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Château de Surgères (Charente-Maritime)
 
 

         Le château de Surgères est l’une des plus importantes forteresses médiévales conservées en Charente-Maritime, mais il reste cependant peu lisible pour nombre de visiteurs, qui longent les fortifications ou traversent la place sans appréhender l’organisation d’ensemble du site. L’enceinte arasée réunit différents bâtiments historiques et/ou publics, du XIIe au XIXe siècle, dispersés sur un vaste espace encore enclos. Seule l’église retient l’attention dans la plupart des guides touristiques. Elle a été classée monument historique dès 1862 et a fait l’objet de nombreuses restaurations depuis cette date. L’enceinte de pierre du château, flanquée de tours rondes arasées, n’est pas antérieure à la seconde moitié du XIIe siècle. Elle reprend peut-être le tracé d’une enceinte plus ancienne, car le castrum de Surgères est attesté dès 992. Il reste sous le contrôle étroit des comtes de Poitou à la période qui nous intéresse (XIe-XIIe siècles). Cette enceinte au plan ovoïde enserre une motte castrale, l’église du prieuré et d’autres constructions qui apparaissent sur les plans de Claude Masse (début XVIIIe siècle). La connaissance de ce château majeur a été renouvelée récemment par des études archéologiques ponctuelles, qui rattachent à la période romane non seulement la porte d’entrée carrée de l’enceinte, mais également une grande salle seigneuriale formant aujourd’hui le sous-sol de la mairie.
Le castrum de Surgères est mentionné dans les textes dès 992, dans une charte de donation à l’abbaye de Saint-Maixent. Une dizaine d’années plus tard, il est désigné parmi les possessions du comte de Poitou et duc d’Aquitaine, qui y prélève des taxes. Dans les années 1030, on trouve la trace d’une famille noble de Surgères, dont la généalogie a été étudiée par André Debord pour les XIe et XIIe siècles. Pour ce dernier, "le lignage de Surgères offre un bon exemple de ces châtelains qui avaient la garde héréditaire d’un château, disposaient d’alleux et aussi de coutumes, mais qui n’avaient pas la disposition de la forteresse et qu’on voit, de génération en génération, parmi les fidèles des comtes de Poitiers". De fait, les châtelains du lieu, qui portent régulièrement le surnom de Maingot, figurent souvent dans les chartes comtales, en tant que témoins. La présence du comte de Poitou est même attestée au château en 1068, et on lui attribue, vers 1105, la fondation de l’aumônerie Saint-Gilles. Pour cette époque, les textes ne livrent aucune précision sur l’étendue du castrum et sur les bâtiments qui le composent. L’église Sainte-Marie est connue dès le début du XIe siècle, mais sa situation à l’intérieur de l’enceinte n’est pas attestée. À la fin du XIIe siècle, les Maingot obtiennent divers privilèges et charges, dont celle de sénéchal, auprès des rois Henri II et Richard Ier. Jean sans Terre leur octroie la pleine possession de la seigneurie de Surgères. Le rôle de cette famille auprès des Plantagenêts, au début du XIIIe siècle, mériterait d’être réexaminé à la lumière des faveurs et des rentes en argent dont ils bénéficient dans le contexte des luttes opposant rois de France et d’Angleterre pour la possession du Poitou et de l’Aunis-Saintonge.
Dans un article de synthèse, qui reste aujourd’hui la principale référence sur le sujet, Jacques Duguet retrace l’histoire de cette famille et de ses alliances jusqu’au milieu du XIVe siècle. Aucune précision n’est cependant donnée pour documenter la construction du château dont l’enceinte de pierre existe déjà sans doute. En 1344, la lignée des Maingot s’éteint, sans héritier mâle. La seigneurie de Surgères passe par mariage à différents seigneurs à la fin du Moyen Âge: Jean Ier de Parthenay, Adémar de Clermont seigneur de Hauterives, etc. Au XVIe siècle, elle revient notamment à la famille de Fonsèque, dont l’histoire retient le nom de l’héritière Hélène, l’égérie de Ronsard. Une tour du château porte encore son nom. C’est son frère Charles qui entreprend le renforcement des fortifications, en 1576, grâce à une inscription au-dessus de la porte d’entrée. C’est donc dans le contexte des guerres de religion, qui frappent durement la région à cette époque, que sont effectués des travaux dont les textes ne livrent pas le détail. À la mort du dernier baron de Fonsèque, la seigneurie de Surgères passe par mariage aux puissants seigneurs de La Rochefoucauld. C’est à eux que l’on attribue la réfection des logis et la construction, au milieu de la cour du château, d’une porte de style Renaissance, érigée comme un arc de triomphe. Au début du XVIIIe siècle, les dessins et plans réalisés par Claude Masse, ingénieur du roi, livrent un précieux témoignage sur l’état du château. Ils permettent d’identifier différents bâtiments détruits ou remaniés à la Révolution.
