juin 1565, contre le fief de L'Ébeaupinay, paroisse de
Saint-Martin-de-Cersay, propriété de Nicolas de Vallée, écuyer, seigneur du
Douhet. Quelques jours plus tard, le 27 juin, celui-ci échangea à son tour
la seigneurie des Salles contre 25 livres de marais salants appartenant à
Jean Jolly, écuyer, seigneur de Pommiers et plus tard seigneur de Chadignac.
Au début du XVIIe siècle, la seigneurie appartenait à Jean Baudouin. Ses
descendants conservèrent le titre de sieur des Salles jusqu'au début du
XVIIIe siècle, mais le logis semble avoir changé de mains assez tôt, après
des indivisions. Dès 1673, il était habité par Esther Lalouhé, épouse de
Benjamin de Bonnefoy, écuyer, sieur de La Breuille, qui mourut quelques
années plus tard, laissant pour donataire universelle Judith Péanne, mariée
au château des Salles, en 1684, à Rabaine Gouault de Cumont, écuyer, veuf en
premières noces de Marie de La Porte, fils de Thimothée, écuyer, seigneur du
Taillan et de Marie de Rabaine.
Ils laissèrent pour fils Jean-Thimothée de Cumont, écuyer, seigneur de
Chamelœil et des Salles, marié en 1727 à Suzanne de Beaupoil, fille d'Élie,
chevalier, seigneur de Saint-Rémy. Leur fils, Marc-Antoine, marquis de
Cumont, major général de la capitainerie garde côtes de Royan, fut le
dernier seigneur des Salles. Il avait épousé, en 1762, Hippolyte de La Barre
de Veyssière de Larrivaux, fille de Nicolas, chevalier, seigneur de Belmont,
puis en secondes noces, en 1781, Marie-Félicité de Gombauld, dame des
Cheminées. A la Révolution, il émigra et le château des Salles fut confisqué
et vendu comme bien national, le 7 brumaire an III, à Michel Bouju,
administrateur au département de Saintes, pour 90000 livres. En 1862, il fut
acquis par Charles-Henri de Pont et son épouse, Blanche de Saint-Légier
d'Orignac, qui entreprirent aussitôt de faire transformer l'ancien corps de
logis par Gustave Alaux, architecte à Bordeaux (1788-1858), fils du peintre
Jean-Paul Alaux, particulièrement connu pour avoir restauré plus de
soixante-dix églises en Bordelais, après avoir été lié au célèbre architecte
Eugène
Viollet-le-Duc, et donné les plans de nombreux
châteaux de style néo-gothique, dont ceux de Lagrange (à Blaye, en Gironde),
de Saint-Bernard (à Touverac, en Charente), de Saint-Maigrin (en
Charente-Maritime), tous connus pour leurs conceptions originales. Aux
Salles, Gustave Alaux se contenta de remanier l'ancien corps de logis connu
par une description de l'architecte Macaire, datant de l'an II.
La maison des Salles était composée d'une cuisine et d'une salle-à-manger en
sous-sol auxquelles on accédait par une rampe sur la façade postérieure,
formant jardin composé de parterres. Au rez-de-chaussée, on trouvait une
"très belle salle de compagnie" avec deux chambres à coucher et un escalier
qui permettait d'accéder aux deux chambres de l'étage. Les dépendances,
flanquées de deux petites tours, avaient été restaurées en 1760-1761, comme
le montrent les dates gravées sur les clefs de voûtes de deux grandes portes
à double battants. On accédait au château par une allée d'ormeaux et de
marronniers d'Inde. Un plan, dressé au moment de la confiscation Sur le
marquis de Cumont montre un petit corps de logis en fond de cour doté, sur
sa façade antérieure, d'une tour carrée. Gustave Alaux conserva cette tour
d'escalier, allongea le corps de logis au nord, l'entoura de fossés et le
flanqua de deux tours sur sa façade postérieure: l'une de forme polygonale
et l'autre de forme carrée couronnée par un chemin de ronde, sur le même
modèle que celle de la façade antérieure. Les hautes toitures de tuiles
plates (sans doute matériau de couverture d'origine) furent dotées
d'élégantes lucarnes. Le château des Salles a beaucoup de charme
aujourd'hui, la restauration dirigée par Gustave Alaux ayant été conduite
avec tact, en respectant les proportions et les matériaux du corps de
bâtiment d'origine qui s'harmonisent ainsi parfaitement avec les dépendances
plus anciennes qui l'accompagnent. (1)
château des
Salles 17240 Saint-Fort-sur-Gironde, location chambres d'hôtes avec tables
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