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La Tenaille était à l'origine
une abbaye fondée au XIIe siècle par Gérard ou Girard de Salle, religieux de
Fontevrault, de l'ordre de saint Benoît. L'abbaye s'attira de nombreuses
donations, entre autres des seigneurs de Surgères, d'Archiac, de Barbezieux,
et des sires de Pons. En 1582, un des membres de la branche cadette de la
famille de Pons, Jean de Pons, seigneur de Plassac, fervent calviniste, mit
à sac l'abbaye, en chassa les moines, et s'en attribua les revenus. Le duc
d'Épernon, seigneur de Plassac, vend en 1618, l'abbaye à la Compagnie de
Jésus de Saintes. Lors de la Révolution, l'abbaye de La Tenaille sera
confisquée, et mise en adjudication le 21 décembre 1793. En 1831, M. et Mme
de Labarre, propriétaires, vendent pour 80000 francs "outre le domaine
ancien de La Tenaille, divers objets mobiliers, entre autres: la tapisserie
en laine, un grand lit complet en taffetas cramoisi, trois statues avec
leurs piédestaux, etc." à Alexis-Jules-Charles Martin de Bonsonge. Celui-ci,
après une carrière dans les armes (sous-lieutenant dans le 52e de ligne; il
refusa de prêter serment à la Révolution de 1830 et brisa son épée)
s'installe à La Tenaille avec sa jeune épouse Catherine-Célestine Baynaud de
Langlardie. Ils eurent deux enfants: un fils, Augustin-Célestin-Ernest, et
une fille, Anne-Marie-Marthe-Élisabeth, mariée à Joseph-Marie Pernet de
Fleury. Leur fils, né le 4 décembre 1831, désireux de marcher sur les traces
de ses ancêtres, s'engagea à 18 ans au 66e régiment d'Infanterie.
Le 18 août 1857, au bout de sept années de service, il est nommé
sous-lieutenant. Parti en 1859 pour l'expédition de Chine avec le 102e
régiment d'infanterie, il recevra la Légion d'Honneur pour ses actions, le
29 décembre 1860. En 1862, l'expédition achevée, il rentre en France. À la
fin de son congé de six mois, il repart, mais cette fois-ci, pour l'Algérie.
Après six années de combat, il démissionne et se retire à La Tenaille, au
milieu des siens. En 1870, il reprendra du service pour la campagne de
l'Est, mais accablé par les défaites françaises, il refusera les
récompenses. Augustin-Célestin-Ernest Martin de Bonsonge se marie, à 39 ans,
le 3 octobre 1871 avec Louise Louveau de Larègle, fille de Jacques-François,
lieutenant de vaisseau, chevalier de la Légion d'Honneur et de
Marie-Françoise Desprez de Montpezat. Ils s'installent au château de
Berneray, légué par son beau-père. Alexis-Jules-Charles Martin de Bonsonge,
père, meurt au château de La Tenaille à l'âge de 82 ans, en 1888. Son
épouse, Catherine-Célestine Baynaud de Langlardie y décèdera également à
l'âge de 83 ans, en 1896. Du mariage de leur fils, Augustin-Célestin-Ernest
Martin de Bonsonge, et de Louise Louveau de Larègle naquirent trois filles:
Marie qui fut religieuse, Eustelle mariée le 2 août 1897 à Louis de La
Guérinière, et Anne, mariée le 15 septembre 1907 à Gaston du Pouget de
Nadaïllac. En 1923, le château de La Tenaille appartenait à la famille Lunet
de Lajonquière.
Outre les communs de l'abbaye, comprenant un moulin à eau, la chapelle du
XIIe siècle, remaniée au XVIIe siècle, existe toujours. Elle présente encore
un remarquable portail roman saintongeais. Le château proprement dit était
de style Restauration. Les travaux seraient dus, d'après Rainguet, à
Alexis-Jules-Charles Martin de Bonsonge, juste après son acquisition en
1831. C'est à lui que l'on doit la transformation d'un domaine abbatial en
un agréable château du début du XIXe siècle. La longue façade sur jardin
répond au goût du moment. Constituée de onze travées, elle s'élève sur trois
étages séparés par un bandeau, dont un étage attique. Cette façade est
animée en son centre par un avant-corps, coiffé d'un fronton triangulaire.
Le niveau des fenêtres de cet avant-corps ne correspond pas aux étages du
corps de logis, mais aux paliers intermédiaires de l'escalier d'honneur. La
porte-fenêtre ouvrant sur le jardin est encadrée de colonnes doriques et
surmontée d'un linteau à triglyphes et métopes, formant balcon. Au début du
XXe siècle, l'édifice a été maquillé en faux château de style Louis XVI. On
le dota d'une toiture à l'Italienne, avec balustres, masquant les tuiles. La
façade antérieure a été complétée par l'adjonction d'une aile en retour
d'équerre et ses baies ont reçu des guirlandes sculptées de style Louis XVI.
Le cadastre de 1832 montre que le Tort, petit ruisseau à côté duquel La
Tenaille est bâtie, permettait l'alimentation d'un système de bassins qui
agrémentaient le jardin. L'ornementation principale consistait en un
hémicycle faisant face au château avec un bassin rond, pourvu en son centre
d'une petite île. (1)
Éléments protégés MH : les restes de la chapelle romane : classement par
arrêté du 29 novembre 1958. Les façades et les toitures du château et des
écuries du XVIIIe siècle : inscription par arrêté du 2 décembre 1958.
château de La Tenaille 17240 Saint-Sigismond-de-Clermont, propriété privée,
ne se visite pas.
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