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Dès 1524, la seigneurie de Saint-Simon-de-Bordes
appartenait à Nicolas Arnoul, conseiller au parlement de Bordeaux. Le titre
passa à son fils aîné, Jean, puis à la mort sans postérité de ce dernier, à
ses deux frères, Bertrand, seigneur de Nieul-le-Virouil, et André, seigneur
de Vignolles, puis de Saint-Simon, de Vaumondois et de Brie en partie, marié
à Lucrèce Échallard qui lui donna deux fils: André et Jonathan. Le château
était alors une petite place forte, jouant un certain rôle durant les
guerres de Religion puisque, le 31 octobre 1585, le sieur de Bellegarde,
lieutenant général pour le Roi en Angoumois, Aunis et Saintonge, donna une
commission au sieur de Fargues "pour commander en la garde du chasteau de
Saint-Simon avec le nombre de 12 soldats". Le 30 septembre 1586, André
Arnoul, sieur de Saint-Simon, obtint des lettres de sauvegarde pour sa terre
et seigneurie: lettres reconduites le 5 mai 1587. Malgré tout, le château
fut pillé au début du mois d'août. Le sieur de Bellegarde déclara alors "que
ladite pillerie, violence et exaction ont été contre son vouloir et
intention, et partant il désavoue les infractions desdites sauvegarde et
commissions". La seigneurie revint au fils aîné, André II, marié le 8
novembre 1596 avec Livie Grimaldi, dame de Millescus, fille de François et
de Rachel de Polignac. Il n'eut de son mariage qu'une fille unique, Anne,
qui épousa par contrat du 9 avril 1618 Jean Poussard, chevalier, seigneur d'Anguitard,
apportant en dot à celui-ci les seigneuries de Millescus en Aunis et de
Saint-Simon-de-Bordes en Saintonge.
Le dernier de la lignée, Auguste Poussard, comte du Vigean, marquis
d'Airvault, baron de Moings, seigneur de La Poupelinière, d'Ardennes, de La
Salle, du Parc-d'Archiac et autres lieux, mourut en 1748, laissant seulement
deux filles après lui. L'aînée, Françoise-Louise-Anne-Marie, mariée à
Gabriel-Joseph du Chilleau, marquis du Chilleau, seigneur des Planches,
hérita de la propriété. Son fils, Marie-Charles, marquis du Chilleau et
d'Airvault, baron de Moings, La Poupelinière, Le Parc d'Archiac et autre
lieux, entreprit, vers 1764, la reconstruction totale du château, sous la
direction de Pierre Rétault, architecte de Poitiers. La demeure, qui avait
succédé à l'édifice fortifié saccagé pendant les guerres de Religion, fut
englobée dans les communs du nouveau château. En 1770, les travaux n'étaient
pas encore achevés, car son receveur, Jean Jarroffroy, passait un marché
avec Jean Favier, journalier de la paroisse de Soubran, afin que ce dernier
creuse une cave, "sous l'ancien pavillon et l'ancienne salle du corps du
château de Saint-Simon". Pendant la Révolution, le château du marquis du
Chilleau fut vendu comme bien national "moyennant dit-on une paire de bœufs
de deux chapons". En 1870, après de multiples changement de propriétaires,
Saint-Simon-de-Bordes est acheté par la baronne Roger de Dampierre, née Naïs
Desbassyns de Richemont, veuve de Roger de Dampierre, premier secrétaire à
l'ambassade de Lisbonne. Dans la nuit du 28 septembre 1889, un incendie
détruisit complètement l'édifice.
Le château que nous voyons à été reconstruit à l'emplacement du précédent et
à l'identique sauf pour les toitures, composition fantasque du XIXe siècle,
dont l'effet n'est pas des plus heureux par rapport au corps de bâtiment
respectant scrupuleusement les proportions du XVIIIe siècle. Une grille de
fer forgé, soutenue par deux piliers cubiques à pilastres surmontés de pots
à feu, ouvre sur une avant-cour encadrée par des dépendances. Celle-ci mène
à une cour d'honneur entourée de balustrades et bordée d'arbres
régulièrement plantés. Le corps de logis est animé en son centre, et sur
deux faces, par un pavillon à pans coupés se terminant par deux ailes
latérales en fort décrochement sur la façade principale. En alignement de la
façade postérieure, deux ailes basses, surmontées de balustres, viennent
s'accoler au corps de bâtiment principal. Celle de droite abrite une serre
métallique. Sur cette façade, la toiture d'ardoise des ailes latérales est
éclairée d'oculi et de lucarnes à fronton triangulaire encadré par deux
oculi. Du côté de la façade principale, le pavillon central et les ailes
sont surmontés de frontons triangulaires interrompus par une lucarne. A
l'écart dans le parc, fut bâtie une chapelle néo-gothique vers 1860-1880
environ. Son portail possède une accolade renfermant un tympan ajouré à
soufflets et à mouchettes. Des piliers surmontés par des pinacles encadrent
le portail. Sur un contrefort de l'abside, un amusant clocheton ajouré a été
édifié. Comme le château, la chapelle est couverte d'une toiture d'ardoise.
Cet ensemble dominant le village, en impose encore tant par ses proportions
inattendues que par la qualité de son architecture. Bien que la
reconstruction après l'incendie de la fin du XIXe siècle ne soit pas
déméritoire, elle nous fait tout de même regretter la construction du
marquis du Chilleau, dont la qualité et l'ampleur en faisaient un édifice
comparable au château de Plassac reconstruit à partir de 1770 pour le
marquis Malvin de Montazet ou au château de Tesson reconstruit pour le
marquis de Guinot de Monconseil. (1)
château de Saint Simon 17500 Saint-Simon-de-Bordes, propriété privée, ne se
visite pas.
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