Vers 1800, le château abandonné par ses occupants est utilisé par la municipalité. Les prisons sont installées au-dessus du porche d’entrée et l’église est temporairement désaffectée. Les fossés sont comblés pour agrandir le champ de foire. Cependant, le duc de la Rochefoucauld, revenu d’exil, devient ministre et reprend possession des lieux, rachetés par sa mère. Il n’y réside pas, et c’est pourquoi l’on désigne un beau bâtiment de style classique, construit dans l’enceinte, comme la maison du régisseur. L’ensemble est cédé au baron de Coupé en 1832, puis, à la mort de ce dernier, en 1857, racheté par la commune de Surgères. La plupart des édifices publics sont alors installés au château: l'Hôtel de Ville, qui y est encore, la justice de paix et le tribunal de commerce. L’église rendue au culte est classée monument historique par Prosper Mérimée; mais son état alarmant impose de nombreux travaux jusqu’à la fin du XIXe siècle. Quant à l’enceinte du château, elle n’a été qu’inscrite au titre des monuments historiques en 1925, et reste relativement ignorée et méconnue depuis cette date, en l’attente d’une véritable étude documentaire et archéologique.
La ville de Surgères, installée dans la vallée de la Gères, est située au Moyen Âge sur un axe de circulation important, entre Poitiers et la côte atlantique. Au sud de la ville actuelle, le château est délimité par une muraille flanquée de tours rondes arasées, sous la masse imposante de l’église prieurale. Les fossés qui l’entouraient sont partiellement comblés. Ils étaient alimentés par le cours d’eau voisin. Les plans du XVIIIe siècle prouvent bien l’existence de deux lignes de fossés, se refermant sur la ville au Nord; mais la seconde a pu être ajoutée à l’époque moderne. La muraille est élevée en moyen appareil de pierre de taille calcaire. Les tours présentent des ouvertures de tir (archères) qui les rattachent plutôt au début du XIIIe siècle. De nombreuses traces de reprises sont néanmoins visibles, ainsi que quelques bouches à feu tardives (XVe-XVIIe siècles). L’étude archéologique de la porte d’entrée principale du château, au nord, confirme cependant l’existence d’une première phase de construction de l’enceinte qui peut être rattachée à la seconde moitié du XIIe siècle. Cette tour-porte de plan rectangulaire, percée d’un passage voûté en berceau défendu par un assommoir et des vantaux, est bien caractéristique des édifices de cette époque. Elle présentait cependant la particularité de posséder une cheminée murale dans le passage, ce qui laisse penser qu’elle pouvait être fermée et utilisée à des fins résidentielles. L’ouvrage a connu par la suite différentes transformations, et sa façade refaite à la fin du XVIe siècle a été percée d’une porte cochère et d’une porte piétonne, et dotée d’un système de pont-levis à flèches.
Quoiqu’il en soit, cette tour-porte était manifestement l’entrée principale du premier castrum. Les trois autres portes signalées sur les plans de Claude Masse, et dont une seule est encore conservée, se rattachent plutôt au XIIIe siècle par leur typologie (passage entre deux tours rondes à archères). Ce premier castrum constituait sans doute le noyau de la ville fortifiée de Surgères, réunissant à la fois l’espace prieural à l’est, et l’espace seigneurial à l’ouest. Ce dernier est matérialisé par la présence d’une motte qui semble adossée sur l’enceinte de pierre. Motte castrale pour les uns, cavalier aménagé à l’époque moderne, l’interprétation de cet ouvrage fait débat. La vue de Claude Chastillon, vers 1600, montre bien cette butte, qui existait donc déjà. Nous y voyons une motte castrale, dont le sommet a été réaménagé pendant les guerres de Religion pour porter une plate forme d’artillerie, face à la ville. Seule une fouille permettrait d’éclaircir cette question. L’enceinte comprend différents bâtiments, a priori reconstruits à l’époque moderne. Une étude archéologique des parties basses de la mairie, a cependant mis en évidence l’existence d’une grande salle du XIIe siècle. Fabrice Mandon a pu reconnaître là un édifice de pierre de 25 mètres sur 10 que les ouvertures permettent de dater de l’époque romane. Il propose d’y voir l’aula du château, comportant plusieurs portes dès le premier état, ce qui indique que cette salle n’était pas isolée mais possédait des annexes détruites aujourd’hui. L’absence de cheminée murale n’exclut pas l’existence de la grande salle seigneuriale, que l’on peut imaginer à l’étage, selon des dispositions reconnues fréquemment dans le nord-ouest de la France. Le sous-sol du parc aménagé dans l’enceinte du château recèle sans doute encore bien des vestiges. (1)

Éléments protégés MH : l'enceinte, la tour isolée et la porte Renaissance : inscription par arrêté du 27 février 1925.

château de Surgères 17700 Surgères, hôtel de ville et bibliothèque municipale.

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    source de l'historique : https://inventaire.nouvelle-aquitaine.fr/dossier/chateau/53eba6c1-45b6-4e4b-aabc-c5eceb8f09c2

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