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Curieusement, le
château de Chadignac, aux portes de Saintes, relevait de la seigneurie de La
Ferrière, près de Pons. En 1488, Guillaume Bernard, sieur des Bernardières,
rendait hommage pour sa terre de Chadignac, nouvellement acquise. Cinq ans
plus tard, Guy, sire de Pons, releva les habitants de la seigneurie de
Chadignac du droit de guet et de garde qu'ils lui devaient et accorda à son
propriétaire le droit de fourches patibulaires à deux piliers pour sa haute,
moyenne et basse justice. Le fils de Guillaume Bernard, Arnaud, procureur du
Roi, pair et échevin de Saintes, élu maire et capitaine de la ville en 1517,
échangea, en 1537, sa terre de Chadignac contre celle des Bernardières,
propriété de Denys Regnaud. En 1576, Catherine Regnaud, femme de Jehan
Delarue, avocat en la cour du parlement de Bordeaux, vendit le château,
moyennant 4000 livres, à maître Jehan Jolly, sieur de Saint-Denis, greffier
en l'élection de Saintonge, ville et gouvernement de La Rochelle, demeurant
à Saint-Seurin-d'Uzet. La famille Jolly conserva Chadignac jusqu'au XVIIIe
siècle. Le dernier représentant de la branche des seigneurs de Chadignac,
Jean Jolly, n'eut pas d'enfant de son mariage avec Marianne Horry. Après sa
mort, la propriété revint à son neveu, Louis Daulnis, écuyer, seigneur de La
Mothe-Meursac puis de Chézac et de Chastellars. Le château de Chadignac
passa ensuite à sa fille cadette, Magdeleine, mariée à Joseph-Ignace Béraud,
chevalier, seigneur du Pérou, morte en 1781, sans enfant. La propriété fut
alors divisée en trois parties qui revinrent à ses deux sœurs survivantes et
à
Joseph-Ignace Béraud du Pérou.
En 1782, Marie Daulnis et son époux, Jean de Foucauld de Blis, capitaine au
corps royal d'artillerie détaché pour les forts du Chapus et de Brouage,
vendirent le tiers qui leur appartenait à Jacques Genet, docteur en
médecine, à Saintes, tandis que Joseph-Ignace Béraud vendait le sien à
Georges Dières-Montplaisir, commissaire de la marine au département de
Saintes. Les deux acquéreurs s'entendirent pour acheter ensuite le tiers
restant en commun de Marie-Jeanne Daulnis, épouse de Charles-Honoré
d'Hérisson, chevalier, seigneur de La Mothe-Meursac, puis après partage,
Georges Dières-Montplaisir garda le château. Il le revendit en 1788,
moyennant 53000 livres, à Marie-Marguerite-Catherine Morisseau, veuve de
François-Alexandre Étourneau, chevalier, seigneur de La Touche, qui se
remaria en 1793, avec François-Anne Guenet de Saint-André, ancien
commissaire de la régie, natif de Niort. Dans un environnement immédiat
heureusement préservé, le château de Chadignac est un corps de bâtiment
assez simple, coiffé d'une haute toiture d'ardoise à deux pentes, pourvu sur
sa façade antérieure d'un pavillon renfermant l'escalier, doté d'une
tourelle en encorbellement permettant l'accès aux combles. On y remarque une
fenêtre à croisillon et à moulures prismatiques. L'ensemble date du XVIe
siècle, mais presque toutes les baies des façades ont été repercées
ultérieurement. (1)
château de Chadignac 17100 Saintes, propriété privée, ne se visite pas.
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