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Château de Berneray à Saint-Savinien
 
 

           On ne manque pas de remarquer le château de Berneray, dominant de sa tour d'angle les grandes prairies qui l'entourent. La première mention du lieu date de 1458, lorsque Jean de Saint-Hilaire, seigneur de La Raimondière, fit une baillette de son hébergement de Berneray en faveur de Pierre Caillard. Il faut ensuite attendre 1598, pour trouver une autre mention d'un propriétaire. À cette date, Pierre Éveillard, fermier de la châtellenie de Champdolenit, s'intitulait sieur de Berneray. Quelques années après, en 1634/1635, le logis appartenait à Jean de Saulières, écuyer, seigneur de Lescure et de Berneray, époux de Suzanne Isle, auxquels on doit sans doute le château actuel. Leur fille, Marie, épousa Casimir de La Rochefoucauld, chevalier, seigneur des Touches, et lui transmit la seigneurie. Elle lui donna quatre filles: Marie de La Rochefoucauld, mariée à Josias de Robillard, chevalier, seigneur de Champagné ; Madeleine de La Rochefoucauld, mariée à Jacques de Berne, écuyer, seigneur de L'Houmée, paroisse de Saint-Laurent-de-la-Prée; Élisabeth de La Rochefoucauld, mariée à Jean-Baptiste Dupuy, écuyer, seigneur de La Martinie, en Périgord; et enfin Suzanne de La Rochefoucauld, restée demoiselle. Josias de Robillard et Marie de La Rochefoucauld moururent prématurément, laissant, en 1686, une fille, Thérèse, placée sous la tutelle de Casimir Prévost, chevalier, seigneur de L'Ileau et de Touchimbert, qui prit possession du château de Berneray, en son nom, en 1690. Thérèse de Robillard mourut jeune, le 29 avril 1699, laissant pour héritiers ses tantes et ses oncles. La seigneurie revint à Élisabeth de La Rochefoucauld, épouse de Jean- Baptiste Dupuy de La Martinie. C'est alors que Madeleine de Saulières, veuve en premières noces de Louis de Salbert, seigneur de Soulignonne et en secondes noces d'Alexandre Roulin, chevalier, seigneur de La Mortmartin, chercha à recouvrer des sommes lui étant dues sur la terre de Berneray.
En janvier 1705, elle demanda, pour cette raison, qu'il soit interdit à Élisabeth de La Rochefoucauld de couper les bois de haute futaie du parc, ce qui lui fut accordé par la cour du parlement de Bordeaux. En 1709, c'est Suzanne de Lestang, donataire de Madeleine de Saulières, qui obtenait un arrêt du parlement de Bordeaux contre la dame de Berneray. Élisabeth de La Rochefoucauld ne pouvant rembourser Suzanne de Lestang, dut, dès 1710, lui céder Berneray à titre d'engagement, moyennant 36 000 livres. Deux ans plus tard, la jeune Suzanne de Lestang épousa Benjamin Maichin, seigneur de Bessé et de Trézence et lui apporta la seigneurie de Berneray. En 1722, il en rendit hommage au comté de Taillebourg, précisant que sa terre de Berneray en relevait au devoir d'une paire de gants blancs évaluée à 5 sols. Il laissa trois filles: Marie-Anne-Henriette, épouse de Jean-Jacques de Rousselet, écuyer, seigneur de Vivroux, Suzanne, épouse de Jean Meaume, trésorier des finances; et Julie, épouse de Charles de Bouvot. Elles partagèrent les successions de leur père et mère en 1750. Le château de Berneray échut alors à Marie-Anne-Henriette Maichin qui en rendit hommage, en 1754, au comte de Taillebourg. Elle épousa par la suite, en secondes noces, Louis-Charles, marquis de Ponthieu, seigneur de Forgette, et vendit, en 1771, à son gendre, Henri Molein de La Vernède, chevalier, seigneur de Rimbaud, époux de Suzanne-Henriette de Rousselet, sa terre de Berneray. En 1790, il en était toujours propriétaire, et la seigneurie était estimée à 62 000 livres. Berneray serait passé aux mains de la famille Chastenet, puis aurait été vendu en 1857 à Jacques-François Louveau de La Règle, lieutenant de vaisseau, marié à Françoise Desprez de Montpezat.
Face à de grandes dépendances, formant un U, le château de Berneray est un long corps de logis dont la partie centrale, plus haute, abrite la cage d'escalier formant une sorte de pavillon que prolongent deux ailes plus basses d'inégales longueurs. Côté jardin, l'une des deux ailes est flanquée d'une tour cylindrique coiffée d'une poivrière recouverte aujourd'hui de tuiles plates. Les combles en surcroît du logis sont éclairés par une série de fenêtres passantes en lucarnes. Côté cour, la partie centrale est dotée d'une belle porte à fronton triangulaire coupé supporté par des pilastres cannelés. Ses écoinçons et l'entablement sont décorés de feuilles de lauriers. La date de 1633 gravée sur cette porte permet d'attribuer la construction du château à Jean de Saulières et à son épouse, Suzanne Isle. Le parti adopté ici montre l'hésitation entre deux concepts de la maison noble à cette époque: d'une part un corps de logis s'organisant autour d'un pavillon central renfermant la cage d'escalier, que prolongent deux ailes plus ou moins symétriques, interprétation provinciale du style Louis XIII (modèle particulièrement en vogue en Aunis), d'autre part un élément fort dans l'angle symbolisé ici par la tour cylindrique, ce qui rappelle certaines maisons nobles saintongeaises du début du XVIIe siècle, s'organisant à partir d'un angle. (1)

Éléments protégés MH : la porte d'entrée Louis XIII du bâtiment central : inscription par arrêté du 29 novembre 1948.

château de Berneray 17350 Saint-Savinien, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)
  Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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