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Le domaine du Ramet appartenait au XVIIIe siècle à
la famille Pelletreau. D'après une déclaration fournie par Élisabeth
Forestier, en 1729, après la mort de son mari, Abraham Pelletreau, marchand
de Saintes, la borderie appelée Le Ramet, située en la prairie de
Saint-Palais de Saintes, était estimée à 6000 livres. En 1763, après la mort
de Jacques Pelletreau, sieur du Ramet, son frère Pierre, bourgeois de la
paroisse de Saint-Bris-des-Bois, et sa sœur Jeanne, déclaraient que le fief,
terre et seigneurie du Ramet, ses appartenances et dépendances, situé sur
les paroisses de Saint-Palais les Saintes et des Gonds, consistant en une
maison de maître, une maison pour le bordier, un jardin et des servitudes,
avec des terres tant nobles que roturières, valait 13 000 livres. Pierre
Pelletreau garda Le Ramet jusqu'en 1787. Le 2 avril, par acte passé sous
seing privé au logis de L'Épineuil, il vendit son domaine du Ramet, pour 24
500 livres, à Louis-Nicolas Lemercier, conseiller du Roi, lieutenant général
et criminel au présidial de Saintes, avec promesse d'en passer acte devant
notaire. Ce dernier, avocat, fut élu député du Tiers État aux États
Généraux, le 21 mars 1789. Il devint par la suite sénateur et comte
d'Empire, portant les armes de gueules à la croix ancrée d'argent
accompagnée en chef à senestre d'une épée en pal d'argent et à dextre d'une
ancre de même. Il avait épousé en secondes noces, Marie Pannetier, fille
d'un négociant, dont il eut deux fils et une fille: Augustin-Louis,
lieutenant-colonel de cavalerie, député de Domfront, pair de France et
sénateur; Jean-Baptiste-Nicolas, lieutenant-colonel, ancien aide de camp du
maréchal Jourdan, maire de Saintes de 1839 à 1845 et président du Conseil
Général de Charente Inférieure; il fut élu en 1842, 1846 et 1852, député
pour l'arrondissement de Cognac; et Virginie, épouse de Jules-Alexandre,
baron de Croze, sous-préfet de Gênes en 1809 et préfet des Basses-Alpes.
Anatole Lemercier, fils de Jean-Baptiste-Nicolas, connut une brillante
carrière politique et diplomatique. Attaché à l'Ambassade de Naples en 1842,
à la ligation du Portugal en 1844, puis au ministère des Affaires Étrangères
jusqu'en 1848, il deviendra, en 1850, membre du Conseil Général de Charente
Inférieure et député en 1852, réélu en 1857.
A partir de 1863, Anatole Lemercier se retira des affaires nationales pour
se consacrer plus particulièrement à la politique et l'économie locales. Il
devint président du conseil d'administration du Chemin de Fer des Charentes,
puis conseiller municipal de Saintes, en 1865, et maire de cette ville en
1871. Il avait épousé Estelle-Élisabeth Roul, fille d'un négociant
bordelais. N'ayant pas eu d'enfant de ce mariage, Anatole Lemercier adopta,
le 26 février 1897, Pierre-Marie Jules de Croze, petit-fils de Virginie
Lemercier et de Jules Alexandre, baron de Croze. Le comte Lemercier décéda
en 1898 et fut enterré au Père Lachaise. Le château du Ramet appartint par
la suite à la famille Croze. En 1929, il était devenu propriété de M. Tapon,
puis passa à la famille Durand de Ramefort, et enfin à
Pierre-Henri-Marie-Joseph, marquis du Foresta, époux d'Odile-Madeleine
Durand de Ramefort. On doit la construction du Ramet à Anatole Lemercier,
sous la direction de Charles Brouty, architecte parisien et élève de Tissier
et de Veugny; il réalisa de nombreux édifices autour de Paris et notamment
un hôpital à Neuilly-sur-Seine dont la princesse Mathilde fut la fondatrice.
Construit à la fin du XIXe siècle, le château du Ramet était, à l'origine,
un édifice massif pourvu d'échauguettes et d'éléments décoratifs tels que
les frontons ornant les lucarnes. Nul doute qu'on ait voulu le simplifier et
lui donner une dimension plus humaine en détruisant une partie du bâtiment
et en le privant de son décor initial. La façade principale est composée
d'un pavillon à pans coupés, autrefois central, et, sur l'autre aile, d'un
pavillon rectangulaire dont le pendant a disparu. (1)
château du Ramet 17100 Saintes, propriété privée, ne se visite pas.
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